La nacrolepsie est une maladie rare, mais qui toucherait tout de même près de 30 000 personnes en France. Ce trouble chronique du sommeil provoque des assoupissements irrépréssibles et brutaux, parfois plusieurs fois dans la journée. Quelles sont les causes ? Quels sont les symptômes et les traitements ? Le point avec le concours du Dr Bertrand de la Gisclais, médecin du sommeil en Haute-Savoie.
La narcolepsie-cataplexie, appelée également la maladie de Gélineau, est un trouble sévère de l’éveil. Des accès de sommeil et une somnolence excessive, soudains et réguliers dans la journée, caractérisent cette maladie chronique. Elle se déclare généralement vers l’adolescence, mais également vers la quarantaine, et reste tout au long de la vie, selon l’Institut National du sommeil et de la vigilance. Les explications du Dr Bertrand de la Gisclais, praticien au Centre du Sommeil d’Annecy-Argonay, en Haute-Savoie.
Quelles sont les causes de la narcolepsie-cataplexie ?
Les causes de cette maladie ne sont pas officiellement connues. Mais l’hypothèse la plus probable serait une maladie auto-immune qui provoquerait une atteinte de certains neurones spécifiques entraînant une insuffisance de sécrétion d’un neurotransmetteur cérébral : l’hypocrétine. Ce neurotransmetteur est censé réguler les cycles du sommeil, dont notamment l’état d’éveil. Cette pathologie peut avoir pour facteur un bouleversement psychologique ou d’un traumatisme physique important. Une exposition à des substances toxiques pourrait être aussi un élément déclencheur.
Quels sont les symptômes ?
Il y a plusieurs symptômes de la narcolepsie-cataplexie :
- Une somnolence diurne excessive quotidienne avec endormissement irrépressible à certains moments de la journée. Ces crises de somnolence durent généralement entre quelques minutes à 30 minutes et peuvent s’avérer très dangereux. En effet, une personne touchée par une somnolence diurne peut somnoler au volant de sa voiture, sur un vélo, au travail, etc. Plusieurs crises peuvent avoir lieu dans la journée.
- La cataplexie. Il s’agit de pertes brusques du tonus musculaire. Elles touchent de nombreux muscles, principalement les muscles du cou, de la mâchoire et des genoux et peuvent ainsi provoquer des chutes. Lorsqu’elles surviennent, les crises de cataplexie ne font pas perdre connaissance. Des émotions fortes (rire, énervement surprise) déclenchent principalement ces crises.
- Certaines personnes narcoleptiques peuvent également avoir des hallucinations au moment de l’endormissement le soir au coucher. Ces dernières peuvent être sensorielles, auditives ou visuelles. Ces hallucinations peuvent ainsi s’accompagner de paralysies du réveil, une impression d’être éveillée mais de ne pas pouvoir bouger pendant un cours instant au réveil comme si leurs corps était paralysé.
Narcolepsie : quels sont les traitements existants ?
Il n’existe actuellement aucun traitement curatif contre cette maladie chronique. Néanmoins, certains médicaments permettent d’éliminer ou de limiter les symptômes : le modafinil, le pitolisant, le Sunosi et les médicaments amphétaminiques. Ils permettent de stimuler l’attention d’une personne narcoleptique et tendent à éviter les endormissements diurnes. Ces traitements médicamenteux ne guérissent pas les personnes souffrantes de narcolepsie mais peuvent en limiter les effets. L’oxybate de sodium ou certains antidépresseurs peuvent également être prescrits pour le symptôme cataplexie.
Une bonne hygiène de vie, en plus des médicaments spécifiques, permet généralement de mieux contrôler les symptômes : avoir une alimentation équilibrée, éviter les sources de stress, avoir des horaires de sommeil réguliers et suffisants, pratiquer une activité physique régulière… Faire des siestes peut aussi contribuer à atténuer les symptômes.
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À SAVOIR
Comme alternative aux traitements médicamenteux, une personne atteinte de narcolepsie peut s’orienter vers certaines plantes. Le ginseng par exemple permettrait de mieux résister au sommeil intempestif, tout comme la réglisse. Au contraire, le ginko biloba favorise le sommeil.
