Les préliminaires font partie intégrante de la sexualité et peuvent être une vraie source d'insatisfaction ©AdinaVoicu/pixabay

D’après les statistiques, 37% des femmes seraient en manque de préliminaires. Souvent source d’insatisfaction, ces préambules à l’acte sexuelle sont pourtant essentiels à la bonne santé du couple. Conseils et interview de Béatrice Ehrsam, sexologue à Lyon.

Quelle définition les sexologues donnent-ils aux préliminaires ?

Les sexologues ne donnent pas de définition particulière aux préliminaires. Nous parlons simplement de préparation intime.

De quel type de pratiques, positions, parle-t-on ?

Il n’y a pas de pratiques ou de positions spécifiques. On peut dire que les caresses et le baiser sont des pratiques à ne pas négliger.  Le baiser possède une forte connotation sexuelle. Il faut savoir que les lèvres font parties des zones les plus sensibles du corps, elles sont gorgées de terminaisons nerveuses.

A quoi servent les préliminaires ?

Les préliminaires servent à éveiller les sens, à connaître les zones érogènes de son ou de sa partenaire. Ils font partie intégrante de la vie sexuelle.

On aurait tendance à se dire qu’ils sont plus « utiles » pour les femmes. Qu’en est-il ?

Les préliminaires sont utiles aux femmes et aux hommes. Ils facilitent la lubrification chez la femme et l’érection chez l’homme.

La sexualité ne se résume pas à la pénétration

Il arrive que l’on cantonne la sexualité au seul acte de pénétration. Est-ce une erreur ?

Oui, c’est effectivement une erreur de croire que l’acte sexuel se cantonne uniquement à la pénétration.  Sans préliminaires, le désir et le plaisir vont s’émousser. Les partenaires seront frustrés s’ils n’échangent qu’une pénétration. Souvent, le manque de préliminaires amène les personnes à consulter. Pour l’homme, s’il n’y a que pénétration, l’éjaculation arrive trop rapidement. Pour la femme, il y a insatisfaction car elle peut ne pas être assez excitée.

En général, les préliminaires sont une grande source de jouissance pour les partenaires. Comment l’expliquer ?

Faire l’amour n’est pas seulement une question d’orgasme. Pour que les deux partenaires soient satisfaits, il faut que le désir amène le plaisir. La jouissance est indispensable dans les jeux de l’amour. Et comment bien faire l’amour si on ne connaît pas suffisamment son ou sa partenaire ?

Les préliminaires, souvent trop oubliés

A-t-on une idée du pourcentage de Français qui pratiquent les préliminaires ?

On n’a pas de statistiques précises mais il est certain que, dans la durée de la relation, beaucoup de personnes oublient ces préliminaires.

En consultation, est-ce une thématique qui revient régulièrement, car il y aurait par exemple insatisfaction de ce côté là ?

Effectivement dans les thérapies de couple, c’est une thématique qui revient régulièrement. L’insatisfaction d’un des partenaires ou des deux, met en péril la relation. Ils doivent réapprendre à se connaître, à se séduire, à réveiller leur libido endormie.

Pensez-vous que les jeunes générations sont plus à l’aise avec ces pratiques préliminaires ? Mais aussi plus au courant de toutes les possibilités avec le visionnage de la pornographie dès le plus jeune âge (avec le risque de se mettre trop la pression sur la performance) ?

Les jeunes générations sont à l’aise avec les pratiques préliminaires. Ils communiquent facilement à ce sujet. La performance n’est pas leur but. En général, sur les jeunes générations, le visionnage de la pornographie n’a pas trop d’impact sur leur vie sexuelle. Je parle bien sûr des jeunes qui n’ont pas de problèmes particuliers avec la sexualité. Les jeunes qui viennent consulter sont surtout ceux qui n’ont pas la maîtrise de leur corps. Le motif de la consultation sera soit l’éjaculation prématurée pour l’homme, soit le fait de ne pas ressentir de plaisir avec son partenaire. On retrouve bien souvent une méconnaissance de l’autre et surtout un manque d’expérience sur les jeux de l’amour.

Pour conclure, qu’est-ce que des préliminaires réussis selon vous ?

D’après moi, des préliminaires réussis sont quand les partenaires ont cerné l’attente de l’autre. Parfois, c’est plus de la tendresse, de la sensualité. D’autres fois, une approche plus sexuelle, plus « bestiale ». Peu importe à partir du moment où chacun est satisfait et se sent en osmose avec l’autre. Il faut être dans le plaisir à deux, donner et recevoir.

A SAVOIR

En moyenne, les Françaises estiment la durée de leurs préliminaires à 13 minutes selon l’étude du sexologue Philippe Brenot  “Les femmes, le sexe et l’amour“, 2012.

 

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Journaliste indépendante depuis 2013, Paulina Jonquières d'Oriola s'est longtemps spécialisée dans la rédaction d'articles santé : psycho, sexualité, santé animale... Une fine plume au service de l'info santé !

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