Mauvaise nouvelle pour les candidats à la vaccination Covid. Un mois après le début de la campagne, celle-ci tourne déjà au ralenti. Les laboratoires ne sont pas en mesure de fournir les doses annoncées des vaccins, Pfizer comme Moderna. La préfecture du Rhône a annoncé ce jour la déprogrammation de près de 17 000 rendez-vous de premières doses entre le 1er et le 22 février. La priorité est donnée aux rappels de deuxième dose. A Villeurbanne, le centre géant devra donc patienter pour ouvrir ses portes.
Meilleur espoir pour sortir de l’épidémie de Covid-19, le vaccin n’arrive qu’au compte-goutte dans les centres de vaccination. Une pénurie confirmée ce vendredi par un communiqué commun de la préfecture du Rhône, des Hospices Civils de Lyon et de l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes. Ce texte confirme le “report d’une partie des rendez-vous de première injection dans 14 centres de vaccination du Rhône.
“La baisse du volume de doses livrées par Pfizer du 25 janvier au 14 février inclus rend nécessaire la mise en place d’une régulation des plannings de vaccination“, expliquent les autorités sanitaires. Ce ralentissement du rythme de vaccination sera en vigueur pour les trois premières semaines de février. Priorité ? ” Garantir l’administration de la seconde injection pour toutes les personnes ayant déjà reçu la première dose en janvier“, expliquent les auteurs de ce communiqué.
Concrètement, les rendez-vous pris par les patients pour le rappel vaccinal (2e dose) seront assurés. En revanche, une partie des rendez-vous de primo-injection prévus entre le 1er et le 22 février est d’ores et déjà reportée. Cela concerne 8 300 rendez-vous sur la semaine du 1er février. 6 400 rendez-virus sur la semaine du 8 février. 2 000 sur la semaine du 15 février.
“Au total, près de 43 000 rendez-vous de vaccination seront assurés dans les 14 centres de vaccinations concernés au mois de février, soit environ 72% des rendez-vous planifiés“, précise ce communiqué.
Pénurie de vaccins : la colère du maire de Villeurbanne
Dans ce contexte de pénurie, le maire de Villeurbanne, Cédric Van Styvendael, a fustigé une situation “insupportable pour les habitants qui doivent attendre des mois pour avoir accès au vaccin!“
A Villeurbanne, un centre de vaccination doit ouvrir au Centre Culturel et de la Vie Associative. Son ouverture annoncée dès début janvier avait été repoussée au lundi 1er février. Avant de faire les frais de ce nouveau report “inadmissible” pour l’édile. “En quelques jours, nous avons déployé tous les moyens logistiques et humaines pour accompagner la stratégie du ministère de la Santé. Et aujourd’hui on nous met devant le fait accompli : il n’y a pas de vaccins”.
Les prises de rendez-vous suspendues
Le manque de vaccin se profile depuis plusieurs jours. Dès la semaine dernière, le directeur de l’Agence Régionale de Santé, le Dr Jean-Yves Grall, avait déjà prévenu que les prises de rendez-vous seraient suspendus provisoirement. Notamment en ce qui concerne les primo-vaccinants.
On sait aujourd’hui que la pénurie est plus profonde. Le maire de Lyon, Grégory Doucet, l’avait indiqué dès jeudi matin. En annonçant que certains rendez-vous pris pour les deux prochaines semaines seraient déprogrammés au centre de vaccination de Gerland. La priorité, pour l’instant, serait en effet donnée aux rappels des secondes doses.
Rien n’est acté pour le moment, et Auvergne-Rhône-Alpes ne fait pas encore partie des régions concernées par ces déprogrammations. Celles-ci touchent actuellement l’Île-de-France, la Bourgogne-Franche-Comté et les Hauts-de-France.
Vaccins : vers un mois de février au ralenti ?
Cette défection des laboratoires, incapables d’assurer les livraisons prévues des vaccins Pfizer et Moderna, va-t-elle remettre en cause le calendrier vaccinal ? “Au rythme de la vaccination actuelle, il faudrait plus d’un an pour vacciner tous les Villeurbannais de plus de 75 ans”, prévient Cédric Van Styvendael.
Le gouvernement table déjà sur des prévisions à la baisse. Avec 2,5 millions de personnes ayant reçu la première dose d’ici fin février, contre 4 millions initialement prévu. Autre mauvaise nouvelle, la disponibilité du vaccin d’AstraZenecca, sur lequel l’exécutif comptait fermement en mars. La moitié seulement des doses précommandées sera fournie, soit 4,6 millions de doses. Oui, la vaccination patine. Pas le virus, qui poursuit sa course folle.
A SAVOIR
Depuis le début de la campagne de vaccination, 1,4 million de Français ont reçu une première dose du vaccin. Ils recevront leur deuxième dose en février. En revanche, seules 1 millions de nouvelles premières doses seront administrées en février, a annoncé le ministère de la Santé. “600 000 correspondent à des rendez-vous d’ores et déjà pris, entre le 1er et le 14 février. 400 000 correspondent aux nouveaux rendez-vous entre le 15 et le 28 février, qui seront ouverts d’ici la fin de la semaine”.