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Le psoriasis, la sclérose en plaques, le vitiligo ou encore le diabète sont des maladies auto-immunes. ©Freepik

Sclérose en plaques, maladie de Crohn, psoriasis, diabète de type 1… Toutes ces maladies n’ont à priori rien en commun, et pourtant elles font partie de la même famille : les maladies auto-immunes. Des maladies où notre corps devient notre ennemi. Mais alors, quelles sont ces maladies ? Quelles en sont les causes ? Existe-t-il des traitements ? Le point.

En temps normal, notre système immunitaire est capable de reconnaître et d’agir sur les différentes composantes de notre organisme. Ce principe permet aux lymphocytes B (producteurs d’anticorps) et aux lymphocytes T (tueurs de cellules et médiateurs de l’inflammation) de cibler les cellules anormales de l’organisme. C’est ce qu’on appelle les défenses immunitaires. Heureusement, l’organisme développe une tolérance immunitaire à nos propres constituants, à commencer par nos bactéries.

Les maladies auto-immunes en bref

Les maladies auto-immunes sont le fruit d’une perturbation de notre système immunitaire. Cette perturbation le pousse à s’attaquer aux composants normaux de notre organisme. Ces affections inflammatoires chroniques peuvent affecter divers organes ou systèmes, tels que la peau, les articulations, les reins, le cœur et le cerveau. Parmi ces maladies, nous pouvons retrouver le diabète, la sclérose en plaques ou encore le vitiligo pour les plus connues. on recense également le lupus, la maladie de Takayasu, celle de Guillain-Barré, la myopathie inflammatoire et bien d’autres.

Ces maladies se subdivisent en deux catégories : les maladies auto-immunes spécifiques d’organes, caractérisées par l’atteinte d’un organe unique (maladie de Biermer, vitiligo ou encore maladie d’Addison), et les maladies auto-immunes non-spécifiques d’organes, marquées par une atteinte de plusieurs organes (lupus systémique, périartérite noueuse ou connectivite mixte).

Les manifestations cliniques varient d’un individu à l’autre en termes de localisation, d’intensité et de chronologie d’apparition.

Quels sont les facteurs ?

De nombreux facteurs peuvent perturber le mécanisme naturel d’auto-défense et réduire la tolérance du système immunitaire envers notre propre organisme. 

Parmi ces facteurs, les hormones sexuelles jouent un rôle significatif : huit personnes sur dix atteintes d’une maladie auto-immune sont des femmes ! En général ces maladies se déclarent avant la ménopause.

À côté de cela, l’aspect génétique a une grande importance, expliquant en partie la prédisposition familiale à certaines de ces affections, comme c’est le cas pour le diabète de type 1.

Enfin, l’environnement exerce également une influence majeure, à travers, par exemple, l’exposition aux microbes, à certaines substances chimiques, aux rayonnements UV ou au tabagisme.

Traitement et prise en charge

À l’heure actuelle, il n’existe pas de traitements qui permettent de guérir totalement d’une maladie auto-immune.

Il convient de noter que l’on ne peut pas parler de guérison complète des maladies auto-immunes, mais les traitements permettent généralement de réduire voire d’éliminer les symptômes. Cependant, dans certains cas, un traitement à vie s’avère nécessaire.

Le traitement le plus fréquemment prescrit sont les corticoïdes. En raison de leurs propriétés anti-inflammatoires, ces corticoïdes sont couramment utilisés en tant que traitement de base, bien qu’ils puissent engendrer des effets indésirables à long terme (insomnies, fonte musculaire, gonflement du visage…). Les corticoïdes permettent d’accéder à un état de soulagement, pendant un certain temps. Parallèlement, des immunosuppresseurs tels que la cyclosporine, également employée en tant qu’agent anti-rejet lors de transplantations d’organes, peuvent également être prescrits. 

Une surveillance médicale exigée

Cependant, bien qu’ils répriment la réaction auto-immune, les corticoïdes diminuent également la capacité de l’organisme à se défendre contre les infections microbiennes (bactéries, virus) et à éliminer les cellules cancéreuses. Ce risque accru d’infections ou de cancers, nécessite une surveillance étroite des patients.

La prise en charge du patient dépend de la nature de la maladie. En cas d’atteinte d’un organe spécifique, il est recommandé de consulter le spécialiste de cet organe, par exemple un diabétologue pour une atteinte du pancréas. En revanche, les maladies auto-immunes non spécifiques d’organes requièrent l’intervention d’un médecin interniste, qui adopte une approche plus globale.

L’espoir de trouver un traitement ?

Face au manque de traitement contre ces maladies, la recherche met les bouchées doubles. Les maladies auto-immunes pourraient bénéficier d’une exploration plus approfondie du microbiote intestinal, car celui-ci semble jouer un rôle crucial dans la régulation du système immunitaire. 

Aujourd’hui, la recherche sur les cellules-souches offre d’importantes perspectives pour la régénération des organes endommagés, par exemple en réparant le cartilage pour traiter les maladies arthritiques. Ces divers domaines de recherche suscitent l’espoir de traitements plus efficaces contre ces affections complexes, visant à corriger les erreurs de ciblage du système immunitaire.

À SAVOIR

Il existe une maladie auto-immune rare appelée “syndrome de l’homme raide” qui se caractérise par des contractions musculaires involontaires extrêmement douloureuses et une raideur musculaire sévère. Le nom de la maladie provient en fait d’une description humoristique faite par un médecin britannique du 19ème siècle lorsqu’il a examiné un patient atteint de cette pathologie. En observant les muscles raides et contractés du patient, le médecin aurait dit : “Cet homme est raide comme un bâton !” Cette expression a fini par devenir le nom officiel de la maladie.

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Isis Laigneau
Étudiante en journaliste à l'ISFJ Lyon, Isis Laigneau a cultivé sa soif de découverte et son appétence pour les sujets forme et bien-être, au bénéfice des lecteurs du site Ma Santé.

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