La Semaine nationale d’information pour la santé de la femme enceinte et du nouveau-né, organisée du 24 au 30 novembre, met l’accent sur l’importance du suivi médical pré-conception et durant la grossesse. Précautions d’usage pour les futures mamans…
Sensibiliser les femmes sur l’importance de la préparation de la grossesse, avant même la conception du fœtus, tel est l’objectif de la Semaine nationale d’information pour la santé de la femme enceinte et du nouveau-né. Organisée du 24 au 30 novembre, relayée via de l’affichage et des dépliants dans le réseau des pharmacies, cette campagne nationale entend insister sur le caractère crucial de la période de pré-conception avec un slogan choc: “Un projet de bébé ? Un réflexe: je consulte !”.
Cette opération est lancée à l’initiative de la fondation Premup (1) qui a publié récemment une enquête réalisée par opinionway. Cette étude riche d’enseignements, porte sur l’environnement de la femme enceinte, le suivi de la grossesse et le respect des préconisations. Elle met en évidence la méconnaissance des risques liés à la grossesse de la plupart des femmes.
Certes, la quasi totalité des personnes interrogées (98%) connaissent les risques liés aux addictions (alcool, tabac, drogues) sur la santé de la femme enceinte et sur celle du fœtus, ainsi que les dégâts pouvant être causé par une mauvaise alimentation (91%). La plupart (67%) sont aussi bien informées sur la nécessité d’une stricte mise à jour du carnet de vaccination dans le cadre d’un projet de grossesse, ainsi que sur l’importance du dépistage de certaines maladies à risques (VIH, maladies génétiques, diabète) avant la grossesse.
Les risques méconnus de l’hypertension artérielle
En revanche, les femmes interrogées affichent une certaine méconnaissance de certains sujets liés à leur maternité. Ainsi, seules 57% pensent que l’hypertension artérielle doit être diagnostiquée avant la grossesse. Par ailleurs, à peine la moitié des sondées ont préparé médicalement leur grossesse et seulement 12% d’entre elles ont consulté un médecin avant l’arrêt de la contraception.
Globalement, cette étude révèle une certaine négligence des femmes avant la grossesse. Cette prise de conscience est beaucoup plus évidente une fois le test positif avéré. La preuve ? Seulement 2% des femmes avouent avoir fait pratiquer leur première échographie plus tard que la date prévue et 86% estiment avoir respecté toutes les étapes du suivi, dans le bon timing.
Concernant les précautions d’usage, elles sont 81% à avoir limité leur consommation d’alcool et 83% à avoir fait preuve de vigilance en matière de prise de médicaments. Seul bémol, près d’une femme sur trois avoue ne pas avoir modifié sa consommation de tabac, alors qu’à peine plus de la moitié des femmes interrogées ont déclaré avoir fait attention à leur niveau de stress et à la nécessité de pratiquer un minimum d’activités physiques.
Un impact sur la santé du futur enfant
“Si fort heureusement la majorité des grossesses se déroule bien, il n’en reste pas moins qu’une sur cinq est pathologique. La dégradation de l’environnement (polluants, perturbateurs endocriniens…), les comportements (nutrition, tabac, alcool, prise de médicaments) ou les conditions socioéconomiques dégradées (précarité, liens sociaux inexistants, entrées tardives dans les parcours de soins, déficit d’information…) sont identifiés parmi les facteurs qui y contribuent. Nous ne sommes malheureusement pas assez conscients de leurs impacts à long terme. En effet, un environnement défavorable au bon développement de l’enfant marque son génome et augmente son risque de développer pathologies chroniques de tous types à l’âge adulte (diabète, maladies cardiovasculaires, obésité, cancers)“, insistent Robert Dahan et Danièle Evain-Brion, respectivement président et directrice de la PremUp.
Et les dirigeants de la fondation de conclure que “face à cette tendance alarmante, il est urgent de sensibiliser davantage toutes les femmes désireuses d’avoir un enfant, en particulier sur l’importance de consulter les professionnels de santé (médecin,sages-femmes, pharmaciens), et ce dès le projet de maternité“.
(1) Opérateur unique en Europe dans le domaine de la périnatalité, la Fondation de coopération scientifique PremUp, reconnue d’utilité publique, a pour mission la prévention du handicap à la naissance, par la protection de la santé de la femme enceinte et du nouveau né. Ses principaux champs d’intervention sont : la recherche scientifique, la formation des professionnels de santé et la sensibilisation de la société civile à cet enjeu de santé publique.
A savoir
La campagne de sensibilisation pour la santé des femmes et des enfants entend encourager les futures mamans à consulter au plus tôt un professionnel de santé, avant l’arrêt de la contraception. L’objectif est double.
1) Faire un bilan général de santé (vérifier la mise à jour des vaccins et les antécédents médicaux, évoquer d’éventuels traitements médicamenteux, des pathologies génétiques ou chroniques comme le diabète ou l’hypertension artérielle susceptibles d’avoir un impact important sur la grossesse, planifier l’arrêt de la contraception selon les résultats de ce bilan).
2) Adopter, en amont de l’arrêt de la contraception, un mode de vie sain et équilibré (arrêter le tabac, l’alcool et l’automédication, éviter les situations de stress, pratiquer une activité douce et régulière, adopter d’une alimentation équilibrée…)