Suivi gynécologique, IVG médicamenteuse et chirurgicale, vaccination… En 10 ans, les missions des sages-femmes ont beaucoup évolué. Marie-Pierre Royer, sage-femme libérale à Villeurbanne et membre du bureau de l’URPS sages-femmes Auvergne-Rhône-Alpes, explique les nouvelles compétences de son métier sur le plateau de l’émission Votre Santé.
Le métier de sage-femme, trop souvent réduit à l’accouchement, a un rôle crucial dans la prévention et les soins gynécologiques, dans la vaccination des nouveau-nés ainsi que dans le suivi post-natal. Quelles sont les nouvelles missions des sages-femmes ? Où et sous quels délais peut-on prendre rendez-vous ? Les explications de Marie-Pierre Royer, sage-femme libérale à Villeurbanne et membre du bureau de l’URPS Sages-Femmes Auvergne-Rhône-Alpes, sur le plateau de l’émission Votre Santé du mardi 9 avril 2024, sur BFM TV Lyon.
Quelles sont les nouvelles missions des sages-femmes ?
Notre cœur de métier, c’est bien sûr l’accompagnement de la grossesse, de l’accouchement, des suites de couches pour la maman et le bébé, mais nos missions ont beaucoup évolué depuis 2009.
Aujourd’hui, les sages-femmes ont la possibilité de faire un suivi gynécologique de la contraception, à la prévention des cancers du sein, et du col de l’utérus.
Si nous avions déjà la possibilité de vacciner les nouveaux nés pour l’hépatite B lorsque les mamans en étaient porteuses, la vaccination s’est élargie en 2017. La stratégie de cocooning autour du bébé nous permet de vacciner les parents et les grands-parents.
Depuis 2019, nous pouvons aussi réaliser des IVG médicamenteuses et même des IVG chirurgicales depuis décembre 2023, en collaboration avec des centres d’orthogénie.
Pour les jeunes, il y a des consultations de prévention à la santé sexuelle qui leur sont dédiées. Ces consultations avec les sages-femmes sont prises en charge à 100 % par la sécurité sociale et sont anonymisées.
Depuis 2023, grâce à la loi RIST de 2021, les sages-femmes sont mises en valeur dans le parcours de maternité d’une femme enceinte. En effet, la Sécurité Sociale propose aux patientes de mentionner une sage-femme référente pour coordonner son parcours de soin, expliquer les liens avec les autres praticiens, avec les établissements, la conseillée sur la préparation à l’accouchement et plus tard sur l’allaitement.
Accouchement : vers la personnalisation du parcours de naissance.
Même si 85 % des femmes ont une péridurale au moment de l’accouchement, de plus en plus de patientes souhaitent le vivre naturellement, avec des méthodes alternatives pour supporter le travail au moment l’accouchement. Cette tendance nécessite une nouvelle organisation autour de l’accouchement.
La personnalisation des soins, par exemple, est très demandée en pré-natal, et en post-natal. Le fait que la sage-femme connaisse bien sa patiente et puisse l’accompagner est très apprécié.
L’avantage que nous avons par rapport aux pédiatres, ou aux obstétriciens, c’est que l’on peut accompagner la femme pendant les quatorze semaines qui suivent la naissance, pour notamment dépister la dépression post-partum.
Trouver une sage-femme : hôpital ou libéral ?
La prise de rendez-vous avec une sage-femme est généralement très rapide. Elle se fait en moyenne sous quinze jours grâce au nombre grandissant de cabinets libéraux.
En effet, les sages-femmes fuient de plus en plus l’hôpital à leur sortie de l’école. Selon les études, la part de sages-femmes hospitalières aura augmenté de 1% en 2050, contre 70% pour les sages-femmes libérales.
Cette orientation vers la pratique libérale est notamment justifiée par l’autonomie qu’elle permet. L’accompagnement des patientes permet de s’étendre à d’autres choix de mode d’accouchement comme l’hypnose, la sophrologie, la mobilité pendant le travail, l’absence de péridurale… Des parcours très peu proposés dans les hôpitaux, dans les accompagnements classiques. Des efforts sont cependant à noter avec par exemple le développement des pôles physiologiques dans les maternités.
Retrouvez l’intégralité de l’émission Votre Santé du 9 avril 2024 sur Ma Santé TV.
À SAVOIR
Il y a 20 ans, la part d’hommes dans le métier de sage-femme concernait 1% seulement de la profession. Aujourd’hui, cette part a faiblement augmenté, pour atteindre les 3%.