Les chercheurs de Sanofi Pasteur s'interrogent sur leur avenir
Sanofi Pasteur, dont le siège mondial est à Lyon, dispose d'un important centre de R&D à Marcy-L'Etoile ©Sanofi Pasteur

Mariage de raison plus que mariage d’amour, la joint-venture entre Sanofi Pasteur et Merck devrait tourner court avant fin de l’année. Un divorce dont l’impact social demeure encore flou, notamment dans la Métropole de Lyon, siège mondial de Sanofi Pasteur.

Acteur majeur sur le marché mondial du vaccin, SPMSD, né du rapprochement de Sanofi Pasteur et de Merck, s’apprête à tourner une page de son histoire. Après vingt ans de lune de miel, la joint-venture entre la division vaccin de Sanofi et le géant américain (connu sous le nom de MSD en dehors des Etats-Unis et du Canada) s’apprête à virer au divorce. Dans un communiqué commun, les deux entités ont en effet annoncé ce jour leur “intention de mettre un terme à leur co-entreprise dans le domaine du vaccin afin de poursuivre séparément leur stratégie de développement en Europe“.
Détenu à parts égales par Sanofi Pasteur et MSD, le groupe SPMSD avait été créé en 1994 pour développer et commercialiser des vaccins issus de la recherche des deux entreprises afin d’améliorer et de promouvoir la santé publique dans 19 pays européens. Dans ce cadre, la joint-venture avait permis d’optimiser la R&D, le rapprochement des équipes de chercheurs étant à l’origine du lancement de vaccins innovants.

Sanofi Pasteur reste flou sur l’impact social

Dans ce communiqué, la direction de Sanofi Pasteur se déclare ” fier du chemin parcouru au cours de ces vingt dernières années” . Et de préciser: “Notre co-entreprise a connu de très grands succès, tant au regard de sa mission de santé publique que d’un point de vue commercial. Cependant, après avoir examiné attentivement les stratégies respectives de nos deux entreprises, et pris en compte le contexte économique et réglementaire dans lesquels évolue le monde du vaccin en Europe, nous avons estimé d’un commun accord qu’il était désormais dans notre intérêt de gérer nos portefeuilles de vaccins de façon indépendante. Nous sommes convaincus qu’en concentrant nos efforts sur les opportunités propres à chacune de nos entreprises séparément, nous pourrons mieux gérer la croissance, travailler de façon plus efficace et faire progresser la couverture vaccinale. En accélérant la mise sur le marché de nos vaccins respectifs, nous pourrions mieux satisfaire les attentes de l’ensemble de nos partenaires. »
Reste à savoir quel sera l’impact social de ce divorce à l’amiable. Sur ce point, la direction des deux entreprises laisse planer un certain flou, s’engageant juste ” à ce que les éventuelles conséquences pour les salariés de ce changement de modèle soient gérées de la façon la plus responsable possible“.

Un divorce bouclé avant la fin de l’année

Les chercheurs de Sanofi Pasteur s'interrogent sur leur avenir
Sanofi Pasteur, dont le siège mondial est à Lyon, dispose d’un important centre de R&D à Marcy-L’Etoile ©Sanofi Pasteur

Concrètement, les choses devraient s’accélérer dans les prochaines semaines puisque Sanofi Pasteur et MSD souhaitent que ce projet de scission soit finalisé avant la fin de l’année 2016 “dans le cadre des procédures sociales locales en vigueur et sous réserve de l’obtention des autorisations administratives et réglementaires nécessaires“.
Un interlocuteur proche du dossier précise que l’ouverture rapide du processus de discussion avec le Comité d’Entreprise permettra d’avoir une idée plus précise des incidences sociales de cette décision. Cette reconfiguration en deux entités distinctes devrait notamment se traduire par des saignées au siège de SPMSD, à Lyon, où se situe la direction générale, toutes les fonctions globales ainsi que les fonctions support, les opérations commerciales et les activités informatiques. Soit plus de 300 collaborateurs à l’avenir incertain. En revanche, les effectifs de la R&D et de la production ne devraient pas être concernés par cette scission.
Ce processus de divorce intervient alors que le groupe Sanofi traverse une période de fortes turbulences. Le premier employeur privé de la Métropole de Lyon a annoncé début février un plan de suppression de 600 emplois au cours des trois prochaines années en France, sous forme de départs volontaires. Soit environ 2% des effectifs de l’Hexagone. Au total, le géant Sanofi emploie 27 000 personnes en France, dont plus de 6 000 dans la Métropole de Lyon. En Rhône-Alpes, Sanofi compte onze sites dont les sièges mondiaux de Sanofi Pasteur et de Merial. Sanofi Pasteur dispose également d’un centre de R&D et de production à Marcy-L’Etoile, et d’une autre unité de production ultra moderne à Neuville-sur-Saône.

A SAVOIR
Sanofi Pasteur, dont le siège est implanté dans le quartier de Gerland, à Lyon, met à disposition plus de 1 milliard de doses de vaccins chaque année, permettant de vacciner plus de 500 millions de personnes dans le monde. Division vaccin du groupe Sanofi, Sanofi Pasteur est un leader mondial avec une large gamme de vaccins contre 20 maladies infectieuses. L’expérience de Sanofi Pasteur dans le domaine des vaccins remonte à plus d’un siècle. C’est aujourd’hui la plus importante société entièrement dédiée au vaccin, qui investit plus d’un million d’euros par jour en recherche et développement.

1 COMMENTAIRE

  1. Un plan massif de suppression d’emplois afin d’assurer plus de profits aux actionnaires…..Tout simplement
    320 postes suprimés
    43% sur la filialle Fran,ce basée à Lyon
    100% au niveau du siège social avenue Jean jaures
    Sanofi pasteur qui ne s’engage pas sur la reprise du personnel.
    Un PSE sauvage présenté comme un PDV…De qui se moques t’on

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