Le piercing, pratique consistant à percer une partie du corps ou un organe pour y introduire un bijou, est devenu une vraie tendance contemporaine. Mais qu’en est-il de ses dangers ?
Le piercing est un vrai phénomène de mode. Quelle que soit la zone à percer, les risques de complications sont réels. Il est ainsi essentiel d’appliquer scrupuleusement les règles d’hygiène en vue d’une bonne cicatrisation. Le point sur l’histoire de cette pratique et les recommandations à connaître avant de sauter le pas.
Les (lointaines !) origines du piercing
La pratique du piercing est bien plus ancienne qu’on ne le pense. Elle était déjà présente chez nos plus lointains ancêtres. Vous le croirez ou non, elle existait déjà à la Préhistoire. Au Néolithique, les Mursi, une tribu d’Éthiopie, s’inséraient de gros labrets en pierres dans la lèvre inférieure. Tradition qui se perpétue encore aujourd’hui. En Égypte antique ensuite, les membres de la famille royale se perçaient le nombril. Et ce n’est pas tout : même la Bible en parle. Dans la Genèse, le domestique d’Abraham offre ainsi des boucles d’oreilles à la femme de son fils. Dans l’Exode, cette pratique est même plutôt considéré comme une marque d’esclavage.
Pourquoi faire un piercing ?
Pour l’esthétique, pour se différencier, pour marquer son appartenance à un groupe (comme les mouvements gothiques ou punks) ou pour faire durer une tradition, le piercing est devenu omniprésent dans nos sociétés. Et selon une étude française, les raisons varient d’abord en fonction des sexes. Les femmes voudraient embellir leur corps, tandis que les hommes rechercheraient plutôt à affirmer leur personnalité.
Selon la même étude réalisée en 2018, 12% des plus de quinze ans ont au moins un piercing (hors lobe d’oreille). Donc un peu moins d’une femme sur cinq et d’un homme sur dix, dont la majorité se situe entre 25 et 34 ans. Celui de l’oreille est le plus courant (42%), suivi par le nombril (24 %), la langue (15 % ) et le nez (11 %).
L’hygiène est très importante !
Les précautions
Au moment du piercing et afin de garantir un maximum d’hygiène, les mains du professionnel doivent avoir été lavées et le port de gants est obligatoire. Désinfecter la partie du corps concernée est également important. Le matériel doit être à usage unique. Dans les cas où ce n’est pas possible, il doit être stérilisé ou désinfecté.
Les complications
Faire une infection une semaine après un piercing et devoir attendre que le trou se rebouche pour pouvoir le faire à nouveau… le type de complication dont on a tous déjà entendu parler mais qu’on n’a pas trop envie de connaitre. La plupart du temps dues à une bactérie, ces infections ne sont pas si rares que ça. Généralement un staphylocoque doré ou un streptocoque, elles peuvent survenir si les règles de réalisation du piercing ou d’hygiène ne sont pas respectées. Des infections plus graves telles que des hépatites (B, C ou D) sont possibles mais plus rares.
Outre les infections peuvent apparaitre des saignements, une douleur (variable selon les individus et la partie du corps), des hématomes, des réactions allergiques, des eczémas de contact, et plus tardivement, des cicatrices hypertrophiques ou chéloïdes.
Des risques pour qui ?
Ce n’est pas juste, mais certaines personnes sont davantage exposées aux complications que d’autres : celles souffrant de diabète, d’immunodépression, d’allergie aux métaux utilisés, de maladie de la peau, ou encore les femmes enceintes.
Écoutez votre perceur pour l’entretien du piercing !
L’après-piercing
Pour éviter ces complications, il est donc nécessaire de respecter quelques règles d’hygiène. Selon une professionnelle de Saint-Étienne (Loire), « la plupart des infections surviennent parce que les règles d’hygiène n’ont pas été respectées après le piercing ». Quelques conseils simples suffisent pourtant à éviter les galères : bien laver ses mains avant de toucher le bijou, nettoyer la zone percée avec un antiseptique deux fois par jour, éviter le soleil et les baignades… Pour les piercings de bouche, il est conseillé de faire des rinçages buccaux quotidiens. Mais aussi d’éviter le tabac et l’alcool.
Au moindre symptôme inhabituel (rougeurs, gonflements…), il est conseillé de consulter un médecin. Alors choisissez bien votre perceur, et surtout respectez les règles ! Après tout, ce n’est pas si compliqué : seulement quelques semaines d’hygiène pour une vie de piercing.
Constance Périn
À SAVOIR
Après un piercing nasal, il est recommandé d’éviter de se moucher. Abstenez-vous également avant de partir au ski… et puis l’été, avant de bronzer. Mieux vaut donc cibler le printemps et l’automne pour votre piercing !