Pour l'accouchement d'une femme, un anesthésiste administre une péridurale.
En général, la pose de la péridurale prend environ 20 minutes, suivies de 20 minutes supplémentaires pour ressentir un soulagement et une réduction des douleurs. © Depositphotos

Les contractions, signes annonciateurs de l’accouchement, peuvent être une véritable épreuve pour les femmes enceintes. Face aux douleurs intenses, de plus en plus fortes et fréquentes, nombreuses d’entre elles acceptent de bénéficier d’une anesthésie péridurale. Les opinions divergent toutefois sur cette pratique médicale, douloureuse et/ou dangereuse pour certaines, soulageante et judicieuse pour d’autres. Comment se déroule la péridurale ? Est-ce que la sensation de l’aiguille est douloureuse ? Existe-t-il des risques ? Eléments de réponse.

Enceinte ? Qu’on la redoute ou qu’on l’espère, la péridurale est un sujet incontournable dès qu’il est question d’accouchement. Selon les dernières données d’une enquête périnatale nationale, il est révélé que 82,6% des femmes qui accouchent par voie basse en France optent pour la péridurale. Un pourcentage significatif qui n’empêche pas les futures mamans de se poser de nombreuses questions concernant cette procédure médicale, vouée à permettre d’accoucher sans douleur.

La péridurale, un allié contre la douleur

Quel est le rôle de la péridurale ?

L’anesthésie péridurale est une technique utilisée par les médecins anesthésistes-réanimateurs pour atténuer la douleur et faciliter le processus de l’accouchement naturel. Il s’agit de la méthode la plus couramment utilisée et la plus efficace. Cette technique, réalisée à la maternité, permet de diminuer voire bloquer la transmission des sensations douloureuses en injectant un anesthésique à proximité des nerfs provenant de l’utérus.

Quelle est la procédure pour administrer une péridurale ?

Pour mieux vous connaître et répondre adéquatement à vos questions et préoccupations, une consultation avec l’anesthésiste est prévue environ un mois avant l’accouchement et la naissance. Lors de cette préparation, l’anesthésiste recueille des informations sur votre état de santé, les antécédents médicaux préexistants à la grossesse, les interventions chirurgicales, les allergies et les traitements en cours.

La réalisation d’une péridurale est précédée d’une visite préanesthésique, qui complète la consultation prévue pendant la grossesse, afin d’éliminer les contre-indications de dernières minutes. Cette anesthésie est fréquemment administrée pendant la phase active du travail, mais il peut aussi y avoir des cas où elle est proposée plus tôt, dès le début des contractions, ou plus tard, lors de l’expulsion du bébé.

Lors de la pose de la péridurale, il faut au maximum rester calme et immobile, afin de faciliter le travail du médecin anesthésiste et de réduire les risques de complications. Vous êtes en position assise ou couchée sur le côté.

Le médecin localise l’espace péridural, situé entre deux vertèbres lombaires. Il procède ensuite à une désinfection minutieuse de votre dos. Puis, il effectue une anesthésie locale à l’aide d’une aiguille très fine, rendant la pose de la péridurale peu douloureuse.

Enfin, le médecin place un cathéter. Le positionnement du cathéter péridural peut provoquer une sensation désagréable mais brève, semblable à une décharge électrique. Le cathéter est fixé le long de votre dos. La péridurale permet généralement un soulagement des douleurs en dix à vingt minutes.

À quel moment la péridurale est-elle administrée ?

Elle peut être administrée à toutes les femmes dont le début du travail a été confirmé par un professionnel de santé, que ce soit une sage-femme ou un gynécologue-obstétricien. Il n’y a pas de dilatation maximale requise, mais il est recommandé de prévoir un délai d’au moins 30 minutes entre l’administration de la péridurale et la naissance du bébé. Mais lorsque l’accouchement se déroule rapidement, il est possible que la péridurale n’ait pas suffisamment de temps pour faire effet.

Bénéfique ou dangereux ?

Quels sont les avantages de l’anesthésie péridurale ?

La péridurale présente de nombreux avantages significatifs. Tout d’abord, elle permet une diminution des douleurs pendant l’accouchement. Environ 90% des femmes ressentent un soulagement complet des douleurs des contractions. Ce qui permet à la future maman de retrouver un certain confort et donc de faciliter l’accouchement. Aucune autre méthode ne parvient à égaler l’efficacité de la péridurale à cet égard.

Un autre avantage est sa capacité à être utilisée lors d’une césarienne. Elle offre donc une option anesthésique polyvalente pour différents types d’accouchements.

En outre, la péridurale apporte une forme de sécurité à l’accouchement. Le cathéter utilisé pour administrer l’anesthésie reste en place dans l’espace péridural. Cela permet aux médecins de l’utiliser en cas de nécessité urgente, évitant le recours à l’anesthésie générale.

Un bénéfice supplémentaire observé est la limitation de la fatigue et de la dépense énergétique. Cela est particulièrement avantageux pour les mères et les fœtus les plus fragiles.

Quels sont les possibles effets secondaires et complications associés à la péridurale ?

Bien qu’elle soit considérée comme une procédure sécuritaire, la péridurale peut présenter certains effets secondaires et complications pour la mère comme pour l’enfant.

Il peut arriver que la péridurale ne soit pas efficace dès le départ ou qu’elle devienne insuffisante par la suite. Dans de tels cas, une nouvelle pose du cathéter peut être envisagée. Si la douleur réapparaît, il est possible d’ajuster le cathéter et les doses administrées avant de considérer une nouvelle pose.

Autre risque : si la péridurale est administrée trop tard, son effet sera limité, voire nul.

Il est également possible de ressentir un effet excessif de la péridurale après une certaine durée d’utilisation ou après plusieurs injections. Cela peut entraîner une difficulté à bouger les jambes (immobilité) pour la future maman.

Une diminution de la tension artérielle, une élévation de la température du corps, des tremblements, des maux de tête ou des démangeaisons peuvent aussi être observés occasionnellement dans les minutes ou les heures suivant la pose de la péridurale. Ces inconforts sont facilement traités et n’ont pas d’impact sur le bébé.

Quelles sont les situations où la péridurale est contre-indiquée ?

Il existe certaines contre-indications à l’utilisation de la péridurale. Elle est déconseillée en cas de fièvre élevée, d’infection sévère de la région lombaire (comme l’acné ou l’herpès) et surtout en présence de troubles de la coagulation sanguine.

Dans certaines situations, elle ne peut pas être réalisable, notamment en cas de maladies neurologiques ou de la colonne vertébrale, en cas de saignements actuels ou prévisibles ou en cas d’urgence majeure. Les tatouages dans la zone où le cathéter est implanté sont également à prendre en compte. À moins qu’il n’y ait des zones non tatouées disponibles ou que l’anesthésiste pratique une incision cutanée pour éviter de traverser une zone tatouée.

À SAVOIR

Les substances utilisées lors de la péridurale sont sans risque pour le bébé. La péridurale agit exclusivement sur les nerfs de la mère, n’ayant aucun impact néfaste sur le nourrisson. Les doses administrées sont très faibles et non toxiques.

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Diplômée de l'ISCPA Lyon, Carla Casadei a profité de son passage (trop court !) au sein du Groupe Ma Santé pour mettre ses talents et son sourire au service de la prévention santé. Elle est ensuite partie parfaire sa formation à l'ISFJ Paris.

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