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Cette année, la Journée Mondiale contre le Cancer visait à sensibiliser sur la prévention de la maladie. Des recommandations simples à suivre pour réduire les risques. Les explications du docteur Patricia Villain, chercheur au Centre International de Recherche sur le Cancer à Lyon.

Y a-t-il vraiment des précautions à suivre pour réduire ses risques de cancer ? 

Oui. D’où l’intérêt d’avoir publié un code européen contre le cancer, une série de recommandations que tout citoyen peut suivre facilement. Certes, cela ne prémunit pas à 100% de la maladie, mais c’est un bon moyen de réduire les risques. En effet, il est prouvé que presque 50% des cancers pourraient être évités en adoptant un mode de vie plus sain. Dix des douze recommandations du code européen sont ainsi dédiées à ces bonnes pratiques, qu’il s’agisse de la consommation de tabac, de l’alimentation, de l’alcool…

Concrètement, quels sont ces recommandations à suivre ?

Ces recommandations sont simples car on souhaite sensibiliser le maximum d’individus. Nous avons également mis en ligne un site dédié à ce code européen contre le cancer, site pour l’instant en anglais et bientôt traduit en français. Il s’agit d’aller au-delà des simples recommandations, expliquer pourquoi et comment surviennent les cancers, et ce que tous nous pouvons faire concrètement pour appliquer ces recommandations.

La vaccination pour prévenir le cancer du col de l’utérus

Certains types de cancer sont-il plus simples à prévenir que d’autres ?

Oui. C’est le cas des cancers du poumon et du tube digestif, souvent liés à la consommation de tabac. Les cancers de la peau sont aussi assez simples à prévenir en évitant les expositions prolongées au soleil. Plus globalement, on limite les risques en étant actif, en faisant du sport, en mangeant sainement, en évitant une alimentation trop salée, trop sucrée, trop riche en graisse. Enfin, la vaccination peut aussi prévenir efficacement des cancers causés par certains types de virus, notamment le cancer du col de l’utérus dû à 70% à 2 types de virus du papillome humain. La vaccination chez les jeunes filles prévient l’infection pour ces 2 types de virus et réduit les risques de cancer du col de l’utérus causé par ces virus. La prévention a aussi un rôle prépondérant à jouer dans la réduction des cancers du sein et colorectal. Bref, le cancer n’est pas une fatalité…

Pourtant, une récente étude américaine a estimé que le cancer était davantage dû à un “manque de chance” qu’à des causes génétiques ou un environnement défavorable ?

Cet article a fait beaucoup de bruit. Malheureusement, le hasard n’a rien à voir avec la maladie. A l’inverse, il n’y a pas non plus de prédisposition à contracter un cancer, sauf si vous portez en vous des mutations de gènes pré identifiés favorisant certains types de cancers. Je pense, par exemple, à Angelina Jolie qui a subi une double mastectomie préventive après avoir appris qu’elle avait un risque élevé de développer un cancer du sein en raison d’un gène défectueux.

La chimiothérapie de plus en plus efficace

Dans quels domaines la recherche a-t-elle fait le plus de progrès ces dernières années ?

Les progrès les plus importants ont été réalisés en chimiothérapie. Les traitements sont à la fois plus efficaces et mieux supportés grâce à l’apparition de nouvelles molécules. On traite aussi beaucoup mieux l’hépatite C, à l’origine de la plupart des cancers du foie, grâce a l’absorption de nouveaux médicaments pris de manière orale.

Parviendra-t-on un jour à vaincre le cancer ?

Malheureusement, je ne le pense pas. En revanche, on peut faire en sorte qu’il tue de moins en moins. Pour cela, il faut agir à la fois sur la prévention pour réduire les risques de contracter la maladie et sur les traitements administrés pour réduire le taux de mortalité du cancer. Voilà pourquoi il faut participer aux programmes de dépistage des cancers. Un moyen efficace de détecter des lésions qui sont ou peuvent devenir cancéreuses.

Consultez la liste de tous les médecins oncologues près de chez vous sur www.conseil-national.medecin.fr

A savoir

Selon une étude de l’American Cancer Society (ACS), le cancer du poumon est devenu la première cause de mortalité par cancer chez les femmes dans les pays développés en raison de l’augmentation du tabagisme féminin. Jusqu’à présent, le cancer du sein était la première cause de décès par cancer chez les femmes dans les pays riches

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Enfant des radios locales, aujourd'hui homme de médias, il fait partager son expertise de la santé sur les supports print, web et TV du groupe Ma Santé AuRA.

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