© Pixabay

Menace terroriste, insécurité sur les lieux de travail, agression d’urgentistes… De plus en plus d’entreprises font appel aux nouvelles technologies, et notamment aux objets connectés. Les explications du fondateur de My Angel, l’un des acteurs majeurs de la protection des professions à risques.

L’actualité dramatique de ces dernières semaines a-t-elle eu une incidence sur l’activité des professionnels de la protection au travail ?

Oui, forcément. Il y a eu une prise de conscience collective, même si la tendance était déjà à la sécurisation des locaux pros et à la prise en compte du risque d’agression sur les postes de travail, y compris en déplacement. Aujourd’hui, ce type de dossier, qui n’était pas nécessairement prioritaire, a tendance à remonter sur le haut de la pile, voire à faire l’objet de demandes urgentes.

Malgré tout, ce processus s’inscrit donc dans une tendance générale de sécurisation des entreprises ?

Oui, c’est une tendance constatée depuis plusieurs mois mais qui se traduisait par d’autres demandes. Jusqu’à présent, nous étions surtout sollicités pour sécuriser des postes à l’étranger, dans certaines régions du monde particulièrement sensibles, ou pour des métiers plus particulièrement exposés comme pour des sociétés de transports de valeur, des livraisons longues distances ou de proximité en horaires décalés ou encore des commerces sensibles. Nous avions aussi beaucoup d’entreprises spécialisées dans les prestations à domicile, que ce soit dans le cadre d’interventions médicales, d’entretien ou de maintenance comme les ascensoristes par exemple et bien entendu pour les agents des sociétés de sécurité eux-même.

Renforcer les procédures de sécurité

Dans ce contexte, la menace terroriste a donc généré une nouvelle demande ?

Le risque terroriste a surtout mis en évidence la nécessité de renforcer les procédures de sécurité. Comment agir ? Comment réagir en cas d’agression massive ou de mort sur le lieu de travail ? Toutes ces questions sont aujourd’hui au cœur de la réflexion de dirigeants qui doivent prendre en compte la situation de leurs travailleurs isolés comme de leurs équipes en interne. C’est en imaginant le pire que l’on fait avancer la sécurité au travail et que l’on améliore la prévention de l’ensemble de la chaîne. Ces réflexions renforcent évidemment l’ensemble des mesures pour les risques connus liés aux situations de travail isolé ou de blessure potentielle Il n’est pas question de traiter différemment chaque cas, mais bien d’assurer une chaîne de réaction et de secours adaptée à tous les cas, du plus courant au plus grave.

Techniquement, quelles sont les solutions de la profession pour améliorer cette sécurité au travail ?

Ces dernières années, l’INRS (Institut national des risques professionnels, NDLR) s’est beaucoup penchée sur cette problématique à travers le cas particulier des travailleurs isolés, aussi bien en termes de prévention (éviter qu’un incident n’arrive) que de réaction pour limiter l’impact en cas de survenue. Elle prône notamment une approche globale intégrant l’organisation des secours dans sa globalité, l’ensemble de la chaîne qui permet d’agir vite et bien. Dans ce cadre, les technologies de communication modernes apportent de réponses pertinentes en développant des moyens d’alerte performants. Des outils à la fois fiables et moins onéreux désormais accessibles à toutes les entreprises. Et tout ceci est valable aussi bien pour le risque médical que pour le risque « agression ».

 

Pour les secouristes, chaque seconde compte

Quelles sont les perspectives de développement dans ce secteur de la protection au travail ?

D’une part, la tendance est à une optimisation des services autour des objets connectés. Il ne suffit plus de mettre en place des moyens d’alerte. Il faut concevoir une organisation capable de proposer une veille 24h/24, 7 jours/7. Et un protocole de secours précis et rôdé. Tout l’enjeu est de gagner du temps à tous les niveaux de la chaîne de secours. My Angel est précurseur sur cette convergence et sur cette tendance de fond : le meilleur des objets connectés lié au meilleur des services de sécurité « traditionnels ».

Par ailleurs, la multiplication des canaux de communication, l’émergence de nouveaux réseaux, va permettre d’optimiser la couverture de territoires peu desservis actuellement, en France ou à l’étranger. Enfin, ces progrès technologiques vont améliorer sensiblement la capacité de localisation des objets connectés, notamment en localisation « indoor ».

 

Comment les objectifs connectés peuvent-ils aider ?

Aujourd’hui, via GPS, avec un boitier comme My Link, le niveau de précision est de l’ordre de trois mètres pour localiser une personne en extérieur. En revanche, en intérieur, hors infrastructure dédiée, la localisation peut être de l’ordre de plusieurs centaines de mètres. Cela nécessite, pour trouver une personne en difficulté, quelques recherches et recoupement d’informations. Tout ceci est déjà un progrès formidable. Et dans un proche avenir, ce degré de précision va s’améliorer. Cela permettra d’accélérer encore la mise en œuvre de toute la chaîne de secours. Or, dans notre métier, le facteur temps est fondamental et chaque seconde compte pour les secouristes..

 

Article précédentGastro: Rhône-Alpes dans le rouge
Article suivantAccident de ski : cinq conseils après la blessure
Avatar photo
Enfant des radios locales, aujourd'hui homme de médias, il fait partager son expertise de la santé sur les supports print, web et TV du groupe Ma Santé AuRA.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici