Saint-Joseph, Saint-Luc – traitement des brûlés à Lyon
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Chaque année, en France, 150 000 personnes sont victimes de brûlures thermiques, chimiques ou électriques. Si la moitié n’en gardera qu’un souvenir cuisant, l’autre devra être hospitalisée. Parmi ces patients, 3 000 le seront dans l’un des 334 lits de brûlés répartis sur le territoire français. Particulièrement bien dotée avec deux centres de brûlés cumulant 12% des lits (Edouard-Herriot et Saint-Joseph Saint-Luc), la région Rhône-Alpes prend en charge 25% des victimes de brûlures.

 

Centre de traitement des brulés à Lyon

Lyon, hôpital Saint-Joseph Saint-Luc, premier étage. Au bout du couloir une imposante porte battante. Derrière, le premier centre européen de traitement des brûlés créé 1952. Fleuron de l’hôpital et centre collaborateur de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) depuis 1997, ce service à l’atmosphère étrangement silencieuse et tiède, accueille chaque année 1 500 patients plus ou moins gravement brûlés.

Traitement des brûlures à Saint Luc Saint Joseph

« Nous sommes capables de prendre en charge tous les patients quelque soit leur âge et la gravité de leurs brûlures, du stade aigu jusqu’aux séquelles », précise le docteur François Ravat, anesthésiste-réanimateur qui dirige ce centre en binôme avec le docteur Jean-Louis Foyatier, chirurgien. Une prise en charge qui a radicalement évolué. De l’asepsie au traitement de la douleur, en passant par l’amélioration des cicatrices, une véritable filière de soins a été constituée.

Greffe de peau et grands brûlés à Lyon

Quand un brûlé grave arrive au centre, c’est une véritable course contre-la-montre qui s’engage. En effet, les 48 premières heures sont cruciales car un patient qui n’a plus de peau a beaucoup de mal à réguler sa température, et « se mange lui-même ». Un phénomène que les spécialistes nomment « l’auto-cannibalisme ». Le seul moyen de le sauver, c’est de le greffer rapidement.
Pendant que le chirurgien intervient, l’anesthésiste-réanimateur maintien le malade en vie. « Dès son admission, le patient est immédiatement pris en charge par les anesthésistes-réanimateurs et les chirurgiens plasticiens, détaille le docteur Ravat. Et ce sont les mêmes chirurgiens qui interviendront ensuite pour la chirurgie réparatrice

Rééducation et cicatrisation des brûlés à Saint Joseph Saint Luc

La cicatrisation comme la rééducation est prise en compte dès l’arrivée de l’accidenté. « Avant, on attendait que le malade cicatrise, puis on réparait », se remémore le chef de service qui précise qu’aujourd’hui les soins, effectués sous morphine, sont non douloureux.
Nutritionnistes, psychiatres, kinésithérapeutes… le souci premier de la prise en charge multidisciplinaire est de réintégrer le malade dans la vie sociale. Et tout comme les chirurgiens prévoient les futures cicatrices, les kinésithérapeutes attachés au service, travaillent en amont, avec les médecins de la rééducation fonctionnelle, pour minimiser les séquelles fonctionnelles.
Si les patients sont hospitalisés dès que plus de 30% de la surface corporelle est brûlée (15% s’il s’agit d’un enfant), «la gravité d’une brûlure est liée à la défaillance d’un ou plusieurs organes», explique le docteur Ravat. Aujourd’hui, la majorité de l’activité du service se fait en ambulatoire, mais 300 patients, sur les 1 500 accueillis chaque année, sont hospitalisés parfois pour plusieurs mois.

Accueil des enfants brûlés à Lyon

Un bloc chirurgical de deux salles, quinze chambres stériles dont 8 lits de réanimation, deux salles de kiné, un atelier de prothèse, des moyens techniques performants… le département des brûlés dispose de tous les moyens nécessaires pour soigner les malades qui viennent parfois de loin. «Nous couvrons une zone qui s’étend de la frontière italienne à Dijon, Clermont-Ferrand, Valence et même une partie de l’Alsace», souligne le responsable. Les chambres peuvent aussi bien servir à la réanimation qu’aux soins continus ou abriter une mère ou un père avec leur enfant brûlé. «30% des patients sont des enfants de moins de 5 ans», regrette le docteur Ravat qui note qu’en France la prévention a encore beaucoup à faire.

Saint Luc Saint Joseph : soins et prévention des brûlures

Mondialement reconnu, le Centre de brûlés de Saint-Joseph Saint-Luc a aussi une mission d’enseignement des internes et médecins étrangers, ainsi qu’une mission de recherche fondamentale et clinique. La cicatrisation de la brûlure et les nouveaux produits utilisés, la douleur, le traitement des lésions respiratoires dues à l’inhalation des fumées sont quelques-uns des thèmes de recherche.
Seul centre référent mondial pour la brûlure auprès de l’OMS depuis 1997, il répond à toutes les demandes faites sur la prévention et l’épidémiologie. Donner des avis, répondre à des recherches de documentation, «cette mission nous donne du poids, mais aussi des obligations». Les Lyonnais travaillent pour l’OMS sur l’évaluation de la qualité de vie des patients brûlés. Et collaborent à deux actions de prévention, l’une sur le refroidissement de la brûlure, l’autre sur les dangers de l’eau chaude sanitaire.
«Grâce à notre travail, depuis juin, un décret impose que, dans les logements neufs, l’eau ne doit pas sortir à plus de 50° des robinets», se félicite le docteur Ravat. Une mesure semblable prise en Angleterre a déjà permis de réduire de 20% les brûlures de l’enfant.

