Un homme masqué craignant une pollution atmosphérique aux poussières désertiques.
Si l'on est toujours plus méfiant face aux pollutions atmosphériques, les effets des poussières désertiques sur notre santé sont bien moins importants que ceux, par exemple, du trafic routier. ©Freepik

Le week-end dernier, la préfecture du Rhône a activé l’alerte de niveau 1 en raison d’épisodes de poussières désertiques particulièrement intenses. Ces épisodes de pollution récurrents sont liés aux nuages de sable du Sahara qui remontent de plus en plus fréquemment d’Afrique du Nord vers le sud-est de la France, jusqu’en Suisse, et qui touchent la région Auvergne-Rhône-Alpes en remontant la vallée du Rhône. Ces poussières désertiques présentent-elles un danger pour la santé ? Peut-on s’en prémunir ?

Les poussières désertiques sont un type de pollution atmosphérique particulaire, qui constitue une préoccupation majeure pour la santé publique. Une exposition prolongée peut en effet entraîner des problèmes respiratoires, des maladies cardiovasculaires, des exacerbations de l’asthme, des allergies, voire des problèmes neurologiques.

Faut-il s’inquiéter de la hausse de la fréquence de ces pollutions, liées à un phénomène météorologique bien identifié ? La Préfecture du Rhône, en tout cas, a lancé un appel à la vigilance en déclenchant une alerte de niveau 1 lors du dernier épisode en date, le week-end dernier.

L’origine de ces poussières ou particules désertiques est bien connue des météorologues : la France est située en face du plus vaste désert au monde. Lorsqu’une tempête de sable s’y produit, des vents chargés de particules sont entraînés vers le nord par un flux d’air chaud régulier.

Si ce phénomène n’a rien d’inédit, il gagne tout de même en intensité, avec une récurrence plus prononcée. L’événement, qui se produisait jusqu’ici une à deux fois par an, a ainsi été observé plus de vingt fois en l’espace de trois ans selon Météo France. Cette accélération pourrait trouver son explication dans le réchauffement climatique de la planète, dont les conséquences sur notre santé font déjà froid dans le dos. Mais si cette hypothèse est certainement la plus plausible, elle reste encore à confirmer officiellement.

Les nuées désertiques de ce week-end dépassent de 50% les seuils de tolérance fixés par l’OMS (80 µg/m3). Elles ont même battu un record, avec un bref pic établi samedi à 400 µg/m3. Ce qui, ajouté aux pollutions atmosphériques locales, amplifie la quantité de particules inhalées par les populations des territoires concernés. Et donc, sur le long terme, les effets sur la santé (maladies respiratoires chroniques, asthme, allergies…)

Toutefois, contrairement à d’autres formes de pollution atmosphérique, les nuages de sable constituent un phénomène naturel exceptionnel. Par conséquent, ils ne contiennent pas de gaz nocifs, contrairement aux émissions des véhicules motorisés, par exemple. Leur impact sur la santé humaine n’est donc pas aussi significatif que celui d’une exposition chronique, comme le trafic routier.

Au-delà des risques évoqués en début d’article, le pic de pollution des nuages de sable peut entraîner, selon la durée d’exposition, des irritations respiratoires et oculaires plus ou moins graves. Les effets sont d’autant plus préoccupants pour les femmes enceintes, les personnes atteintes de maladies respiratoires chroniques, ou encore les jeunes enfants. Pour s’en protéger, voici ce que nous vous recommandons. 

Limitez vos déplacements extérieurs 

Pendant les périodes où les niveaux de poussières fines sont particulièrement élevés, nous vous conseillons de limiter autant que possible vos activités physiques et vos déplacements à l’extérieur.

Fermez les fenêtres

 Pour éviter que les particules ne s’infiltrent chez vous, pensez à garder les fenêtres de votre domicile et de votre voiture bien fermées.

Utilisez un purificateur d’air

 Si vous en avez la possibilité, utilisez un purificateur d’air à domicile pour filtrer les particules fines de l’air qui s’infiltrent chez vous. 

Portez un masque

Démocratisée d’utilisation du masque respiratoire de type N95 ou FFP2 est également recommandée pour vous protéger contre les particules désertiques en suspension dans l’air lors des périodes de forte concentration.

Protégez vos yeux

Portez des lunettes de soleil ou des lunettes de protection pour protéger vos yeux des particules sableuses qui pourraient causer une irritation.

Maintenez une bonne hygiène

Après être sorti à l’extérieur pendant un épisode de poussière saharienne, il est conseillé de prendre une douche afin d’éliminer les pellicules microscopiques de votre peau et de vos cheveux.

À SAVOIR

Pour déterminer si ces particules désertiques ont un impact nocif sur la santé humaine, les chercheurs évaluent le potentiel oxydant (PO). Cet indicateur est essentiel pour comprendre et atténuer les risques associés à la pollution atmosphérique. Afin d’évaluer la qualité de l’air, l’OMS exprime les résultats en masse de particules par unité de volume d’air (µg/m³), c’est-à-dire la quantité de particules présentes dans l’air, mesurée en microgrammes par mètre cube.

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Vincent Dallée
En troisième année de journalisme à l'ISFJ et créateur d'un petit média scientifique, Vincent Dallée développe ses talents rédactionnels pour Ma Santé, animé plus que tout par la mission du journaliste d'informer les gens sur leur santé.

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