Nez qui coule, toux, fièvre… La liste des symptômes des rhumes de l’hiver est longue chez les nourrissons au système immunitaire encore inefficace. La saison hivernale renforce la diffusion du virus, incitant les parents à redoubler de vigilance pour guetter le moindre symptôme. Généralement, sans grand besoin de traitement, l’enfant se guérit souvent seul au fil des jours, à condition de surveiller son état. Focus sur le rhume d’hiver, ses symptômes et les gestes à adopter, avec le Dr Pascal Besse, pédiatre à Lyon.
Les températures continuent de descendre, signe habituel de l’arrivée de l’hiver. Si chacun tente au mieux de se protéger du froid, les nouveau-nés sont une cible pour les rhumes d’hiver.
Grippe saisonnière, bronchiolites, otites, gastro-entérites, laryngites, … Les parents doivent redoubler de vigilance pour les jeunes enfants dont le système immunitaire n’est pas encore assez développé, à commencer par les bébés. Notamment par rapport au rhume, un virus prolifique. Présent sous plus de deux cents formes, il peut infecter l’enfant de moins de deux ans plus de huit fois par an. « C’est une infection fréquente et généralement bénigne des voies aériennes supérieures, soit la cavité nasale », explique le pédiatre lyonnais Pascal Besse. Très présente, cette infection est un passage inévitable chez les nouveau-nés.
Rhumes d’hiver : fièvre et nez bouché, les symptômes clés
De manière générale, le bon sens et l’observation sont des atouts-clés pour vérifier l’état de santé de son enfant. Lors d’un rhume, il convient d’observer la présence des deux symptômes les plus fréquents. La fièvre, qui doit rester modérée aux alentours de 38°, et le nez bouché. Au fil des heures, l’obstruction nasale va laisser place à des coulées. Le nez qui coule est un symptôme classique d’une durée approximative de deux à dix jours.
Avant de jeter les mouchoirs, il est conseillé de jeter un œil sur la couleur des sécrétions nasales. Au début du rhume, la couleur se doit d’être claire et transparente. Par la suite, les mouchoirs devraient révéler des couleurs plus verdies et plus épaisses.
La toux et le mal de gorge sont deux autres symptômes qui peuvent se rajouter mais qui ne sont pas systématiques. Si l’enfant présente ces symptômes, la vigilance doit être redoublée afin de surveiller une potentielle otite.
L’âge du bébé est un élément primordial à prendre en compte. Il est recommandé de consulter un ORL, un médecin pédiatre, ou un médecin généraliste pour surveiller le rhume si le nourrisson a moins de trois mois. « Surtout si l’enfant présente une fièvre de plus de 38° au-delà de vingt-quatre heures. Il faudra faire un bilan sanguin et un test d’urine. En soi, ce n’est pas le rhume qui est dangereux, mais la température du corps. Le nourrisson n’étant pas vacciné, il est mal protégé contre des affections comme les méningites ou les infections urinaires … Le bilan est essentiel, car ces symptômes peuvent se révéler graves voire fatals », précise le docteur Pascal Besse.
Comment prévenir les rhumes d’hiver ?
Le rhume est un virus très contagieux. Son temps d’incubation se situe entre un et trois jours. Chez les bébés, la rhinite aigüe se transmet par la salive. Lorsqu’ils toussent, les particules de salives propulsées peuvent infecter un autre bébé à proximité. Le jeune enfant a sur le début de sa vie une sécrétion importante de salive due à la poussée de ses dents. Les nourrissons peuvent mettre les jouets à la bouche et déposer ainsi, via la salive, le virus.
Le contact physique, via les mains, est également un facteur à risque de transmission virale. Les moments de rencontres avec d’autres nourrissons, comme à la crèche, sont donc des lieux à risques. « Même s’il n’existe pas de cas avéré dans son entourage, il est impératif de faire des soins de nez systématique, matin et soir. En réalisant des désinfections du nez, cela diminue grandement les risques d’infections puisque tout passe par la cavité nasale ! », recommande le docteur Pascal Blesse.
Pour prévenir l’infection, la pandémie du Covid-19 a été un excellent rappel. Les gestes barrières sont plus que recommandés, notamment le lavage des mains avant de toucher le nourrisson. Les adultes doivent porter le masque à proximité d’un enfant contaminé. Enfin, les mouchoirs à usage unique s’utilisent pour nettoyer fréquemment le nez de l’enfant.
Quels soins possibles face aux rhumes d’hiver ?
Le rhume d’hiver, à l’exception des nourrissons fragiles avec des difficultés respiratoires notamment, est une infection virale bénigne. Il faut toutefois rester attentif pour éviter toutes complications éventuelles.
Pour permettre l’écoulement nasal, il est possible de dégager le nez grâce à du sérum physiologique avec une pipette. Si le nourrisson ne supporte pas la fièvre, le paracétamol peut être utilisé dans le respect des doses autorisées.
Au-delà du traitement des symptômes, c’est l’environnement de vie du bébé qu’il faut adapter. Le rhume va réduire l’appétit et rendre plus difficile les nuits. L’hydratation est à surveiller. Idéalement, il faut privilégier les repas liquides comme la soupe. Pour faciliter le sommeil, la chambre doit être à une température confortable avec un taux d’humidité assez faible. Enfin, il faut aérer le plus possible dans la journée. Cela permet de renouveler l’air et de faire disparaitre la présence de tout virus.
Les rhumes d’hiver durent environ une semaine et disparaissent par eux-mêmes. Si les symptômes persistent après plusieurs jours, il est important de consulter pour vérifier si le nourrisson ne cache pas une autre infection virale plus grave. « Il faut veiller à son comportement. Si le nourrisson devient grognon, a des difficultés à respirer, une forte température ou encore s’il ne prend plus que la moitié de ses rations alimentaires, … Là, il faut absolument consulter », insiste le pédiatre lyonnais.
Les bébés renforcent lentement leur système immunitaire
Le système immunitaire est un véritable anti-virus pour le corps humain. Ce système complexe permet de résister aux infections et virus que la nature et l’environnement extérieur peut soumettre à l’homme. Dès la naissance, chaque nouveau-né dispose d’un système immunitaire transmis par la mère. Celui-ci est toutefois faible et a besoin d’être renforcé sur le temps long.
Ainsi, dès les premiers mois, le bébé peut déjà faire face à l’environnement bactérien qui l’entoure. Mais les différentes infections vont permettre à l’enfant d’accroître son système immunitaire et de “mettre à jour“ ses défenses face aux virus. « Le rhume est une petite maladie absolument incontournable chez le nourrisson. Cela fait partie de l’apprentissage immunitaire. Chaque nouveau virus croisé fera couler du nez et tousser plus ou moins intensément », rajoute le pédiatre Pascal Besse.
Certaines infections virales mettent à mal le système immunitaire, notamment la rougeole qui est extrêmement contagieuse. En France, onze vaccins sont obligatoires face à ces infections infantiles. Pour participer au renfort du système immunitaire, il est possible de nourrir au lait maternel le nourrisson jusqu’à ses six mois, selon l’OMS. Une bonne hygiène de vie, notamment l’alimentation, permet également de préparer l’enfant à mieux vivre les attaques extérieures.
Par Benjamin Noël
À SAVOIR
La grippe saisonnière touche également les tout-petits ! Si les symptômes sont plus difficiles à percevoir que chez l’adulte, le nourrisson peut avoir aussi des complications s’il est fragile. Une vigilance supplémentaire pour les parents face à l’arrivée incertaine de la saison grippale cette année.