Vous avez du mal à reconnaitre les visages ? On vous dit régulièrement que vous n’êtes pas physionomiste ? Comme l’acteur Brad Pitt et 3% de la population modiale, vous souffrez peut-être de prosopagnosie. La prosopagnosie, également connue sous le nom de “cécité faciale” ou “anomalie de la reconnaissance des visages,” est un trouble neurologique qui affecte la capacité d’une personne à reconnaître les visages. Que ce soient ceux de proches ou d’inconnus. Cela peut sembler étrange, voir inconcevable, mais pour ceux qui en souffrent, c’est une réalité qui peut avoir un impact significatif sur leur vie quotidienne.
La prosopagnosie est une forme d’agnosie visuelle, c’est-à-dire un trouble de la reconnaissance par la vue. Elle est caractérisée par une difficulté ou une incapacité à identifier les visages. Une personne prosopagnosique ne parvient pas à traiter correctement les éléments qui composent un visage et ainsi à l’associer à un visage connu.
Les personnes atteintes de ce trouble ne peuvent pas reconnaître un visage familier comme celui d’un parent ou même le leur dans le miroir. Bien sûr les personnes prosopagnosique usent de différentes stratégies pour reconnaître au mieux leur entourage. On vous explique.
Prosopagnosie : quelles en sont les causes ?
La prosopagnosie peut être causée par des lésions cérébrales, des traumatismes crâniens, des accidents vasculaires cérébraux, ou elle peut être congénitale, c’est-à-dire présente dès la naissance. Le trouble est généralement associé à un dysfonctionnement dans la région du cerveau responsable du traitement des informations visuelles, en particulier les détails du visage.
La prosopagnosie progressive, en revanche, résulte d’un processus de dégénérescence neurologique. Elle se manifeste notamment comme l’un des symptômes de la maladie d’Alzheimer : une condition neurodégénérative qui entraîne une diminution des fonctions cognitives, telles que la mémoire, l’attention, la concentration, la perception, et bien d’autres.
Attention : si vous avez du mal à vous rappeler des visages des personnes que vous rencontrez, cela ne signifie pas que vous êtes prosopagnosique ! Vous êtes certainement peu physionomiste. En cas de doute, consultez votre médecin.
Les différentes facettes de la prosopagnosie
Il existe différents types de prosopagnosie : la prosopagnosie congénitale, acquise et progressive. La prosopagnosie congénitale se manifeste dès l’enfance et est souvent liée à des facteurs génétiques. La prosopagnosie acquise survient à la suite d’une lésion cérébrale, telle qu’un accident vasculaire cérébral ou une blessure à la tête, elle se déclare brutalement.
Ce trouble visuel peut également être progressif : il se manifeste à un âge précoce sans qu’aucune cause évidente ne puisse être identifiée.
Quels sont les symptômes ?
Les symptômes de la prosopagnosie varient en gravité d’une personne à l’autre. Les individus atteints de ce trouble peuvent avoir du mal à reconnaître des visages familiers. Comme ceux de leur famille et de leurs amis, aussi bien sur une photographie qu’en face-à-face. Ils ont également du mal à identifier les visages de personnages publics, que ce soit sur un écran ou une photographie ainsi que leur propre image dans un miroir ou sur une photo.
La prosopagnosie peut entraîner des difficultés à divers niveaux :
- Apparier des visages identiques, même s’ils sont présentés sous des angles de vue différents.
- Apparier des visages vus dans des conditions d’éclairage différentes.
- Identifier correctement le sexe associé à un visage.
- Déchiffrer avec précision l’expression émotionnelle sur un visage.
De plus, il est parfois possible que ce trouble de la reconnaissance affecte également la perception des visages d’animaux. On peut constater l’incapacité à reconnaître son propre animal de compagnie.
Comment se fait-on diagnostiquer ?
Le diagnostic de la prosopagnosie est effectué par un professionnel de la santé, comme un neurologue ou un neuropsychologue. Des tests spécifiques peuvent être administrés pour évaluer la capacité d’une personne à reconnaître les visages. Ce test s’appuie dans un premier temps sur un bilan ophtalmologique pour évaluer l’acuité visuelle.
Après cette première étape, un bilan neuropsychologique complet est effectué pour évaluer divers aspects. Notamment le fonctionnement intellectuel global, l’attention, la mémoire, le langage, les compétences en matière de fonctions exécutives et les capacités visuo-perceptives. Cette évaluation vise à exclure d’autres troubles visuels potentiels et à confirmer l’origine neurologique du problème.
Prosopagnosie : comment gérer ce trouble ?
Malheureusement, il n’existe pas encore de traitements pour la prosopagnosie. Cependant, il existe des stratégies pour aider les personnes atteintes de ce trouble à mieux gérer leur vie quotidienne. Certaines de ces stratégies comprennent l’utilisation de repères non-faciaux, comme des vêtements distinctifs, pour identifier les individus. Par exemple, une paire de boucles d’oreilles, un tatouage ou encore une couleur de cheveux servira de repère visuel pour la personne prosopagnosique.
La technologie peut également jouer un rôle, avec des applications et des dispositifs spécialement conçus pour aider à reconnaître les visages.
La prosopagnosie est un trouble fascinant qui peut avoir un réel impact sur la vie des individus qui en souffrent. La reconnaissance des visages étant une compétence cruciale pour nos interactions sociales, la perte de cette capacité peut être déconcertante. Certaines personnes souffrant de prosopagnosie se refuse parfois des sorties, par honte ou par peur.
Le but étant d’améliorer la qualité de vie des personnes touchées par ce trouble, la recherche continue dans ce domaine et pourrait un jour apporter de nouvelles perspectives sur le traitement et la gestion de cette maladie.
À SAVOIR
Les personnes prosopagnosiques ne peuvent donc pas mémoriser de nouveaux visages. Contraignant dans le cadre d’une série ou d’un film…