Stress, phobie, déprime… Quand le mal être s’installe, comment trouver le bon « psy » sans se prendre la tête ? Conseils avant le premier rendez-vous.
Pourquoi consulte-t-on un psy ?
Anxiété, état de stress, manque de confiance, burn out, pathologie avérée… Les occasions de consulter un « psy » sont nombreuses. Selon le professeur Pierre-Michel Llorca, professeur de psychiatrie à l’Université d’Auvergne et chef de service de psychiatrie au CHU de Clermont-Ferrand*, près d’un Français sur cinq – soit 12 millions de personnes – souffre de trouble psychiatrique. Et près de 33% d’entre nous ont déjà consulté un psy au cours de leur vie.
« A la base de toute consultation, il y a des manifestations d’ordre psychologique qui rendent la vie au quotidien difficile. Les gens souffrent, et plus que le mal-être, qui est un terme très générique, c’est cette souffrance psychologique qui entraîne la consultation ».
Qui consulte-t-on ?
« Il n’y a pas qu’un seul type de réponse, et l’on peut aller voir un psychiatre, un psychologue ou un psychothérapeute agréé en fonction de besoins qui, parfois, se croisent. Et l’on consulte selon son environnement, ce que l’on connaît, ce que notre voisin nous a conseillé, et même l’endroit où l’on habite : dans le Cantal, où les psychiatre sont peu nombreux, on ira plus facilement consulter un psychologue, sur les conseils de son médecin traitant. Un Parisien ira directement consulter un psychiatre ».
Comment choisir le bon divan ?
« La première chose à faire avant de choisir « son » psy, c’est de vous assurer de sa qualification. Les professionnels que l’on peut consulter sans soucis sont les psychiatres, les psychologues et les psychothérapeutes à la formation reconnue: ce cadre légal a été mis en place pour éviter les déviances, notamment sectaire ».
*Pierre-Michel Llorca est co-auteur avec la psychiatre Marion Leboyer de Psychiatrie : l’état d’urgence, paru en septembre dernier chez Fayard (24 €)
Le lexique des psys : qui fait quoi ?
Le psychiatre
Il s’agit d’un médecin ayant opté pour une spécialisation en psychiatrie. A ce titre, il est habilité à mener des psychothérapies, à prescrire des examens médicaux ou des médicaments. Sa consultation est remboursée (lire encadré ci-contre). Il traite souvent des pathologies ‘’lourdes’’ comme la dépression, la bipolarité, la schizophrénie, l’autisme… En Auvergne-Rhône-Alpes, l’Agence régionale de santé recense 1 774 psychiatres.
Le psychologue clinicien
Formé à mettre des mots sur les maux, il aide à mener un travail d’introspection et à trouver, en vous, les ressources pour aller mieux. Ils peuvent être consultés pour un problème ponctuel ou une psychothérapie au long cours ; seul, en couple, en famille… On trouve des psychologues dans les maternités (baby blues), à l’école (crise de l’adolescence, phobie scolaire…), dans les entreprises (burn out, coaching…), dans les prisons (aide à la réinsertion) ou encore dans les hôpitaux (accompagnement au deuil…). Titulaire d’un master en psychologie obtenu à l’université ou à l’École des psychologues praticiens, il fait aussi passer des tests d’évaluation, d’orientation ou psychopathologiques. En Auvergne-Rhône-Alpes, l’Agence régionale de santé recense 8 086 psychologues.
Le psychanalyste
S’il n’a pas besoin d’un diplôme d’Etat pour exercer, il doit néanmoins avoir lui-même suivi une analyse, être formé à la théorie analytique et être supervisé, dans sa pratique, par un ‘’contrôleur’’, lui-même analyste. Disciple de Freud, Lacan ou Jung, c’est votre homme si vous souhaitez explorer les tréfonds de votre inconscient ou décortiquer vos rêves et fantasmes.
Le psychothérapeute
Ce titre encadré par la loi désigne un professionnel inscrit au registre national des psychothérapeutes, ayant validé une formation théorique de 400 heures ainsi qu’un stage de cinq mois. Il peut donc s’agir d’un psychologue, d’un psychanalyste ou d’un psychiatre.
Le psychopraticien
Ce professionnel a suivi des formations à une méthode reconnue comme les thérapies comportementales et cognitives, la programmation neurolinguistique, l’analyse transactionnelle, ou la thérapie systémique… Il est accrédité par une commission nationale de pairs.
A SAVOIR
Quelle prise en charge ?
> Le psychologue n’est pas pris en charge par la Sécurité sociale sauf s’il exerce au sein d’un hôpital ou d’un centre médico-psychologique (CMP) et que vous avez respecté le parcours de soins coordonnés. Certaines mutuelles proposent une prise en charge des consultations non remboursées par la Sécu.
> Si vous consultez un psychiatre, la Sécurité sociale remboursera vos frais, toujours à condition de respecter le parcours de soins, à hauteur de 70% du tarif conventionné (secteur 1), les mutuelles prenant en charge la différence. Attention, comme tous les médecins, certains peuvent exercer en secteur 2 voire hors secteur (tarif librement fixé). Le dépassement sera alors à votre charge.
> Les psychanalystes et psychopraticiens ne sont pas remboursés.