Les enfants précoces apparaissent très tôt comme des enfants intelligents et vifs, et pourtant, ils sont souvent anxieux, repliés sur eux-mêmes, et le plus étonnant, en situation d’échec scolaire. Pour les Enfants intellectuellement précoces (EIP) qui représentent environ 2,3% des enfants âgés de 6 à 16 ans, le « surdon » peut vite se transformer en handicap. Un accompagnement est alors nécessaire. Encore faut-il que le diagnostic soit posé suffisamment tôt.
EIP : Enfant Intellectuellement Précoce
Le développement particulier des EIP échappe rarement aux familles : ils acquièrent le langage très tôt, apprennent à lire vite et seuls le plus souvent grâce à des jeux éducatifs ou à des émissions télévisées. Leurs questions incessantes sur des sujets complexes prennent de court les adultes… Mais cette avance ne se retrouvera pas dans tous les domaines.
Attention à l’échec scolaire chez l’enfant précoce
Les tâches écrites, par exemple, leurs posent souvent problème : le geste est crispé et maladroit, car on note souvent des difficultés motrices et des troubles de l’apprentissage chez les enfants précoces. Sur le plan affectif, leur hypersensibilité est souvent prise à tort pour de l’immaturité.
Enfant précoce, repérer les signes : hyperactivité, impulsivité, hypersensibilité, dépression de l’enfant précoce
Ces particularités du développement peuvent s’accompagner de troubles du comportement. Il faut penser à une éventuelle précocité chez un enfant vif, dont le comportement est instable à l’école (hyperactivité, manque d’attention, impulsivité) alors qu’il est normal à la maison. Si l’enfant précoce bouge en classe, c’est parce qu’il s’ennuie !
Une anxiété permanente ou une humeur dépressive peuvent aussi évoquer la précocité. Car l’intelligence donne accès à des questionnements existentiels que l’enfant ne peut pas assumer. Dès 3 ans, il est préoccupé par l’univers, ou la vie après la mort ; plus tard, par les maladies, les catastrophes, les événements familiaux (séparations…). Des craintes gardées secrètes le plus souvent, de peur d’être ridicule ou d’inquiéter les parents.
Diagnostiquer un enfant précoce
Face à un enfant qui présente des signes de précocité, une évaluation psychométrique (QI et analyse du profil) doit être réalisée, le plus souvent par un médecin scolaire, dans un centre médico-psychologique ou en libéral.
Les cas les plus complexes peuvent justifier le recours à un centre de référence (lire ci-dessous).
Dans le service de neuropsychopathologie de l’enfant et de l’adolescent de l’hôpital Pierre-Wertheimer (unité 502), l’évaluation se fait au cours d’une hospitalisation de quelques jours. Le simple fait d’identifier la précocité et sa responsabilité dans les troubles de l’enfant est très apaisant. Pour l’entourage c’est comme si tout à coup on leur donnait un mode d’emploi !
A l’issu du bilan, le docteur Olivier Revol, chef de service, rencontre longuement les parents. Il leur indique les aménagements à mettre en place pour faciliter l’intégration de l’enfant.
Avoir un enfant précoce : le bon comportement
En famille, il est conseillé d’adopter une attitude bienveillante, mais néanmoins ferme : même précoce, l’enfant a besoin de limites et de cadres qui le rassurent. Les parents doivent prendre le temps de la questionner : « As-tu des soucis en ce moment ? Tu as l’air préoccupé, qu’est-ce qui t’inquiète ? ». L’aide d’un psychologue peut être précieuse lorsque l’enfant donne des signes de dépression.
La scolarité de l’enfant précoce
Concernant la scolarité, elle doit être maintenue dans la mesure du possible. Dans les cas les plus sévères, une équipe de l’unité 502 se rend à l’école pour expliquer aux équipes pédagogiques comment gérer l’EIP : être indulgent sur les points faibles (accorder plus de temps pour un travail d’écriture ou d’orthographe…), et solliciter ses capacités intellectuelles. On pourra, par exemple, lui demander de faire des recherches ou de préparer un court exposé sur un sujet abordé en cours.
