Femme senior buvant un verre de lait riche en calcium.
La plupart des seniors dépendants ne consomment pas assez de calcium, pourtant essentiel pour solidifier les os et minimiser ainsi le risque de fractures en cas de chute. ©Freepik

Passé un certain âge, une simple chute peut avoir des conséquences dramatiques. En France, près de 66 000 fractures du col du fémur, l’une des plus graves, sont recensées chaque année chez les séniors les plus âgés et dépendants. L’une des clés pour prévenir ce type d’incidents pourrait bien résider… dans l’assiette. Une chercheuse australienne, le Dr Sandra Iuliano, a en effet démontré qu’une intégration de sources de calcium dans son régime alimentaire permettait de renforcer la solidité osseuse. Une piste à suivre dans les Ehpad et autres résidences accueillant des personnes en perte d’autonomie, mais également pour tous ceux qui souhaitent vivre le plus longtemps possible à leur domicile.

Le calcium est un minéral essentiel pour l’Homme : il joue un rôle crucial dans le maintien de la santé des os et des dents, et il est particulièrement vital pour les séniors dépendants. À mesure que nous vieillissons, notre corps subit des changements, et la nécessité d’un apport adéquat en calcium devient primordiale pour maintenir une bonne qualité de vie et réduire le risque de problèmes osseux tels que l’ostéoporose. 

Les os se fragilisent avec l’âge 

L’ostéoporose est une affection médicale courante chez les séniors dépendants, caractérisée par une diminution de la densité osseuse et de la qualité osseuse, ce qui rend les os fragiles et susceptibles de se fracturer plus facilement. Les os deviennent poreux et légers, ce qui peut entraîner des fractures, en particulier au niveau des hanches, de la colonne vertébrale et du poignet. À 80 ans, plus de 70% des femmes souffrent de cette maladie. Cela explique le fait que les chutes soient la première cause de décès accidentel chez les seniors.

S’ajoute à la maladie un problème récurrent chez les personnes âgées, responsable en partie de ces os fragilisés : la dénutrition. Chez les séniors dépendants, c’est un problème sérieux et courant, caractérisé par une insuffisance d’apport nutritionnel par rapport aux besoins de l’organisme.

Les personnes âgées sont particulièrement vulnérables à la dénutrition en raison de divers facteurs tels que la diminution de l’appétit, des troubles de la mastication et de la déglutition, des problèmes de santé, des changements métaboliques et hormonaux liés au vieillissement, des limitations de mobilité, des troubles digestifs, des interactions médicamenteuses, et parfois, un isolement social. En conséquence, les personnes âgées ingère bien moins de calcium que la quantité recommandée : 1200 mg/jour. 

Davantage de calcium dans l’alimentation

Pour le Dr Sandra Iuliano, chercheuse à l’université de Melbourne en Australie, le calcium est donc la solution pour prévenir et éviter les chutes graves chez les personnes âgées. « Les produits laitiers sont d’excellentes sources de calcium et de protéines ; mais pas seulement. Ils apportent de nombreux autres nutriments et c’est vraisemblablement l’ensemble de ces nutriments et leurs interactions au sein de la matrice laitière qui sont responsables des effets protecteurs », explique Sandra Iuliano, qui a présenté ses recherches lors du dernier congrès international de nutrition clinique, en septembre dernier à Lyon.

Pour cela, le Dr Iuliano a mis en place un test de grande ampleur. Au total plus de 7000 personnes âgés dépendantes, en moyenne âgées de 86 ans, ont participé au test. Leur apport en vitamine D était à l’initial satisfaisant, contrairement à celui de calcium. Les participants ont été divisés en deux groupes : le groupe « intervention » et le groupe « contrôle ». Les seniors du groupe « intervention » ont reçu 250 ml de lait + 20 g de fromage ou 100 g de yaourt complémentaires, de façon à passer de 2 portions de produits laitiers par jour à une moyenne de 3,5 portions quotidiennes. Concernant le groupe « contrôle », il n’a pas subi de modifications alimentaires : la consommation de produits laitiers contenant du calcium est restée à environ 2 portions par jour.

Des résultats convaincants 

Après plusieurs mois de tests, les résultats sont surprenants. Comparativement au groupe « contrôle », chez le groupe « intervention »  on constate une diminution du risque de fracture de 33%, une diminution du risque spécifique de fracture de la hanche de 46% ainsi qu’une diminution du risque de chute de 11%. 

C’est à partir du 5ème mois de changements d’alimentation que l’on remarque un changements significatifs du risque de fracture de la hanche. La baisse du risque de chute quand à elle, devient significative au bout de seulement 3 mois d’interventions. Les auteurs précise qu’aucune évolution concernant la mortalité n’a été observé. 

Les chiffres parlent d’eux même, il est donc urgent de modifier l’alimentation des séniors afin de préserver leur santé. De quoi intéresser les acteurs de la prise en charge des séniors dépendants, qu’il s’agisse d’Ehpad, de services hospitaliers de gériatrie, de spécialistes d’aides à domicile ou de tout autre référent en gérontologie.

Seniors : comment mieux manger ?

Pour assurer la couverture complète des besoins nutritifs d’une personne âgée, il faudrait :

  • 3 repas et 1 collation
  • Des repas appétissants
  • Une texture adaptée 
  • Les goûts doivent être respectés 

Concernant les apports, une personne âgée devait consommer, par jour, 1g/kg de protéine, 1200mg de calcium et 15 micro g de vitamine D. 

La couverture en calcium de 1200 mg par jour doit être réalisée sur l’étendue de la journée. Par exemple, un café au lait le matin, un morceau de fromage à midi, 1 riz au lait au moment de la collation et enfin un yaourt pour le dîner. 

Les repas sont à adapter en fonction de la personne et de ses besoins !

À SAVOIR

L’eau peut également être riche en calcium et aider à couvrir les besoins de l’organisme ! Une eau est dite riche si elle contient plus de 120mg de calcium par litre.

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Isis Laigneau
Étudiante en journaliste à l'ISFJ Lyon, Isis Laigneau a cultivé sa soif de découverte et son appétence pour les sujets forme et bien-être, au bénéfice des lecteurs du site Ma Santé.

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