De plus en plus de couples viennent consulter pour tenter d’avoir un bébé. Mais quelles sont les causes de l’infertilité ? Quand faut-il demander l’aide d’un spécialiste ? Jean-Michel Dreyfus, gynécologue-obstétricien à Lyon, spécialiste de la fécondation in vitro, répond à toutes les questions que se posent les femmes et les hommes en mal d’enfants.
Constatez-vous dans votre cabinet de plus en plus de problèmes de fécondité ?
Forcément, dans la mesure où les progrès de la médecine ouvrent de nouvelles perspectives aux couples en mal d’enfants. C’est notamment vrai depuis 1978 avec la possibilité de générer des grossesses in vitro, c’est à dire dans une éprouvette et non plus de manière naturelle. Le fait d’avoir de nouvelles réponses thérapeutiques a redonné espoir à de nombreux couples. Par ailleurs, parallèlement, d’autres facteurs ont eu tendance à augmenter l’infertilité, à commencer par les agents polluants et le stress. Ainsi, en 1973, il y avait dans le sperme environ 100 millions de spermatozoïdes par millilitre. Quarante ans plus tard, ce nombre de spermatozoïdes est tombé entre 30 et 40 millions par millilitre. Autrement dit, en moins d’un demi siècle, les hommes ont perdu plus de 50% de leur fécondance.
Et pour les femmes, quelles sont les principales causes d’infertilité ?
Les causes sont multiples, mais d’abord anatomiques: altération des trompes, anomalie de l’utérus (fibrome, malformation…) et autres causes ovariennes (troubles de l’ovulation et d’origine hormonale). L’âge maternel devient aussi l’un des principaux ennemis de la fertilité. On fait beaucoup plus facilement un enfant à vingt ans qu’à quarante. Or, aujourd’hui, en France, les femmes font des enfants de plus en plus tard. Beaucoup choisissent délibérément de faire un enfant après avoir entamé une carrière professionnelle. Au XXe siècle, la pilule a permis à la femme de “faire un enfant quand elle veut”. Au XXIe siècle, elle en vient à “faire un enfant quand elle peut” ! A force de retarder l’âge de leur grossesse, les femmes sont en effet confrontées de plus en plus à des problèmes d’infertilité. Bref, plus vous décidez de faire un enfant tôt, plus vous aurez de chance d’être enceinte.
Mais de nouvelles techniques permettent d’avoir des enfants de plus en plus tard…
Effectivement. Il est aujourd’hui possible de réaliser une ponction et une vitrification (congélation des ovules). Après décongélation, ces ovocytes permettront de fabriquer des embryons in vitro ensuite réimplantés dans l’utérus de la femme.
Le taux de fécondité baisse rapidement après 35 ans
Quel est l’âge idéal pour une fertilité optimum ?
Chez l’homme, c’est entre 20 et 40 ans, alors que les femmes sont surtout fécondes entre 18 et 35 ans. Cela dit, toutes les courbes de fertilité démontent que le pic se situe entre 20 et 25 ans. Au-delà de 25 ans, ce taux de fécondité baisse de seulement 1 à 2% par an, mais cette baisse s’accélère de manière flagrante au-delà de 35 ans.
Quand estimez-vous qu’il est nécessaire d’aller consulter un spécialiste ?
Si les deux sujets ont un âge normal de procréer, autrement dit entre 20 et 35 ans, il faut au moins tenter entre six et douze mois avant de consulter un spécialiste de l’infertilité. Ensuite, tout dépend du dossier médical et des antécédents. Si l’homme, par exemple, a été traité dans l’enfance pour un problème de migration des testicules, il devra consulter assez rapidement. Idem si la femme est victime de troubles de l’ovulation ou présente des antécédents gynécologiques.
Quels sont les moyens pour améliorer cette fécondité ?
Ils varient en fonction de l’homme et de la femme. Mais il existe certaines règles essentielles à rappeler. Ainsi, une femme doit arrêter le tabac, limiter au maximum l’alcool et toutes les autres formes d’addiction. De même, l’excès de poids est néfaste pour une bonne fécondité. Il faut donc s’astreindre à une vie saine, avec une activité physique et une alimentation équilibrée. L’autre ennemi du couple, c’est le stress, l’anxiété induite par l’absence de grossesse. Plus le couple vit mal l’absence de grossesse, moins il a de chance de parvenir à faire un enfant. Voilà pourquoi il est préférable d’aller rendre visite à son gynécologue pour une consultation pré conceptionnelle avant d’envisager des explorations approfondies et une éventuelle prise en charge.
