Après avoir fait le buzz sur le web et dans la Loire, l’affaire de la campagne “sexy” de la Clinique du Parc, à Saint-Priest-en-Jarez, va rebondir sur le terrain déontologique. Une plainte a été déposée par le Conseil de l’Ordre. L’instruction est en cours…
Un jeune et beau médecin, masque sur le visage mais la blouse largement ouverte sur un torse épilé. Une jolie petite infirmière, le sourire coquin en mini jupe et regard de braise. Un slogan accrocheur: “Ailleurs, certains soignent leurs apparences. Ici, c’est vous que nous soignons”. Il n’en fallait pas plus pour mettre le feu à la commune paisible de Saint-Priest-en-Jarez, près de Saint-Etienne, dans la Loire. Placardée le mois dernier sur des panneaux 4×3 de la grande région stéphanoise, cette campagne de communication pour le moins décalée a d’abord mis en émoi les habitants du département, avant de se propager comme une trainée de poudre sur le web. Bref, un sacré coup de pub pour l’établissement qui n’a pas été du goût de l’Ordre des Médecins. Les instances départementales de l’ordre viennent en effet d’annoncer qu’une plainte avait été déposée à l’encontre du directeur médical de la Clinique du Parc, plainte déposée devant la Chambre disciplinaire régionale de première instance de Rhône-Alpes.
Campagne de mauvais goût
Pour justifier une telle initiative, le docteur Jean-François Janowiak, médecin généraliste et secrétaire général du Conseil de l’Ordre des Médecins de la Loire, a estimé qu’une telle campagne s’assimilait à “une campagne comparative à la limite du bon goût“. Quant à l’Ordre des Infirmiers de la Loire, il a estimé que ces affiches racoleuses “portait atteinte àl’intégrité des qualités professionnelles des infirmières en laissant planer des intentions fallacieuses“.
Pour sa défense, Xavier Rebèche, le directeur administratif de la Clinique du Parc, a fait savoir que l’objectif d’une telle campagne était de “repositionner l’établissement au cœur de l’offre sanitaire de Saint-Etienne“, en mettant en exergue ses activités chirurgicales, médicales, et surtout en assurant la promotion de son service d’urgences assuré 24h/24. Selon la direction de la clinique, l’opération s’est révélée très positive, tant en termes de notoriété que de fréquentation de l’établissement.
Un avertissement ou un blâme comme sanction
En revanche, selon l’Ordre des Médecins, la campagne “sexy” de la Clinique du Parc pourrait avoir enfreint plusieurs règles de la profession: le caractère non commercial de la médecine (article 19), l’interdiction à un établissement de santé de faire de la publicité pour ses activités médicales (article 20), l’obligation pour les médecins d’entretenir une bonne confraternité avec leurs confrère (article 56) et avec les autres professionnels de la santé (article 68).
Même si la Clinique du Parc a visiblement fait quelques entorses au code de déontologie, les sanctions que pourraient prononcer la Chambre disciplinaire régionale risquent d’être sans rapport avec l’écho donné à cette opération de marketing. La direction de l’établissement stéphanois devrait en effet se voir infliger un avertissement, voire un blâme. Pas de quoi fouetter un chat…