femme se faisant injecter de l'acide hyaluronique clandestinement.
De plus en plus de salons clandestins ouvrent leurs portes en France. ©Freepik

En top tendance sur les réseaux sociaux, l’acide hyaluronique est LE produit à la mode en matière de médecine esthétique. Et pourtant, au-delà de l’aspect moral de cette pratique, qui relève du choix de chacun, le recours à cette molécule n’est pas sans danger. Si le produit en lui-même n’est pas une menace, c’est la manière de l’administrer qui peut susciter l’inquiétude. Le Syndicat National des Dermatologues-Vénéréologues (SNDV) a récemment tiré la sonnette d’alarme et dénoncé les dérives éventuelles de ces pratiques. Explications.

L’acide hyaluronique est une molécule naturellement présente dans le corps humain au niveau des tissus cutanés. Cette molécule permet de garder la peau ferme, hydratée et rebondie, et par conséquent de retarder l’apparition des rides. Mais à partir d’environ 20 ans, notre corps se met à produire de moins en moins d’acide hyaluronique. Notre peau finit par se détendre, se ternir et les rides apparaissent peu à peu. D’où le recours, parfois, à des injections d’acides hyaluroniques pour redonner à sa peau une nouvelle jeunesse. Avec plus de 200 000 injections réalisées chaque année, il s’agit même des actes de médecine esthétique les plus fréquents en France.

Mais cette pratique doit en effet être réalisée par des professionnels, ce qui n’est le plus souvent pas le cas, comme le regrette le SNDV (Syndicat National des Dermatologues-Vénéréologues), qui a réagi le 15 novembre à la publication d’un décret du 3 novembre encadrant “la prescription de ces dispositifs médicaux et des produits à base d’acide hyaluronique injectable aux stricts professionnels de santé concernés”.

Acide hyaluronique : une pratique bien souvent illégale

Véritable alternative au Botox, les injections d’acides hyaluroniques ont la cote. Mâchoire carrée, lèvres pulpeuses, rides effacées : en un coup de seringue, le tour est joué. Facile donc, de ressembler aux visages parfaits que l’on peut voir sur les réseaux sociaux. “En France, les réseaux sociaux véhiculent des diktats de beauté stéréotypée pour sculpter son corps et son visage”, dénonce le SNDV.

Le problème, c’est que la plupart des offres d’injections d’acide hyaluronique, proposées à des tarifs très attractifs, ne sont pas réalisées par des spécialistes. La plupart des personnes proposant ces prestations sont des esthéticiennes et ne possèdent aucune formation en médecine. Dérangeant lorsqu’il s’agit d’interventions médicales… “Certains influenceurs et particuliers s’engouffrent dans cette tendance et font la promotion en ligne d’injections d’acide hyaluronique réalisées majoritairement de façon clandestine en dehors des cabinets médicaux par des esthéticiennes, des coiffeuses ou encore des particuliers sans aucune formation ou connaissance médicale”, confirme le syndicat.

Ces « fakes injectors » se présentent comme des personnes diplômées et proposent des prestations allant jusqu’à 200 euros moins chers qu’en cabinet : de quoi attirer une grande partie des candidats à cette cure de jouvence.

Des injections aux risques élevés 

Injecter des principes actifs dans la peau demande à prendre en compte différents paramètres. Choisir le mauvais site d’injection, utiliser des produits de qualité non médicale, injecter trop profondément ou trop superficiellement peuvent avoir de sévères répercussions. C’est pour cette raison qu’une formation médicale et des connaissances spécifiques en anatomie sont indispensables.

Le premier risque d’une injection mal réalisé est l’esthétique. Mal injecté, l’acide hyaluronique peut en effet “déformer” le visage. Boule dans les lèvres, peau figée… ce sont les effets indésirables les plus fréquents.  

Mais, les risques peuvent être bien plus dangereux. On peut effectivement constater des cas d’abcès et de nécrose cutanée au niveau de l’injection. Des risques qui peuvent être fatals. “Pour faire face à ce marché parallèle illégal qui peut entrainer, lors des injections, de graves complications (risque d’accident vasculaire ou de cécité, déformation du visage, nécrose des tissus cellulaires, peau rétractée…), le corps médical et le Syndicat National des Dermatologues-Vénéréologues (SNDV) se mobilisent depuis de nombreuses années pour dénoncer ce véritable phénomène sous l’emprise des réseaux sociaux”.

Injection d’acide hyaluronique : mais où faut-il s’orienter ?

Afin d’éviter les réactions indésirables, il est nécessaire de s’orienter vers un professionnel diplômé et spécialisé. Il est important de noter la nature du produit injecté : en cas de complication, il faut en effet être en mesure de pouvoir en informer le praticien qui serait éventuellement amené à vous prendre ultérieurement en charge. Le professionnel chargé de l’injection a l’obligation de répondre à cette demande et de vous fournir l’étiquette de la seringue. 

Demandez conseil à votre médecin pour vous orienter vers le meilleur praticien. Et, surtout, prenez garde aux informations allèchantes et autres vitrines attractives que vous pouvez trouver sur internet !

À SAVOIR 

Les réseaux sociaux semble jouer un vrai rôle dans la popularité de ces injections. Avant, la moyenne d’âge des patients était de 30/40 ans. Aujourd’hui cette moyenne tourne plutôt autour des 20/30 ans ! 

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Isis Laigneau
Étudiante en journaliste à l'ISFJ Lyon, Isis Laigneau a cultivé sa soif de découverte et son appétence pour les sujets forme et bien-être, au bénéfice des lecteurs du site Ma Santé.

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