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Selon les profils des couples, les chances de réussites d'une fécondation in vitro est de 45%. ©CANVA

En proie à une infertilité grandissante, les couples sont de plus en plus nombreux à se tourner vers la procréation médicalement assistée. En 40 ans, 400 000 enfants ont déjà été conçus par fécondation in vitro en France, principale méthode utilisée. Un bel aboutissement auquel rêvent 2500 couples lyonnais, pris en charge à la clinique Natecia, chaque année. Zoom sur cette technique innovante avec le Docteur Christophe Ozanon, médecin biologiste et embryologiste à la Clinique Natecia, à Lyon.

Initiée depuis 1982, la fécondation in vitro (FIV) est un véritable espoir de parentalité pour les couples qui souffrent de problèmes de fertilité. Si à l’époque les enfants issus de cette technique étaient marginalisés avec le sobriquet de « bébés éprouvettes », ils représentent aujourd’hui 1 enfant sur 30.

La popularité de cette méthode s’explique par son taux de réussite de 45% par transfert d’embryon. À titre de comparaison, l’insémination artificielle n’aboutit à une grossesse que dans 12 à 15% des cas. Cela s’explique notamment par le fait que la FIV va relativement plus loin dans l’assistance de la procréation. Il s’agit en effet d’une création d’embryons, à la différence de l’insémination articifielle qui consiste en l’injection de spermatozoïdes dans l’utérus de la femme au moment d’une ovulation. Le point pour tout comprendre sur cette technique de lutte contre l’infertilité avec le Dr Christophe Ozanon, médecin biologiste et embryologiste à la Clinique Natecia, à Lyon.

Concrètement, comment se passe une FIV ? 

Tout d’abord, la réalisation d’un bilan détaillé avec le gynécologue est nécessaire. Lorsque le besoin d’une procréation médicalement assistée est certifié, le parcours des patients peut alors commencer. « Tout au long du processus, les équipes s’assurent de leur bonne compréhension concernant l’ensemble des techniques et de ce qu’elles impliquent. L’accord et le consentement des protagonistes sont nécessaires à chaque étape », précise le Dr Ozanon. 

Après le début du traitement hormonal, les ovocytes de la femme sont ainsi collectés par ponction pour les mettre en présence des spermatozoïdes de l’homme, recueillis dans son sperme. Ils sont ainsi mis en culture au laboratoire afin de créer des embryons.

Deux types de Fécondation in vitro

Au cours de la FIV dite classique, le spermatozoïde est mis au contact de l’ovocyte en laboratoire mais la fécondation se fait naturellement. Dans le cas d’une FIV avec micro-injection intracytoplasmique (ICSI), technique majoritairement utilisée, la fécondation est faite manuellement. Le spermatozoïde est directement injecté dans l’ovocyte de la femme à l’aide d’une pipette. Ce procédé, utilisé depuis une vingtaine d’années, assure de plus grandes chances de fécondation, selon le Dr Ozanon.  

Procréation : une bataille plus complexe pour les femmes

Pourquoi les femmes doivent-elles suivre un traitement hormonal ?

Contrairement au corps des hommes qui fabrique continuellement des spermatozoïdes dès la puberté, celui des femmes fonctionne plutôt par stock. Au cours de sa vie, une femme utilise entre 300 et 400 ovules, à raison d’un par mois. Lorsque cette réserve est épuisée, soit au moment de la ménopause, la femme devient infertile. 

Pour optimiser les chances de grossesse et augmenter rapidement le nombre d’ovocytes fabriqués par mois, les femmes doivent suivre un traitement hormonal. Celui-ci a pour but de stimuler et de programmer les cycles menstruels de la femme afin d’en augmenter le nombre. Plus les ovocytes mis en fécondation avec les spermatozoïdes sont nombreux, plus les chances d’obtenir des embryons viables augmentent.

