Près d’une personne sur cinq souffre d’un ou plusieurs handicaps en France. Une part importante de la population pourtant très peu représentée au cinéma. Pour pallier cette infirmité du monde artistique, la cinquième édition du Festival international du film sur les handicaps aura lieu du 4 au 9 février à Lyon. Zoom sur cet évènement qui allie à la fois fraternité, vivre-ensemble et talent cinématographique.
Le handicap concerne toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société de manière durable ou définitive. Il touche 12 millions de personnes en France, aussi bien des enfants que des adultes. Un chiffre amené à augmenter face au vieillissement de la population.
Le Festival international du film sur les handicaps a justement pour vocation de rendre ces personnes plus visibles et insuffler plus de tolérance. 70 films vont ainsi être diffusés lors de sa cinquième édition, tous formats confondus. Entre la fiction, l’animation, le documentaire, les styles des longs et courts métrages sont aussi nombreux que les handicaps qu’ils présentent. Le point sur cet évènement inclusif organisé du 4 au 9 février à Lyon.
Handicap et talent : c’est possible !
Moteur, psychique, mental, sensoriel, invisible… Les handicaps sont divers et touchent plus de 18% de la population française de manière différente. Souvent assignées à leur handicap, ces personnes ont pourtant, comme toutes les autres, des personnalités et talents qui leurs sont propres. La diversité des handicaps va en effet de pair avec la multitude de profils et d’histoires différentes qu’ils ont toutefois tendance à occulter.
Dépasser les barrières de la différence : voilà tout l’enjeu de ce festival, selon le docteur tassilunois Jean-Baptiste Richardier, président du jury de la section documentaire cette année. « L’objectif est de favoriser l’inclusion des personnes en situation de handicap mais de réfuter toute approche misérabiliste ou de condescendance. On met en avant leur potentiel théâtral mais également leur formidable capacité d’autodérision. Le talent est normal pour tous les artistes mais quand ceux-ci sont handicapés, il y a une sorte d’étonnement, comme si on ne devait pas s’y attendre », détaille le fondateur de l’association Handicap International.
Handicap : un festival nécessaire pour être vu
Cet évènement a également pour ambition de changer le regard sur les handicaps. Notamment ceux qui ne sont pas forcément flagrants. Les maladies invisibles représentent par ailleurs ailleurs près de 80% des handicaps.
Parmi elles, le handicap intellectuel concerne plus de 700 000 personnes en France. Les pathologies psychiatriques telles que l’autisme ou encore les troubles spécifiques des apprentissages sont autant de déficiences rendant la vie des adultes et des enfants concernés difficile. Mal comprises et suscitant souvent de l’intrigue voire de la crainte, ces personnes sont d’autant plus touchées par l’exclusion. Une situation que le festival cherche également à renverser.
« La société accepte plus difficilement ce qui lui fait peur. Le festival a pour but de partager la sensibilité et l’humanité de toutes ces personnes. Face à toutes les difficultés physiques, psychologiques et économiques qu’elles arrivent à surmonter, elles méritent qu’on les regarde avec toutes leurs capacités et avec une véritable bienveillance », explique Jean-Baptiste Richardier, médecin de profession.
Ce festival dédié à la cause est donc nécessaire pour laisser à ces acteurs et réalisateurs la place de s’exprimer. Et d’être réellement visibles. Ils gardent toutefois l’espoir d’événements plus inclusifs dans lesquels pourront s’exprimer de manière égale tous les artistes… Quelles que soient leurs différences.
À SAVOIR
Les 70 courts et longs métrages du festival international du film sur les handicaps seront diffusés SUR PLUSIEURS SITES. L’espace culturel de l’Université Lumière Lyon II, l’École ACFA Multimédia ainsi que dans les cinémas lyonnais Comoedia et Lumière Terreaux. Pour obtenir la programmation complète, rendez -vous sur le site du festival.