Au collège, le recours aux classes spécialisées est envisageable si un décalage trop important avec les autres élèves (taille/poids, aspects affectifs et intellectuels…) les expose aux agressions physiques ou psychologiques.
En tout état de cause, parents et enseignants doivent travailler ensemble pour aider l’enfant à s’intégrer. Car l’enjeu majeur consiste à faire de la précocité une source de richesse et d’épanouissement, non de rejet et d’isolement.
Ils apparaissent très tôt comme des enfants intelligents et vifs, et pourtant, ils sont souvent anxieux, repliés sur eux-mêmes, et le plus étonnant, en situation d’échec scolaire. Pour les Enfants intellectuellement précoces (EIP) qui représentent environ 2,3% des enfants âgés de 6 à 16 ans, le « surdon » peut vite se transformer en handicap. Un accompagnement est alors nécessaire. Encore faut-il que le diagnostic soit posé suffisamment tôt.
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Les tâches écrites, par exemple, leurs posent souvent problème : le geste est crispé et maladroit, car on note souvent des difficultés motrices et des troubles de l’apprentissage chez les enfants précoces. Sur le plan affectif, leur hypersensibilité est souvent prise à tort pour de l’immaturité.
Repérer les signes évocateurs
Une anxiété permanente ou une humeur dépressive peuvent aussi évoquer la précocité. Car l’intelligence donne accès à des questionnements existentiels que l’enfant ne peut pas assumer. Dès 3 ans, il est préoccupé par l’univers, ou la vie après la mort ; plus tard, par les maladies, les catastrophes, les événements familiaux (séparations…). Des craintes gardées secrètes le plus souvent, de peur d’être ridicule ou d’inquiéter les parents.
Poser le diagnostic
Les cas les plus complexes peuvent justifier le recours à un centre de référence (lire ci-dessous).
Dans le service de neuropsychopathologie de l’enfant et de l’adolescent de l’hôpital Pierre-Wertheimer (unité 502), l’évaluation se fait au cours d’une hospitalisation de quelques jours. Le simple fait d’identifier la précocité et sa responsabilité dans les troubles de l’enfant est très apaisant. Pour l’entourage c’est comme si tout à coup on leur donnait un mode d’emploi !
A l’issu du bilan, le docteur Olivier Revol, chef de service, rencontre longuement les parents. Il leur indique les aménagements à mettre en place pour faciliter l’intégration de l’enfant.
Adopter la bonne attitude
Concernant la scolarité, elle doit être maintenue dans la mesure du possible. Dans les cas les plus sévères, une équipe de l’unité 502 se rend à l’école pour expliquer aux équipes pédagogiques comment gérer l’EIP : être indulgent sur les points faibles (accorder plus de temps pour un travail d’écriture ou d’orthographe…), et solliciter ses capacités intellectuelles. On pourra, par exemple, lui demander de faire des recherches ou de préparer un court exposé sur un sujet abordé en cours.
Au collège, le recours aux classes spécialisées est envisageable si un décalage trop important avec les autres élèves (taille/poids, aspects affectifs et intellectuels…) les expose aux agressions physiques ou psychologiques.
En tout état de cause, parents et enseignants doivent travailler ensemble pour aider l’enfant à s’intégrer. Car l’enjeu majeur consiste à faire de la précocité une source de richesse et d’épanouissement, non de rejet et d’isolement.
Bon à savoir
Le centre de référence pour les troubles des apprentissages chez l’enfant est composé de 4 services hospitaliers :
– Service de rééducation pédiatrique « L’Escale » au centre hospitalier Lyon Sud.
– Service de psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent à l’hôpital Pierre-Wertheimer.
– Unité fonctionnelle de neurologie pédiatrique à l’hôpital Debrousse.
– Service d’audiologie et d’explorations orofaciales à l’hôpital Edouard-Herriot.