FIV : 75% des problèmes de fertilité sont féminins 

Insuffisance ovarienne, troubles de l’ovulation, problèmes au niveau de trompes… Les problèmes de fertilité des femmes sont majoritaires par rapport aux hommes. Un quart des PMA sont toutefois liées à des problèmes d’infertilité masculine. Si les liens de causes à effet ne sont pas encore précis, la hausse de la fertilité pourrait s’expliquer par notre environnement et nos habitudes de vie actuelles. 

Fécondation in vitro : quels sont les risques ? 

Les risques sont essentiellement liés à la prise du traitement hormonal. « Le principal danger est que la patiente fasse une réponse trop forte au traitement c’est-à-dire une hyper stimulation ovarienne, explique l’embryologiste lyonnais. Cela peut en effet entraîner une réponse inflammatoire induisant des douleurs abdominales, une thrombose ou encore une phlébite. Si une réaction anormale est constatée, le traitement hormonal est arrêté et le transfert de l’embryon est repoussé. Ce dernier sera ainsi congelé jusqu’à ce que la patiente soit totalement remise, au bout d’un ou deux mois par exemple. Lorsque l’état de santé de la patiente s’est normalisé, la grossesse pourra alors avoir lieu. » 

Ce risque d’hyper stimulation hormonale concerne 5% des patientes, notamment les plus jeunes.

Quelles sont les chances d’obtenir une grossesse ? 

Les femmes sont de plus en plus nombreuses à avoir recours à la fécondation in vitro. ©serhii_bobyk_Freepik

En moyenne, les chances d’obtenir une grossesse sont de 45% pour chaque embryon. Soit moins d’une chance sur deux. La réussite de cette méthode dépend toutefois essentiellement du profil de la patiente, et notamment de son âge. « Il s’agit d’un des facteurs principaux du pronostic. À partir de la quarantaine, développer une grossesse devient plus complexe », détaille le Dr Ozanon. Si l’on a un désir de grossesse, le médecin recommande une grossesse avant l’âge de 38 ans. La moyenne d’âge des patientes qui réalisent une fécondation in vitro est de 36 ans dans les services de Natecia.

Une évolution technique innovante

Au fil des années, le taux de réussite de la fécondation in vitro s’est nettement amélioré grâce au progrès technique. Les conditions de conservation des embryons a en effet connu d’importantes modifications depuis une dizaine d’années. Si à l’époque les embryons devaient être sortis de leur culture pour observer leur maturité, aujourd’hui cela n’est plus nécessaire. Des caméras permettent aujourd’hui de prendre des images pour évaluer et suivre l’évolution de leur maturation. Cette innovation permet ainsi de conserver les conditions de culture optimales des embryons sans interruption afin de leur assurer une meilleure qualité et survie. 

FIV : un embryon congelé à 95% de chance de survie !

Lors d’une fécondation in vitro, les équipes préconisent l’implantation d’un seul embryon afin de limiter le risque des grossesses gémellaires. Les embryons restants peuvent ainsi être congelés durant une dizaine voire une vingtaine d’années, selon la volonté des couples. La technique de congélation ultra-rapide dite vitrification permet des chances de survie très élevées des embryons décongelés ! Les couples peuvent donc décider à tout moment de tenter une nouvelle grossesse, de détruire leurs embryons, ou de les donner à un couple infertile ou à la recherche.

À SAVOIR

La loi évolue ! Réservée aux couples hétérosexuels et sur indication médicale, la pMAest désormais étendue à toutes les femmes. La loi du 3 août 2021 élargit en effet cet accès aux couples de femmes et aux femmes célibataires et supprime ainsi le critère médical d’infertilité. La Sécurité sociale rembourse ainsi la fécondation in vitro pour les femmes éligibles, à raison de quatre transferts embryonnaires. Dans la pratique toutefois, ce droit risque d’être limité par la pénurie de dons de sperme en France. 

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Diplômée d'un master 2 de journaliste à l'Université Lyon II, Mélissa Gajahi a mis son talent de rédactrice et son esprit de synthèse au service du Groupe Ma Santé pendant près de trois ans, avant de partir exercer ses nombreux talents sous d'autres cieux journalistiques.

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