Poop-shaming : se retenir d’aller aux toilettes aurait des rĂ©percussions sur notre santé 
3 Françaises sur 4 de moins de 30 ans dĂ©clarent ĂȘtre gĂȘnĂ©es lorsque des personnes se trouvent Ă  proximitĂ© des WC, mĂȘme Ă  leur domicile, selon une enquĂȘte menĂ©e par DiogĂšne France pour l'IFOP. ©Freepik

Les Français se montrent particuliĂšrement rĂ©ticents lorsqu’il s’agit d’aller Ă  la selle en dehors de leur domicile. ParticuliĂšrement les femmes. Selon une rĂ©cente enquĂȘte IFOP, deux Françaises sur trois (69%) disent se retenir d’aller Ă  la selle en diffĂ©rentes circonstances. Pourtant, se retenir a des effets nĂ©fastes sur notre santĂ©. Comment expliquer une telle anxiĂ©tĂ© liĂ©e Ă  l’usage des WC ? Pourquoi les femmes se montrent davantage gĂȘnĂ©es que les hommes ? Quelles sont les rĂ©percussions sur notre santĂ© ? Explications.

Qui n’a jamais ressenti un sentiment de gĂȘne Ă  devoir se rendre aux toilettes en public ? Qui n’a jamais entrepris des techniques de dissimulation de bruit prĂ©cĂ©dant la dĂ©fĂ©cation? Le poop-shaming est un phĂ©nomĂšne anglo-saxon rĂ©sultant d’un embarras Ă  la dĂ©fĂ©cation, il toucherait en majoritĂ© les femmes. 

Le poop-shaming ou la gĂȘne d’aller aux toilettes

Cette gĂȘne d’aller aux toilettes en public touche davantage les femmes. En effet, elles se retiennent de dĂ©fĂ©quer dans plus de 60% des cas dans les toilettes publiques et sur leur lieu de travail, selon une enquĂȘte Ifop du mois d’avril 2021 pour DiogĂšne-France (sociĂ©tĂ© de dĂ©barras et nettoyage insalubre en France).

Aller aux toilettes serait donc tabou alors que c’est un besoin vital trĂšs naturel. En vĂ©ritĂ©, ce phĂ©nomĂšne toucherait davantage les femmes car elles sont plus conditionnĂ©es et prĂ©occupĂ©es par la propretĂ©, il s’agirait donc d’un trouble relevant de l’anxiĂ©tĂ© sociale. De fait, dĂ©fĂ©quer produit des bruits et des odeurs qui sont loin d’ĂȘtre trĂšs avenants.

La crainte des odeurs laissĂ©es aprĂšs un passage aux toilettes est prĂ©sente Ă  plus de 88% aussi bien chez les hommes que chez les femmes. Il serait donc difficile de maintenir une belle image de soi aprĂšs un passage aux toilettes. 

Quelles sont les diverses techniques de dissimulation ?

Le poop-shaming nous force Ă  puiser dans notre imagination pour trouver des techniques ingĂ©nieuses nous permettant de sortir incognito de cet embarras, bon nombre d’hommes et de femmes utilisent ces techniques pour masquer bruits et odeurs. En voilĂ  quelques-unes :

  • Mettre du papier dans l’eau afin de masquer le bruit
  • Tirer la chasse avant de dĂ©fĂ©quer 
  • Élever le son du tĂ©lĂ©viseur ou de la musique
  • Craquer une allumette pour cacher l’odeur

La parcoprĂ©sie : se retenir a des impacts sur notre santĂ© 

La phobie d’aller Ă  la selle a un nom scientifique : la parcoprĂ©sie. Et cette crainte ne doit pas ĂȘtre prise Ă  la lĂ©gĂšre. Ne pas aller aux toilettes lorsqu’on en a envie a en effet de rĂ©els impacts sur notre santĂ©. C’est le constat quasi unanime formulĂ© par le corps mĂ©dical. De fait, il est important d’aller rĂ©guliĂšrement dĂ©fĂ©quer pour maintenir un transit Ă©quilibrĂ© ainsi que pour son propre confort intestinal.

Se retenir dĂ©clencherait alors de nombreux symptĂŽmes sur le court terme : ballonnements, hĂ©morroĂŻdes ou encore constipation. Mais aussi sur le long terme oĂč des complications peuvent apparaĂźtre comme un dĂ©veloppement de l’encoprĂ©sie, le fait d’avoir des pertes fĂ©cales involontaires. 

De plus, se retenir d’uriner aurait Ă©galement des consĂ©quences sur le long terme et peut ĂȘtre Ă  l’origine de l’incontinence, le fait d’avoir des pertes urinaires involontaires. De fait, quand on se retient, la pression au sein mĂȘme de la vessie augmente, ce qui provoque un relĂąchement musculaire avec le temps.

Se retenir provoque aussi une stagnation de l’urine, cette stagnation favorise le dĂ©veloppement de bactĂ©ries qui sont Ă  l’origine d’une infection grave : la pyĂ©lonĂ©phrite. Celle-ci se situe au niveau du rein et s’identifie par de fortes fiĂšvres, des douleurs au niveau des lombaires ainsi que des problĂšmes digestifs. 

Les toilettes publiques : un frein à la défécation

Force est de constater que les toilettes publiques ne sont pas suffisamment implantĂ©es sur notre territoire. De fait, 45% des Français ont souffert d’un manque d’accĂšs Ă  des toilettes publiques. D’autant plus que ces toilettes constituent un vĂ©ritable frein Ă  la dĂ©fĂ©cation, on y a recours qu’en cas d’extrĂȘme urgence. En effet, l’hygiĂšne n’y est souvent pas irrĂ©prochable lorsque, par ailleurs, l’accĂšs n’y est pas payant
 

De plus, le poop-shaming s’applique aussi durant ces moments-lĂ , lorsqu’on est en groupe, demander Ă  s’arrĂȘter dans des toilettes publiques est souvent source de moqueries. 

Bref, le sujet peut prĂȘter Ă  sourire, aux sarcasmes et Ă  d’indĂ©licats commentaires. À tort, tant les consĂ©quences peuvent ĂȘtre fĂącheuses. Un seul conseil : oubliez votre gĂšne, pour ne pas vous faire souffrir…

À SAVOIR 

La cuvette des toilettes publiques ne serait, en rĂ©alitĂ©, pas aussi sale qu’on ne le pense. Des Ă©tudes scientifiques ont clairement dĂ©montrĂ© qu’elle serait loin d’ĂȘtre la surface contenant le plus de bactĂ©ries fĂ©cales. À l’inverse d’une cuisine ou d’une salle de bains, par exemple. En effet, les diffĂ©rents chiffons et Ă©ponges de cuisine sont autant d’Ă©lĂ©ments abritant de trĂšs grandes quantitĂ©s de bactĂ©ries fĂ©cales aux origines diverses. La lunette des toilettes est nettoyĂ©e scrupuleusement aprĂšs chaque passage, alors nous prenons moins le temps de changer nos chiffons usagĂ©s…

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