Le thermalisme en plein renouveau, comme ici à Saujon.
Le bien-être, notamment en format mini-cures, continue d'attirer les plus jeunes, aux côtés des cures traditionnelles longue durée. ©Thermes de Saujon

Fermées durant de longs mois, désertées par les curistes, les stations thermales bouillonnent à nouveau depuis le début de l’automne. Un renouveau caractérisé notamment par le développement de nouvelles cures liées à l’épidémie elle-même. Plusieurs stations thermales, en Auvergne-Rhône-Alpes, proposent ainsi des traitements dédiés aux syndromes du Covid-long, aux affections respiratoires ou encore aux impacts post-traumatiques. Le point sur les grandes tendances thermales du moment avec Karelle Geyer, commissaire générale des Thermalies de Lyon.

Touché comme jamais, le secteur du thermalisme entame sa cure du renouveau. De Montbrun-les-Bains à Royat, de Vichy à Léchère-les-Bains, ses acteurs se sont réinventés après avoir bu le pire des bouillons.

Le contexte, en effet, n’est pas neutre. Les stations ont été touchées de plein fouet par la crise sanitaire, alors même qu’elles bénéficiaient d’un regain d’engouement de la part d’un public de plus en plus friand des pauses bien-être. Cet élan vertueux, marqué par l’envie des Français de mieux prendre soin de leur santé, a été stoppé net et les stations sont restées fermées durant des mois, durant le premier confinement (mars-juin 2020) puis de octobre 2020 à mai 2021. Avec à la clé des pertes abyssales : selon le Conseil National des Établissements Thermaux, les établissements ont ainsi dû faire une croix sur 110 millions de recettes, du fait de la défection forcée de leurs 580 000 curistes annuels.

Mais les stations thermales ont de la ressource et font feu de tout bois pour reconquérir leur public. Karelle Geyer, la commissaire générale des Thermalies Lyon, confirme ce renouveau et dépeint les grandes tendances qui baignent le thermalisme dans une région Auvergne-Rhône-Alpes plus que jamais déterminée à devenir une destination thermale phare en France.

“Le thermalisme a été fortement impacté”

Dans quel état se trouve le marché du thermalisme en France ?

Karelle Geyer, commissaire générale des Thermalies de Lyon.
Karelle Geyer. ©DR

Le thermalisme a été fortement impacté par la crise sanitaire. Les établissements ont été obligés de fermer durant un certain temps, et à leur réouverture ont été confrontés au report de nombreuses cures du fait des craintes de certains curistes, notamment les plus âgés. Cet impact semble toutefois bel et bien stoppé. L’activité repart de plus belle depuis le mois de septembre dernier, avec de nouveaux curistes qui arrivent dans les stations.

Comment les stations thermales ont-elles préparé cette reprise ?

En innovant et en proposant de nouvelles cures, notamment autour des syndromes du Covid long : la fatigue, les douleurs articulaires ou musculaires, la toux ou les maux de tête persistants, la perte de goût et d’odorat… La Chaîne Thermale du Soleil, présente en Auvergne-Rhône-Alpes à Bourbon-L’Archambault, le Mont-Dore, Saint-Laurent-les-Bains ou encore Challes-les-Eaux, s’est clairement positionnée sur ces thérapeutiques nouvelles. Les Thermes de Saint-Gervais-les-Bains, très axés sur les pathologies respiratoires, également. La Bourboule, ou encore Allevard, ont aussi travaillé autour de l’aspect psychologique en proposant des accompagnements pour réduire les effets post-traumatiques.

Le bien-être, le second souffle du thermalisme en France

Quelles sont les autres tendances fortes à découvrir sur le salon ?

Les incontournables tournent toujours autour du poids ou encore de la douleur, comme à Vals-les-Bains qui a amélioré le protocole de ses cures autour de la polyarthrite. Les cures liées à l’après-cancer sont également de plus en plus proposées, à l’image de celles développées par ValVital. On note aussi le développement de soins spécifiques à la santé intime des femmes, comme aux Thermes de Challes-les-Eaux qui proposent une cure liée au traitement de l’endométriose.

Le bien-être a-t-il toujours le vent en poupe ?

Oui, on constate un vrai enthousiasme pour le bien-être en famille et le mieux-vivre. Cela s’explique là aussi à l’aune de la pandémie : nombreux sont ceux qui souhaitent prendre du recul, s’occuper d’eux, donner du sens à leur vie, cherche un meilleur équilibre… Nous avons beaucoup de cures qui vont dans ce sens, en thalasso comme en thermalisme pur. C’est d’ailleurs en partie pour cette raison que le salon, cette année, est couplé avec le salon Bien-être & Médecines douces : il y a des synergies évidentes, et l’union fait la force !

Les stations thermales adaptent les cures… aux curistes

Le format des cures évolue-t-il ?

Les cures conventionnées de 18 jours forment toujours le coeur de l’offre. Mais le développement des mini-cures, tendance forte de ces dernières années, ne faiblit pas. Notamment parce que les jeunes, avec des enfants, ont du mal à s’organiser pour partir sur de longues durées. Les cures s’adaptent à ces contraintes : certaines stations proposent notamment depuis ces derniers mois des cures en soirée, à destination de leur clientèle locale. C’est le cas à Bourbon-l’Archambault ou encore à Royat-Chamalières.

Auvergne-Rhône-Alpes peut-elle toujours devenir une région phare du thermalisme ?

Quand on observe le potentiel de la région, avec son maillage territorial, la liste des pathologies traitées, la qualité des soins prodigués, c’est une évidence. C’est une belle et grande région, mais qui au-delà de cela présente une offre à la diversité incroyable, qu’il s’agisse de mini-cures ou de cures conventionnées de 18 jours. C’est une chance, un véritable atout pour Auvergne-Rhône-Alpes.

Retrouvez ici toutes les informations nécessaires pour organiser une cure thermale.

À SAVOIR

Le salon de l’eau et du bien-être Thermalies-Lyon 2022 s’est déroulé du vendredi 28 au dimanche 30 janvier à Lyon-Eurexpo. Un déménagement depuis la Sucrière (Confluence) motivé par l’organisation conjointe du salon Bien-être & Médecine douce, ainsi que par une volonté de faciliter l’accès au salon. Les Thermalies accueillent une centaine d’exposants spécialisés en thermalisme, thalassothérapie, BALNÉOTHÉRAPIE ou encore spa & bien-être. Les visiteurs pourront également participer à deux ou trois conférences par jour, ainsi qu’à des initiations et ateliers.

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Ma Santé

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Journaliste expert santé / Rédacteur en chef adjoint du Groupe Ma Santé. Journaliste depuis 25 ans, Philippe Frieh a évolué dans la presse quotidienne régionale avant de rejoindre la presse magazine pour mettre son savoir-faire éditorial au service de l'un de ses domaines de prédilection, la santé, forme et bien-être. Très attaché à la rigueur éditoriale, à la pertinence de l'investigation et au respect de la langue française, il façonne des écrits aux vertus résolument préventives et pédagogiques, accessibles à tous les lecteurs.

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