Fragilisé par le départ de son service des grands brûlés à l’hôpital Édouard-Herriot en 2017, le centre hospitalier Saint Joseph Saint Luc retrouve peu à peu l’équilibre. L’espace désaffecté va permettre la création de 20 lits de médecine polyvalents destinés notamment à fluidifier les urgences.
L’ouverture du Médipôle à Villeurbanne, en janvier 2019, a fait bouger les lignes du paysage médical lyonnais. Le centre hospitalier Saint Joseph Saint Luc n’en demeure pas moins le seul hôpital du centre-ville, depuis la fermeture du Grand Hôtel-Dieu fin 2010. Décidée par l’Agence Régionale de Santé, la fusion en 2017 de son service des grands brûlés avec celui de l’hôpital Édouard Herriot a créé un vide dans l’établissement.
Deux ans plus tard, l’hôpital semble avoir franchi le cap, comme le confirme son directeur Pascal Bonafini : « l’activité continue de se développer autour de ses fondamentaux, que sont les urgences, la médecine, la chirurgie et l’obstétrique, avec une croissance constante de 3% par an ». 2400 accouchements ont ainsi été réalisés en 2018 côté maternité, contre 1500 en 2014.
Autres segments porteurs, la néphrologie, où le nombre de postes de dialyse a doublé, l’orthopédie, avec +30% de croissance depuis 3 ans, ou encore la chirurgie ambulatoire, en plein développement.
Un effectif rajeuni et des équipements modernisés
« La durée moyenne des séjours a réduit : les patients restent de moins en moins longtemps. Des partenariats ont également été noués avec des praticiens libéraux des alentours de l’hôpital, pour améliorer la prise en charge de nos patients », confirme le docteur Emmanuel Vivier, président de la commission médicale d’établissement.
À 44 ans, l’anesthésiste réanimateur incarne l’ambition du centre hospitalier Saint Joseph Saint Luc d’opérer un rajeunissement conséquent de ses équipes médicales. La moyenne d’âge y est inférieure à 45 ans et 60% des effectifs ont moins de 10 ans d’ancienneté.
Parallèlement, l’établissement accentue l’intégration de technologies de dernière génération. C’est le cas notamment de la salle interventionnelle dotée début 2019 d’un équipement de pointe permettant de réaliser des actes de radiologie interventionnelle sans chirurgie, donc moins invasives pour les patients, type embolisation de la prostate, traitement mini-invasif des troubles du rythme cardiaque ou pose de prothèse endo-vasculaire’’.
Cette salle ‘’offre également une ergonomie optimisée qui permet aux praticiens d’être plus rapides et efficients, et ainsi de pouvoir accueillir un plus grand nombre de patients pour des interventions dont la durée est raccourcie’’.
Vingt lits supplémentaires à l’horizon 2020
L’enjeu, pour l’hôpital Saint Joseph Saint Luc, est de conserver jusqu’en 2020 le soutien financier de l’Agence Régionale de Santé, consenti pour pallier au départ du service des grands brûlés, qui pesait 10% de son ancien chiffre d’affaires. Le temps, donc, de conforter ses autres activités et de poursuivre son développement.
L’espace laissé vacant, soit près de 1000 m2, va être compensé par la création d’une unité de vingt lits médicaux polyvalents, destinés à accueillir des patients souffrant de poly-pathologies chroniques et dont le chantier démarre au printemps.
Ce projet, qui nécessite un investissement de 4 millions d’euros (dont 3 en provenance de l’ARS), va favoriser le désengorgement des urgences de l’hôpital. Ce service d’urgences, dont la fréquentation (40 000 passages en 2018) a augmenté de 2 à 3% par an en moyenne, est en effet le deuxième plus important de la ville après celui de l’hôpital Edouard-Herriot.
A SAVOIR
Le CENTRE HOSPITALIER SAINT JOSEPH SAINT LUC résulte de la fusion en 1993 des deux hôpitaux Saint Luc (fondé en 1869) et Saint Joseph (fondé en 1894). Etablissement privé à gestion associative et à but non lucratif, l’hôpital fait bénéficier à ses patients d’une tarification publique, sans dépassements d’honoraires. Doté de près de 350 lits, l’établissement a géré en 2018 141 000 consultations, 30 800 séjours hors dialyse, 7700 interventions chirurgicales, 8600 séjours ambulatoires, 2400 accouchements et 40 000 passages aux urgences.