Bon à savoir sur la prévention des brûlures à Lyon (Rhône-Alpes)

  • L’incendie est la seconde cause de décès par accident domestique chez les enfants, soit 100 victimes par an.
  • Une exposition à la fumée, même brève (moins de 5 minutes), peut provoquer des handicaps à vie, des déficiences motrices (asthme, insuffisance rénale, hépatique, cardiaque ou respiratoire) et des séquelles esthétiques.
  • 3 secondes sont suffisantes pour causer une brûlure au 3e degré (avec destruction des terminaisons nerveuses du derme) chez un enfant avec de l’eau à 60°C.
  • Quelque soit le type de brûlure, retirer les vêtements qui la recouvrent sauf s’ils sont synthétiques et sauf si les brûlures sont consécutives à une flamme.
  • Faire couler de l’eau à température ambiante (20°C), sur la zone brûlée pendant 10 minutes.
  • Toujours régler son chauffe-eau à moins de 50° C, ou équiper ses robinets de mitigeurs thermostatiques.

Catherine Foulsham

16 Commentaires

  1. Ma fille est actuellement dans ce service pour des brulures au visage. Je rend hommage a l’ensemble du personnel. Ils font preuves d’humanité et de professionalisme .Ma fille se sent en confiance aupres d’eux .

  2. je connait le service depuit 1957suite a de crave brulure dometique avec le pr of janvier prf desapt dct foaytier et a ce jour dct comparin quit me suit actuellement bravo a vous et a toutes votre equipe continuer mr contrino ps vous m avez sauve la vie encore des milliers de merci

  3. J’ai été hospitalisé il ya quelque mois dans ce service. Un personnel très compétent et agréable sans éxcéption. Fidèle à sa réputation de qualité d’acueil et de soins.

  4. Ma fille vitime d’un grave accident à la maternité de La Grave à TOULOUSE a été traitée par le”docteur “FOYATIER auquel j’exprime toute ma reconnaissance .
    Je remercie infiniment tout le personnel soignant de l’hopital et les services rattachés.
    Bien cordialemen
    Michèle AMIEL

  5. Toute ma reconnaissance pour ce service et en particulier pour leur bienveillance et leur reconfort …
    Mon fils à été brulé au 3 eme degré profond et greffé , il sera toujours en rééducation jusqu’a l dolescence et aujourd hui il a 2 ans .. le chemin est long mais la souffrance n’est plus la ..
    MERCI MERCI MERCI !!!!

  6. Mon frère Serge est dans vos services.Je serai à Lyon mardi 20 12 11.Vous venez d’en faire un miraculé, la route est longue encore vers la guérison mais je dois déja vous dire merci.A bientôt, de vive voix, bien des choses (pudeur oblige)……

  7. J’ai découvert un établissement qui du rez-de- chaussée au département des soins est vraiment au top de l’éfficacité dans ses différents domaines de compétence au service des patients et des visiteurs.Bravo à tous et bonne année 2012.

  8. Je suis étudiante infirmière de 2e année et voir tous ces commentaires pleins de reconnaissance m’émeut beaucoup, les services avec autant d’humanité ne sont pas si présents que cela, et je souhaiterais pouvoir faire un stage là-bas pour ma 3e année. Savez-vous si c’est possible ? Si il y a des stagiaires ??

  9. Le traitement des grands brulés est une approche pluridisciplinaire qui m’intéresse beaucoup. Le service fournit un travail exceptionnel grâce à une une équipe compétente et disponible.

  10. Bonjour,
    Je suis Risler de nationalite Congolaise. Mon jeune frere a eu un accident, il s’etait brule avec du feu et cela lui a laisse des cicatrices de brulure sur la poitrine et a deforme son bras ainsi que son coup. J’iamerai savoir si cela est il possible d’etre remedie dans votre centre hospitalier.
    Merci d’avance pour votre collaboration

  11. Bonjour,
    Je suis atteinte d’ une cicatrice keloide suite à une intervention cardiaque !
    Elle me fais vraiment souffrir et je ne sais plus quoi faire !
    Il faut que j’ ajoute que je suis diabétique et un traitemant à la cortisone n’ a pas donné de bons résultats
    Un médecin qui m’a suivi m’ a parlé de cryothérapie ou autre ?
    Je ne sais plus à qui m’ adresser!

  12. Bonjour et j’étais brûlé il y a maintenant 3 semaines au niveau de l’épaule et du pied je suis inquiet pour mes doigts de pied une fois on me dit que c’est du deuxième une fois du troisième degré maintenant on me parle de greffe j’ai besoin d’aide je sais plus où j’en suis et j’angoisse

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