Le premier HUB VPH, dédié à la Santé Publique Vétérinaire, a été officiellement lancé ce mardi 14 janvier à Lyon. Objectif: faire de la Métropole de Lyon et sa région le territoire de référence dans le domaine de la Santé Publique Vétérinaire. Une initiative publique-privée exemplaire.
Lyon a toujours été considéré comme un centre d’expertise en matière de santé, qu’il s’agisse de santé humaine ou de santé vétérinaire. La Métropole de Lyon, et plus largement la Région Auvergne-Rhône-Alpes, ont décidé de maintenir cette tradition en portant sur les fonts baptismaux le premier HUB VPH (Veterinary Public Health). Il a été lancé ce mardi 14 janvier en présence des principaux partenaires.
Deux siècles et demi après la naissance, à l’initiative de Claude Bourgelat, de la première école vétérinaire dans le monde, Lyon continue ainsi d’innover tout en cultivant son glorieux passé. En gestation depuis près de deux ans, le projet de création d’un pôle international en santé publique vétérinaire va fédérer toutes les forces vives de la Métropole, qu’elles soient politiques, académiques, scientifiques ou économiques.
Lyon, un pôle d’excellence en Santé Publique Vétérinaire
Cette initiative inédite est notamment le fruit d’une mobilisation exemplaire entre partenaires publics et privés (1). Elle vient renforcer l’image d’excellence de l’agglomération lyonnaise en matière de santé publique vétérinaire. Un domaine stratégique pour les générations futures en raison de l’émergence, de la propagation rapide et de la multiplication des épidémies animales (épizooties) et de leur transmission à l’homme (2).
“60% des maladies animales sont transmissibles à l’homme“, a rappelé en préambule Emanuelle Soubeyran, directrice générale de VetAgro Sup et porte-parole de ce nouveau pôle international VPH, dont l’ambition est de “catalyser les forces vives de la recherche, de l’innovation, de l’éducation et de l’industrie de la région Auvergne-Rhône-Alpes. En favorisant les échanges, en développant une recherche de pointe, en élaborant des solutions de rupture, nous parviendrons à répondre aux enjeux majeurs de santé publique liés aux grandes épidémies animales à l’échelle mondiale”.
Des réunions régulières entre les partenaires
Les réunions préparatoires entre enseignants, chercheurs, industriels, clusters et experts internationaux, ont confirmé la légitimité du site lyonnais. Mais aussi la nécessité de tisser de nouveaux liens entre santé animale et santé humaine. Dans une approche interdisciplinaire autour du concept de Santé Globale ou “One Health”.
“Il fallait une démarche publique-privée pour répondre à des enjeux aussi fondamentaux. Nous allons travailler ensemble de manière agile et collaborative pour faire de Lyon et sa région un pôle de référence en matière de Santé Publique Vétérinaire, a précisé Florence Agostino-Etchetto, directrice générale de Lyonbiopôle.
Dans cette optique, le gouvernance du hub s’articulera autour de réunions régulières (toutes les six semaines), afin d’échanger et d’agir en fonction de l’actualité. Mais aussi de définir les grandes orientations à venir.
Promouvoir et valoriser la Santé Publique Vétérinaire
Dans un premier temps, les priorités du HUB VPH se concentreront autour de quatre grands axes.
- La création d’une chaire d’enseignement en Santé Publique Vétérinaire. Portée par Boehringer Ingelheim, le CNRS, l’Université Claude Bernard Lyon 1 et VetAgro Sup, cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet IDEX « Biosanté & Société ». Objectif ? Promouvoir la santé publique vétérinaire par la mise en place d’une formation transdisciplinaire.
- Le renforcement de l’attractivité du territoire en favorisant l’implantation de PME en croissance et de start-ups innovantes.
Une grande conférence mondiale en 2021 à Lyon
- La promotion de la formation professionnelle afin de satisfaire de manière efficace et réactive aux enjeux des entreprises du secteur. Dans ce cadre, un projet pilote entend répondre notamment aux besoins de recrutement de techniciens spécialisés en bioproduction pour le futur site de vaccins vétérinaires du groupe Boehringer Ingelheim à Lyon-Jonage. Une unité ultra moderne dont la mise en service est prévue en 2022. “En créant un cercle vertueux autour de la Santé Publique Vétérinaire, nous allons valoriser une filière d’avenir en attirant des compétences et en générant des vocations“, assure Erick Lelouche, le président de Boehringer Ingelheim France.
- La mise en exergue des enjeux de la VPH et l’animation d’une communauté d’experts internationaux. Dans cette perspective, le hub va mettre en ligne un site web dédié et assurera un travail de veille. L’embauche d’un coordinateur est également prévue.
A plus long terme, d’autres initiatives sont d’ores et déjà envisagée. La principale concerne l’organisation d’une grande conférence internationale sur la Santé Publique Vétérinaire à l’horizon 2021.
(1) Aderly, Auvergne Rhône-Alpes Entreprises, Bioaster, Boehringer Ingelheim, Institut Mérieux, Lyonbiopôle, Métropole de Lyon, Université de Lyon et VetAgro Sup.
(2) Dans les 30 années à venir, la population mondiale devrait s’accroître de près d’un tiers pour atteindre 10 milliards d’habitants. Entraînant une hausse des besoins en nourriture de plus de 50 % par rapport à 2010.
A SAVOIR
Le lancement à Lyon du premier HUB VPH ne doit rien au hasard. Leader mondial historique en matière de santé animale, la France est en effet le premier pays européen et le deuxième au monde en termes de R&D et de production de médicaments et de diagnostics vétérinaires. Dans ce contexte, Auvergne-Rhône-Alpes fait figure de locomotive. La région regroupe 15% des entreprises du médicament vétérinaire et 28% des sites de production. Dont les unités de fabrication de Boehringer INGELHEIM (ex-Merial), numéro 1 mondial en Santé Publique Vétérinaire.