Stimuler les spermatozoïdes et l’ovulation
Quel est l’âge moyen des personnes qui viennent consulter ?
Il ne fait qu’augmenter chez la femme car celles-ci décident de plus en plus tard de faire des enfants, souvent vers 35 ans, voire au-delà. Par ailleurs, dans la société actuelle, de plus en plus de couples recomposés décident de faire une seconde “couvée”, ce qui nous amène à voir beaucoup des femmes de 38 ou 39 ans dont le “capital de fécondité” est sérieusement entamé.
Les problèmes de fécondité sont-ils plus masculins ou féminins ?
Globalement, on peut estimer que 25% de ces problèmes de fécondité sont induits par une infertilité masculine, 30% par une infertilité féminine et environ 45 % liés aux deux membres du couple. On voir rarement des trompes complètement bouchées et le mari strictement normal, ou à l’inverse un bilan féminin normal et un homme sans le moindre spermatozoïde. La plupart du temps, on se retrouve plutôt avec un nombre de spermatozoïdes trop faible et une ovulation un peu “paresseuse”, des trompes qui ne sont pas parfaitement perméables et une vitesse de mobilité des spermatozoïdes médiocre. Ces problèmes mixtes sont les plus fréquents.
Et les problèmes d’incompatibilité entre l’homme et la femme ?
Ils sont assez rares et peuvent faire l’objet de traitements spécifiques. Généralement, il s’agit de phénomènes immunologiques entre les spermatozoïdes et les sécrétions de la femme. Dans de tels cas, on préconise une insémination intra utérine pour “court-circuiter” les substances allergisantes.
Spermogramme et analyse de l’ovulation
Quels sont les moyens à votre disposition pour analyser le niveau de fertilité de l’homme ?
Le spermogramme, à réaliser dans un laboratoire spécialisé. Si tout est normal, un seul suffit. En revanche, si on constate des altérations, il faut impérativement réaliser un second spermogramme pour s’assurer de la fiabilité du résultat.
Et pour la femme ?
Un bilan global qui comprend notamment un contrôle de l’appareil génital (ovaires et trompes), une exploration de l’ovulation, éventuellement d’autres dosages hormonaux pour déterminer l’origine d’une éventuelle infertilité.
Lors de l’acte sexuel, existe-t-il des positions préférentielles pour avoir un enfant et pour choisir le sexe du bébé ?
Non. Il n’y a jamais eu d’étude scientifique fiable sur le sujet En revanche, la science dispose désormais de moyens pour sélectionner dans un éjaculat les spermatozoïdes mâles et femelles. En France, c’est pour l’instant interdit mais cela se pratique déjà aux Etats-Unis, moyennant finances… C’est une dérive dangereuse qui risque de créer un vrai déséquilibre de la population, comme en Chine où la politique de l’enfant unique incite les familles à avoir un garçon. La science n’a pas que du bon…
Retrouvez la liste de tous les gynécologues-obstétriciens de votre ville ou de votre quartier sur www.conseil-national.medecin.fr

A savoir
Selon les derniers chiffres de l’Insee, la France demeure parmi les pays les plus féconds d’Europe avec un taux de fécondité de 1,99 enfant par femme, soit juste derrière l’Irlande (2,01). L’Institut national de la statistique note aussi que les Françaises ont des grossesses de plus tardives, tendance observée depuis le milieu des années 1970. Alors que les femmes accouchaient en moyenne à 26 ans dans les années 1970, elles le font aujourd’hui à plus de 30 ans en moyenne. Même tendance concernant les pères: 71 % des enfants nés en 2013 ont ainsi des pères âgés d’au moins 30 ans.
Bonjour après 4 accouchement dans mariage précédent j’ai fait 1 legature des trompe mon nouveaux marie jamais marié et il a jamais hue d’enfant souhaite avoir 1 enfants de moi je suit dacort avec lui et en souhaite faire 1 vitro j’ai fait aussi des analyse.
Koi faire svp merci
Cordialemen