A Lyon, l’association “La tête haute – Je soutiens Marin” vient de présenter un coffret pour aider les proches de traumatisés crâniens. Objectif: faciliter l’interaction entre les patients victimes de lésions cérébrales et leur entourage. Une initiative inédite, moins de deux ans après l’agression subie par le jeune Marin.
Marin, un jeune Lyonnais de 20 ans, était agressé de manière gratuite et sauvage dans le quartier de la Part-Dieu, à Lyon, le 11 novembre 2016. A la clé, plusieurs semaines de coma profond et de graves lésions neurologiques. Depuis presque deux ans, il se bat pour recouvrer tous ces moyens physiques, neurologiques et psychologiques grâce au soutien du corps médical. Il a ainsi d’abord été pris en charge par les équipes de l’Hôpital neurologique et neurochirurgical Pierre Wertheimer à Bron, puis à l’Hôpital Henry-Gabrielle de Saint-Genis-Laval, avant de poursuivre son long chemin vers le rétablissement de l’autre côté de la frontière, en Suisse.
Le combat quotidien de Marin
C’est pour faire partager ce combat et leur expérience de parents de traumatisé cérébral qu’Audrey Sauvageon et son mari, Nicolas, ont créé l’association “La Tête Haute – Je soutiens Marin” en lien avec une page Facebook dédiée à leur fils qui compte désormais plus de 200 000 soutiens.
“Face à ce drame, on se trouve d’abord impuissant, démuni, plein de questionnement. Les familles sont perdues durant la période de combat qu’est le coma. J’ai malheureusement pu le constater à de nombreuses reprises à travers des témoignages de familles en plein désarroi“, explique la mère du jeune Marin.
Elan de solidarité
Forte d’un formidable élan de solidarité et consciente que l’environnement familial est essentiel pour accélérer le rétablissement des victimes de traumatismes crâniens, Audrey Sauvageon a donc eu l’idée de créer un kit baptisé “CAP la tête haute” à destination des proches de traumatisés crâniens dans le coma, en phase de réveil ou à l’état végétatif..
Réalisé en collaboration avec le docteur Chérim Fahim, une spécialiste des neurosciences, ce “Coffret d’Aide aux Patients” cérébro-lésés comprend des outils, des conseils, des préconisations, permettant aux proches d’interagir et de tisser de nouveau liens avec les victimes.
Benjamin Biolay, parrain de l’association
Dans ce coffret, on trouve notamment un petit livret pour “mettre en lumière le rôle de la musique, des odeurs, des massages, de la méditation”. Ce petit fascicule est livré avec une huile de massage, de la pâte à modeler ou encore des échantillons de parfums.
Des éléments qui vont maintenir le cerveau en activité. “Le toucher, l’odorat, la lecture, la musique… sont autant de moyens d’accélérer le rétablissement”, insiste Audrey Sauvageon. “L’objectif est de donner aux familles la possibilité d’occuper un rôle, d’avoir une utilité pour optimiser la récupération des facultés du traumatisé cérébral“, résume Nicolas.
Un kit gratuit pour les parents
Partant du principe que “l’argent ne doit pas être un frein au rétablissement“, Audrey Sauvageon et son mari Nicolas vont offrir gracieusement une centaine de ces kits via le site internet de l’association. Seuls les frais d’acheminement sont à la charge des demandeurs.
“Mais la fabrication d’un coffret coûte environ 50 euros et il y a plus de 50 000 traumatisés crâniens chaque année. Il nous faut donc trouver des fonds pour produire beaucoup plus de coffrets et aider davantage de familles en détresse“. Dans cette optique, les parents de Marin vont organiser une soirée caritative, le 26 octobre prochain, dans le cadre de la chapelle de la mairie de Caluire-et-Cuire. Ce dîner de gala bénéficiera de la présence de Benjamin Biolay, parrain de l’association.
A SAVOIR
Le 11 novembre 2016, Marin, âgé de 20 ans, était sauvagement agressé sur le parvis de la gare de la Part-Dieu, à Lyon. Une agression gratuite, avec pour seul motif d’être venu au secours d’un couple importuné parce qu’il “osait” s’embrasser dans la rue. En coma profond durant de longues semaines, Marin s’est réveillé, à la grande surprise du corps médical, mais il souffre depuis de lourdes séquelles physiques, neurologiques et psychologiques. L’association “La Tête Haute Je soutiens Marin” a été créée en février 2017 pour aider la jeune victime à retrouver un minimum d’autonomie. Mais cette association recueille aussi des fonds pour d’autres actions et finance des programmes de recherche médicale sur le cerveau.