Un enfant sur deux aurait besoin de soins orthodontiques, avant ses 6 ans. C’est le message d’alerte que lance la Société française d’orthodontie pédiatrique. Si la majorité des traitements débutent à partir de 11 ans, une prise en charge préventive peut permettre de limiter bon nombre de problèmes dentaires à l’adolescence mais aussi le recours aux thérapies contraignantes. Explications avec le Dr Philippe Tartaix, orthodontiste à Lyon.
La préoccupation orthodontique arrive trop tard chez les Français. Selon la Société française de l’orthodontie pédiatrique (SFOP), 62% des Français estiment que l’on ne peut débuter un traitement qu’à partir de 11 ans. Une idée reçue puisque selon les problèmes détectés, les soins orthodontiques pédiatriques peuvent être réalisés avant 6 ans. Une consultation à cet âge est même recommandée. Pourquoi consulter ? Quelles sont les conséquences d’un diagnostic tardif ? Les réponses du Dr Philippe Tartaix, orthodontiste à Lyon.
Orthodontie : une prise en charge dès l’enfance
Pourquoi consulter un orthodontiste ?
L’orthodontie répond à plusieurs problèmes. À commencer par celui des dents mal positionnées ou mal alignées. On peut aussi consulter un orthodontiste pour une mauvaise qualité de mastication en raison de mâchoires décalées. Ces problèmes sont courants aussi bien chez les enfants et adolescents que chez les adultes. Les traitements utilisés seront toutefois différents selon l’âge.
À partir de quel âge doit-on consulter un orthodontiste ?
Chaque enfant devrait consulter un orthodontiste à partir de 6-8 ans selon l’apparition des premières dents définitives. Un premier avis est préconisé dans cette tranche d’âge pour avoir un état des lieux de la santé dentaire des enfants. La majorité des traitements débutent à partir de 11-12 ans mais en intervenant plus tôt, on peut agir sur les causes en amont et permettre d’obtenir rapidement un mieux-être tant esthétique et fonctionnel. Une prise en charge préventive peut ainsi permettre de raccourcir la phase de traitement fixe par appareillage multibagues.
Un sourire parfait n’est pas synonyme de santé !
Mais pourquoi consulter si tout va bien ?
Il est difficile de savoir s’il y a ou non un problème avant d’aller consulter. Un sourire de star chez un enfant en bas âge n’est pas indicatif d’une bonne santé dentaire. En effet, les dents de lait sont beaucoup plus petites que les dents définitives. Des dents parfaitement alignées à cet âge peuvent annoncer des problèmes d’encombrement dentaire lors de l’apparition des dents définitives. Elles nécessitent donc plus de place et pourront en manquer.
Quels sont les problèmes les plus fréquents chez les enfants ?
Parmi les problèmes orthodontiques les plus fréquents, il peut y avoir des étroitesses de mâchoires qui compliquent la mastication, l’élocution ou encore la déglutition. À cela peuvent s’ajouter des problèmes de mauvais positionnement de la langue. Dans l’enfance, le risque de chocs frontaux est beaucoup plus fréquent et les dents les plus exposées sont souvent celles du haut et de devant.
À quel moment est-il trop tard pour consulter et agir ?
Tant qu’il y a de la croissance osseuse, il est possible d’effectuer un déplacement des mâchoires afin de corriger de mauvais positionnements (mâchoire trop avancée ou trop reculée). Dès l’âge de 10-12 ans en revanche, cela n’est plus possible. Plus on consulte tard, moins on peut réaliser des traitements orthopédiques par mouvements. Les solutions préconisées seront donc la pose d’appareil pour repositionner les dents ou encore la chirurgie.
À SAVOIR
Le dispositif MT’Dent de l’Assurance maladie offre des consultations et des soins dentaires aux enfants éligibles dès l’âge de 3 ans et tous les trois ans jusqu’à leurs 12 ans. Pour plus d’infos, rendez-vous sur le site de l’assurance maladie.
Très bonne leçon ravie de le lire.
Très bel article bonne continuation.
Merci pour ce dossier très intéressant. Je n’aurais pas pensé que visiter un orthodontiste pour enfants serait aussi important dès le jeune âge. Or, il est bien vrai que beaucoup de dysfonctionnement commencent à cet âge-là. C’est à méditer, c’est sûr !