Reconnu coupable d’avoir vendu sur internet des produits dopants illicites, un étudiant lyonnais a écopé de deux ans de prison avec sursis. Une peine conforme aux réquisitions.
Faire du trafic de produits dopants et autres anabolisants peut coûter cher… Un jeune étudiant lyonnais vient d’en faire l’amère expérience. Grand amateur de culturisme, cet élève d’une grande école de commerce lyonnaise comparassait devant le tribunal correctionnel de Lyon pour “importation, détention et cession de médicaments“. Il a été condamné ce jour à 2 ans de prison avec sursis, peine conforme aux réquisitions du procureur le 13 novembre dernier. Il encourait jusqu’à cinq ans de prison et 375 000 euros d’amende.
Le TGI a assorti cette sentence d’une amende douanière de 5 160 euros. Une somme qu’il devra débourser avec son co-prévenu, en l’occurrence un autre étudiant en BTS de commerce qui était poursuivi pour complicité, accusé d’avoir créé le site destiné à la revente des produits. Ce site, sous couvert de commercialiser des T-shirts sans intérêt, proposait en réalité des produits dopants, anabolisants, testostérone, éphédrine, antibiotiques… chaque couleur de T-shirt correspondant à une typologie de produits. Malin…
L’apprenti sorcier de la gonflette
Entre juin 2012 et avril 2014, l’étudiant lyonnais fan de musculation avait ainsi mis au point un business pour le moins… gonflé. Et rémunérateur. En deux ans, ce réfugié politique, arrivé en France à l’âge de 17 ans, avait en effet encaissé plus de 20 000 euros en approvisionnant les culturistes, haltérophiles, militaires et même des policiers en “potions magiques” importées ou fabriquées dans son laboratoire de fortune.
Pour sa défense, l’avocat de l’accusé a expliqué à la barre du tribunal que ce petit magot lui avait servi à “financer ses études”, précisant qu’il avait lui même testé sur lui les produits avant leur diffusion sur la toile, allant jusqu’à prendre une quinzaine de kilos de muscle. Une ligne de défense qui n’a visiblement pas convaincu le TGI, suivant le réquisitoire du procureur qui avait qualifié l’individu de “petit chimiste” dont les agissements mettaient “en danger la vie d’autrui”. Et l’apprenti sorcier de la gonflette de promettre qu’il avait retenu la leçon…