Le Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité, connu sous ses abréviations TDA/H, concerne 3% des adultes Français, soit environ 1,5 million de personnes. Ces dernières décennies ont été l’occasion de mettre ce trouble en lumière et de donner un diagnostic aux enfants touchés. Malgré tout, du chemin reste à faire pour les adultes concernés par le TDA/H qui dans leur enfance, faute de reconnaissance, n’ont pas été diagnostiqués. Pourquoi le TDA/H handicape encore plus les adultes que les enfants ? Comment reconnaître un TDA/H chez les adultes ? Quelles solutions sont mises en place pour y pallier ?
Le TDA/H, ou Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité, fait partie des troubles du neurodéveloppement. Cette pathologie, pas toujours simple à détecter, peut provoquer chez le patient des difficultés à se concentrer, un niveau élevé d’agitation ou d’impulsivité. Pour les personnes touchées, le handicap réside alors dans les relations sociales, dans le cadre scolaire et professionnel, et dans les risques plus élevés d’addiction ou de dépression. Explications.
Des problématiques multipliées à l’âge adulte
Si le TDA/H est très contraignant pour un enfant au moment de l’apprentissage et des relations sociales, il n’a pas les responsabilités qu’un adulte doit supporter. La complexité est multipliée pour les adultes avec un TDA/H car ils ont moins de « marge d’erreur ». Des enfants, un loyer à payer, des tâches ménagères à effectuer… Même avec de l’aide, un adulte a plus besoin d’être indépendant qu’un enfant.
Le TDA/H ne peut pas apparaître à l’âge adulte, mais les symptômes peuvent passer inaperçu chez certains enfants. Ceux très encadrés dans leur éducation, ou présentant un Haut Potentiel Intellectuel (HPI) voient les effets de leur TDA/H diminuer.
Un Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité ne peut pas non plus disparaître. La règle des trois tiers définit que
- un tiers des patients du TDA/H ont des symptômes qui diminuent avec l’âge
- un tiers, avec l’expérience, arrive à apprivoiser ses troubles et créer un environnement favorable
- un dernier tiers va garder les mêmes symptômes invalidants toute sa vie
Plus le TDA/H est diagnostiqué sur le tard, plus il risque de causer des troubles associés. Les principales comorbidités sont la dépression, les troubles bipolaires, et les troubles anxieux.
Comment reconnaître un TDA/H chez l’adulte ?
Pour identifier un TDA/H chez les adultes, il est essentiel de prêter attention à divers signes.
Le manque d’attention se caractérise par une tendance à être facilement distrait, des étourderies fréquentes et des oublis récurrents, la perte régulière d’objets, des difficultés à se concentrer sur les détails. Paradoxalement, le trouble implique parfois une concentration excessive dans certaines périodes “d’hyperfocus”.
L’hyperactivité et l’impulsivité se manifestent par une agitation fréquente du corps, une sensation de désordre intérieur, le sentiment que les idées défilent rapidement, ainsi que des décisions impulsives. Souvent, les adultes atteints du TDA/H présentent de l’hyperactivité, ce qui peut affecter leur qualité de vie et leur quotidien.
Attention, il faut distinguer les symptômes du trouble du neurodéveloppement et les traits de personnalité. Une personne mal organisée ou habituée à faire plein de choses à la fois ne souffre pas forcément d’un TDA/H. Pour le diagnostic de ce trouble, il faut consulter un psychologue ou un neurologue.
Des solutions qui émergent
Les adultes diagnostiqués dans leur enfance ont globalement plus de chances d’avoir “apprivoisé” leur TDA/H, ce qui leur permet une meilleure intégration dans leur socialisation secondaire. Pour les patients diagnostiqués à l’âge adulte, c’est encore plus compliqué. Mais la prise en charge du TDA/H chez les adultes voit naître un ensemble de solutions visant à améliorer la qualité de vie des patients et à réduire les conséquences de ce trouble.
La psychoéducation, si elle fonctionne pour le patient, joue un rôle essentiel. Elle consiste à expliquer aux patients les spécificités de leur fonctionnement, ainsi que les défis associés au TDA/H. Des ateliers sont mis en place pour apprendre aux adultes atteints du TDA/H à mettre en œuvre les meilleures stratégies pour mieux gérer leurs symptômes et optimiser leur quotidien.
En parallèle, le traitement médicamenteux, souvent basé sur la Ritaline, est prescrit dans certains cas. Notamment quand la psychoéducation n’améliore pas le quotidien. Ce médicament agit en régulant la dopamine, permettant ainsi au cerveau de retrouver un fonctionnement proche de celui des personnes qui ne sont pas atteintes par le trouble.
À SAVOIR
De nombreux patients adultes du TDA/H partagent leurs témoignages sur Instagram, TikTok, via des associations comme TDAH France, ou encore par des livres illustrés faciles à lire comme “Le petit Guide Illustré du TDAH” d’Alice Gendron. Ce livre explique les types de TDAH, les symptômes, le diagnostic, les fausses idées reçues, et des solutions concrètes pour surmonter ce trouble.