Cartable cause scoliose
Un cartable trop lourd peut faire mal au dos, mais il ne s'agit pas d'une scoliose ! ©Pexels

Potentiellement invalidante à l’âge adulte, la scoliose touche près de 5% des enfants en France. Si elle ne présente aucun symptôme chez l’enfant, elle peut s’avérer gênante et douloureuse dès l’adolescence, d’où l’intérêt d’un dépistage et d’une prise en charge précoces. Zoom sur cette maladie du dos avec le Dr Vincent Cunin, chirurgien orthopédique à l’hôpital Femme Mère Enfant de Lyon.

La scoliose est une déformation permanente de la colonne vertébrale qui débute souvent dans l’enfance. Cette pathologie mal connue donne souvent lieu à de nombreux préjugés. Le Dr Vincent CUNIN, chirurgien orthopédique à l’hôpital Femme Mère Enfant de Lyon-Bron, fait le point en démêlant le vrai du faux des préjugés sur cette pathologie.

Le dépistage se fait à l’adolescence

FAUX

Une scoliose grave qui nécessite une opération débute le plus souvent avant l’âge de dix ans. Elle peut apparaître dès la petite enfance. Sa recherche doit être faite régulièrement pendant toute la croissance. Plus le traitement est mis en place précocement plus il est efficace et a de chance d’éviter le recours à la chirurgie.

Les parents peuvent dépister la scoliose

VRAI

Les parents sont les mieux placés pour rechercher une scoliose chez leur enfant tout au long de leur croissance. Il suffit de regarder le dos de son enfant idéalement une fois par an à la recherche d’une asymétrie. Celle-ci est surtout visible lorsque l’enfant est penché en avant. Une vidéo explicative montre très bien comment détecter l’anomalie. L’examen du médecin traitant confirmera ou non une asymétrie dépistée par les parents. Il pourra décider de la prescription d’une radiographie de la colonne vertébrale.

Si un enfant n’a pas mal c’est qu’il n’y a pas de problème

FAUX

Les symptômes et douleurs ne se manifestent pas durant l’enfance. C’est en grandissant que les contraintes apparaissent et s’amplifient. Des maux de dos peuvent survenir à l’adolescence et s’amplifier à l’âge adulte. Les risques sont nombreux après 50 ans : douleurs et raideurs liées à l’arthrose, compressions de nerfs, retentissement respiratoire puis cardiaque pour les formes les plus sévères.

Une mauvaise posture ou un sac trop lourd peuvent provoquer la scoliose

FAUX

Le port d’un cartable très lourd peuvent engendrer des douleurs articulaires et musculaires mais n’entraînent pas à l’apparition d’une scoliose. La scoliose est une déformation d’origine génétique dans la majorité des cas. Le risque de la développer augmente si un parent ou un membre de la fratrie est atteint. Les mauvaises postures ou la pratique de sport ne peuvent pas la déclencher.

La scoliose se soigne

VRAI

Des traitements efficaces existent pour corriger la malformation. Au moment du diagnostic, si la scoliose n’est pas trop évoluée, on en stoppe la progression à l’aide du port d’un corset. En cas de scoliose trop sévère, on propose une intervention chirurgicale pour éviter la survenue de douleurs. On appelle l’intervention de référence arthrodèse vertébrale. Elle redresse bien la colonne vertébrale mais nécessite de souder les vertèbres touchées entre elles en les privant définitivement de tout mouvement.

Une nouvelle méthode, encore uniquement réalisée aux CHU de Lyon et de Grenoble, permet de redresser la scoliose en conservant la mobilité des vertèbres. Cette technique mini invasive, appelée VBT (Vertebral Body Tethering) permet, par modulation de la croissance, de corriger la scoliose à l’aide d’un câble. Cette technique impose également un dépistage suffisamment précoce de la scoliose. Elle utilise en effet la croissance de l’enfant pour redresser son dos de façon progressive.

À SAVOIR

La scoliose toucherait 3 à 5 % de jeunes de moins de 18 ans en France. Le nombre de filles atteintes est 8 fois supérieur à celui des garçons. On évalue à 8 ans l’âge idéal de dépistage de la scoliose pour en réduire les risques d’aggravation et de recours à la chirurgie médicale. Quant au nombre d’enfants atteints qui devront avoir recours à une intervention chirurgicale, il est de moins de 1%.

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Diplômée d'un master 2 de journaliste à l'Université Lyon II, Mélissa Gajahi a mis son talent de rédactrice et son esprit de synthèse au service du Groupe Ma Santé pendant près de trois ans, avant de partir exercer ses nombreux talents sous d'autres cieux journalistiques.

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