En France, près de 200 000 personnes ignorent être atteintes de l’hépatite B, qui concerne déjà 280 000 patients. Un dépistage précoce peut permettre une prise en charge efficace.
Éradiquer les hépatites B et C du territoire est le grand défi que s’est lancé la France d’ici 2025 (devant l’Europe qui a fixé la marge à 2030). Un objectif difficile à atteindre, toutefois, sans l’étape du dépistage. En France, si 280 000 patients savent être touchés, 192 000 personnes seraient ainsi atteintes des hépatites B et C sans le savoir. Des traitements efficaces et performants peuvent pourtant permettre d’éviter sa propagation.
Hépatites B et C, quelle différence ?
Si les deux virus provoquent une inflammation du foie et entraînent les mêmes risques (cancer du foie, cirrhose), leur mode de contamination et de traitement diffèrent.
L’hépatite C est un virus duquel on peut guérir complètement. Un traitement de 8 à 12 semaines à base de comprimés permet d’éliminer totalement le virus pour 95 % des cas. L’hépatite C se transmet uniquement par voie sanguine.
À l’inverse, l’hépatite B ne peut être éliminé complètement de l’organisme mais la multiplication du virus peut être contrôlée par traitement médical. Cette hépatite se transmet par voie sanguine mais également par relations sexuelles non protégées avec une personne atteinte. Le virus se contractant très rapidement, personne n’est réellement à l’abri. Une femme enceinte peut également contaminer son enfant lors de l’accouchement, le dépistage prénatal est donc obligatoire depuis les années 1970.
Hépatites B et C : des symptômes difficiles à comprendre
Fatigue, courbatures, fièvre, vomissements ou perte d’appétit… les symptômes des virus B et C peuvent se rapprocher de ceux d’une simple grippe. Les conséquences sont pourtant bien différentes. Pour rappel, les virus de l’hépatite B et C sont la cause de 4 000 décès par an en France, soit 5 fois plus que le SIDA.
« Durant la phase aiguë du développement de l’hépatite B, 30 % des personnes atteintes peuvent faire une jaunisse, mais ce n’est pas systématique » explique le Dr. Marie-Noëlle Hilleret, médecin responsable des hépatites virales au CHU de Grenoble. Le dépistage reste donc le seul moyen de diagnostiquer de façon sûre ces maladies. Un bilan sanguin ou des tests de sang rapides peuvent évaluer la présence d’un des virus dans l’organisme.
Le médecin recommande : « Tout le monde devrait se faire dépister au moins une fois dans sa vie, en particulier, au-delà de 40 ans. En France, on estime à 192 000 le nombre de personnes atteintes de l’hépatite B sans le savoir. »
Un vaccin efficace contre l’hépatite B
Si vous avez été vacciné contre l’hépatite B au cours de votre vie, pas de panique, vous êtes protégé contre le virus. Le Dr. HIlleret assure : « contrairement aux idées reçues, le vaccin est inoffensif pour la santé mais protège au contraire efficacement du virus. »
En revanche, aucun vaccin n’existe à ce jour pour le virus de l’hépatite C. Le dépistage reste donc essentiel.
Contracter le virus de l’hépatite B n’est cependant pas une fatalité. Pour les personnes non-vaccinées, deux cas de figures peuvent se produire lors de la contamination. Pour 60 à 70 % des personnes atteintes, l’organisme peut arriver à combattre de lui-même le virus et éviter sa multiplication dans le corps. Une simple surveillance médicale peut alors suffire. À l’inverse, si le système immunitaire n’arrive pas à contrer la prolifération du virus de l’hépatite B, un traitement permet d’éviter l’aggravation de la maladie tout en ayant une vie normale.
À SAVOIR
La journée mondiale de lutte contre les hépatites a lieu chaque année le 28 juillet. Une action annuelle pour communiquer sur l’importance du dépistage.