Le dépistage du Covid-19 est désormais obligatoire pour les voyageurs en provenance de pays où le coronavirus sévit dangereusement. La mesure est en vigueur dans tous les aéroports français, notamment à l’aéroport de Lyon-Saint Exupéry. Quels sont les dispositifs mis en place ? Le point sur cette mesure qui concerne les ressortissants de seize pays.
La crainte d’une deuxième vague grandit en Auvergne-Rhône-Alpes où les chiffres montrent une hausse du nombre de cas de Covid-19 ces dernières semaines. Les départements les plus touchés pour le moment sont la Haute-Savoie, la Loire et le Rhône, selon Santé Publique France. Pour tenter de freiner la propagation du coronavirus, les autorités sanitaires sont décidées à ne pas le laisser passer les frontières.
Pour rappel, celles-ci sont actuellement fermées aux pays dans lesquels le virus circule activement. Seuls les voyageurs de nationalité française ou ceux disposant d’une résidence stable en France sont autorisés à les franchir. Pour renforcer cette mesure, le dépistage du Covid-19 est rendu obligatoire pour les voyageurs de ces pays depuis le 1 er août, où 52 tests ont ainsi été effectués à l’aéroport de Lyon.
Deux mesures différentes de dépistage du Covid selon les pays
Cette mesure de dépistage, effectuée via un test de virologie PCR, concerne seize pays d’Amérique, d’Asie, d’Afrique en passant par le Moyen-Orient. La procédure est toutefois différente selon les pays de départ.
Des tests effectués avant le départ dans certains pays
Pour les ressortissants des États-Unis, des Emirats arabes unis, de Bahreïn et de Panama, où il est possible d’effectuer un dépistage du Covid-19, ils doivent le faire moins de trois jours avant leur départ. “Les voyageurs devront se présenter à l’embarquement avec un résultat de test RT-PCR SARS CoV2 négatif datant de moins de 72 heures“, explique l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes.
À la descente de l’avion, les autorités procèdent au contrôle des résultats. S’ils sont conformes, les voyageurs pourront alors profiter librement de leur séjour. En cas de doute ou de données datant de plus de 72h, un nouveau test devra être réalisé à l’aéroport.
Un dépistage à l’arrivée pour d’autres
Le procédé est différent pour les passagers en provenance du Brésil, du Pérou, de Serbie, d’Inde, d’Oman, de Koweit, de Qatar, d’Israël, de Turquie, de Madagascar ainsi que d’Algérie et d’Afrique du Sud. Il n’est en effet pas toujours possible d’effectuer un test de détection du Covid-19 dans ces pays. Ce dernier doit donc être impérativement réalisé dès l’entrée sur le territoire.
Un kit de dépistage PCR est alors remis aux voyageurs à leur arrivée en France. Un professionnel de santé sur place, à l’aéroport, effectue ensuite le prélèvement. “Une fois le test de prélèvement réalisé, les passagers reprennent le parcours normal d’arrivée sur le territoire, précise l’ARS. Il leur est demandé de respecter une mesure d’isolement stricte soit à leur domicile ou lieu de résidence, dans l’attente du résultat du test. Et ainsi de limiter tout contact avec une autre personne.”
Un centre de dépistage au coeur de l’aéroport de Lyon
Séparés par des paravents, les tables disposées à plusieurs mètres de distance font office de centre de dépistage. À l’aéroport de Lyon-Saint-Exupéry, un endroit a ainsi été aménagé pour les prélèvements, avant le passage de la frontière. Une première dans l’histoire du quatrième aéroport le plus fréquenté de France.
Le centre se compose de neuf centres de prélèvement et d’autant de points d’enquête. Il reste ouvert tous les jours de la semaine, 24/24h pour effectuer les tests. Un dispositif mis en place par la Préfecture du Rhône et l’ARS, en collaboration, entre autres, avec les équipes du SDMIS et l’Hôpital de la Croix Rousse, à Lyon.
Chaque semaine, environ 6000 passagers doivent se diriger vers ce centre de dépistage à leur sortie de l’avion. Une quinzaine de professionnels de santé les accueillent afin de réaliser les dépistages. Les prélèvements sont ensuite transmis aux Hospices Civils de Lyon pour diagnostic.
Dans le cas où un patient est dépisté positif au Covid-19, les CPAM et l’ARS prennent le relais. Il s’agit à ce stade de rechercher les personnes suspectées d’avoir été mises en contact avec le voyageur.
S’ils sont porteurs du coronavirus à leur arrivée, la limitation de sa propagation est donc soumise à leur bonne foi… En effet, trois personnes ont déjà refusé le dépistage à l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry, selon le ministère de l’Intérieur.
À savoir
Le centre de dépistage du Covid-19 au sein de l’Aéroport de Lyon-Saint-Exupéry a été mis en place début juillet avant les mesures nationales. Du 9 au 31 juillet, plus de 710 personnes ont ainsi été dépistées sur la base du volontariat. Depuis la mesure obligatoire, environ 220 passagers se font chaque jour dépister.