Troubles de l’érection, verge molle, difficultés à avoir un rapport sexuel… Avec l’âge, les hommes sont souvent victimes de “pannes”. En quoi consistent les traitements existants ? Pour quels résultats ? Réponses avec le Dr Jean-Etienne Terrier, urologue et andrologue à Lyon Sud.
La dysfonction érectile est un sujet qui revient souvent pour vos patients. Qu’est ce qui est à l’origine de ces problèmes ?
Pour les patients atteints d’une maladie de la prostate, ce n’est pas la maladie en elle-même qui cause les troubles érectiles mais les traitements (chirurgie, radiothérapie ) pouvant atteindre les nerfs et les vaisseaux impliqués dans le mécanisme de l’érection. Cela dit, d’autres facteurs comme le diabète ou les problèmes cardio-vasculaires peuvent aussi engendrer ces pannes. Dans tous ces cas, les traitements seront adaptés et différents.
Comment se traduisent ces troubles sexuels ?
Ils peuvent se traduire par une déficience complète d’érection ou par une dysfonction érectile plus ou moins sévère. A cela s’ajoutent bien souvent une absence d’éjaculation et une rétractation de la verge. Tous ces phénomènes sont liés et pénalisent bien souvent la vie sexuelle du patient.
Troubles de l’érection et opération de la prostate
Quel accompagnement proposez-vous à ces patients ?
Notre premier objectif est de les aider à comprendre ce qui leur arrive, de leur expliquer comment nous pouvons les aider et de leur faire prendre conscience qu’il est primordial de mettre en place les traitements le plus rapidement possible, en particulier après une opération de la prostate.
Sous quel délai conseillez-vous ce suivi ?
Après une prostatectomie, nous conseillons de 1 à 3 mois après l’intervention. Cela doit se faire le plus précocement possible. Dans le cas d’une déficience n’ayant pas engendré d’opération, plus on s’en occupe tôt, plus les chances de retrouver ses capacités sont grandes.
Viagra, Cialis, Vitaros… l’embarras du choix !
Quels sont les différents traitements pharmaceutiques possibles pour régler ces dysfonctions érectiles ?
Selon les cas et ce que nous connaissons du patient, nous allons essayer la méthode la plus douce pour augmenter progressivement vers les méthodes les plus fortes.
- Les médicaments type Viagra, Cialis, Spedra ou Lévitra qui sont des « facilitateurs de l’érection » mais qui ne fonctionneront pas pour des gens dont les nerfs ont été totalement altérés suite à une opération de la prostate. C’est le traitement le moins invasif et le mieux toléré.
Inconvénient : médicament non remboursé par la Sécurité Sociale. Un générique moins cher est aujourd’hui disponible.
- Le Vitaros, une crème qu’on applique dans le meat urétral sur la verge et qui va créer l’érection. Cette nouvelle molécule a été découverte récemment. Elle est remboursée par la Sécurité Sociale dans le cas de cancer de la prostate.
Inconvénient : peu de recul encore.
- Les injections intra caverneuses qui consistent à piquer la verge avec un produit capable de provoquer l’érection
Inconvénient : faire accepter au malade de se piquer la verge et douleurs possibles tant qu’on n’a pas trouvé le bon dosage en plus du risque de provoquer une érection trop vive et donc douloureuse.
Pompe à verge et implant pénien, les solutions extrêmes
Il existe aussi des solutions dites « mécaniques ». Quelles sont-elles et dans quels cas les préconisez-vous ?
Si les premières méthodes ne fonctionnent pas ou ne sont pas suffisantes, nous proposons au patient :
- Le Vacuum, une pompe qu’on place sur la verge et qui consiste à aspirer le sang afin de créer l’érection. Un élastique est placé à la base de la verge pour maintenir l’érection le temps souhaité.
- L’implant pénien, qui consiste à implanter dans la verge une prothèse qui pourra être actionnée à la demande afin de la gonfler ou de la remettre à l’état de repos. Cet acte peut paraitre effrayant mais n’enlève rien au plaisir et à l’orgasme puisque nous déclenchons simplement le phénomène mécanique permettant la pénétration.
Panne sexuelle, ne pas attendre pour consulter
Pourquoi la prise en charge la plus précoce possible est si importante ?
Par nature, la verge est en érection plusieurs fois par jour, le plus souvent par réflexe et c’est ce qui contribue à son bon fonctionnement car cela favorise son oxygénation. Si pour des raisons de dysfonctionnement, cette oxygénation ne se fait plus, il y a un fort risque de rétractation qui entraine un raccourcissement du membre. D’où l’importance d’une rééducation érectile rapide pour limiter ces phénomènes, en particulier après une opération.
La peur des traitements, la méconnaissance de ces solutions, la difficulté à en parler sont souvent des freins. Que préconisez-vous pour rassurer les hommes atteints de ces troubles ?
Les problèmes de prostate et notamment le cancer de la prostate est la maladie la plus fréquente chez les hommes. Nous avons fait d’énormes progrès dans le dépistage et dans les traitements. Aujourd’hui, beaucoup de cancers de la prostate se soignent et leurs conséquences sur les dysfonctionnements érectiles trouvent des solutions qui ont fait leurs preuves.
Ultrasons sur la verge, des études prometteuses
Un nouveau traitement est à l’étude et laisse déjà entrevoir de nouveaux progrès dans le traitement de ces troubles érectiles. Pouvez-vous nous en parler ?
Oui, il s’agit du TOCEFI, un traitement par séances d’ultrasons sur la verge. Ils fonctionnent par stimulation de la micro vascularisation de la verge et pourront permettre aux patients de retrouver des érections naturelles. Ce traitement, s’il prouve son efficacité, pourra traiter de nombreux cas de troubles faibles à modérés (érection molle ou irrégulière). Nous plaçons beaucoup d’espoirs dans ce procédé novateur. Attention, il ne concernera que les malades n’ayant pas subi d’opération de la prostate.
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A SAVOIR
L’insuffisance érectile concerne 10% des hommes entre 40 et 50 ans, 19 % entre 50 et 60 ans, 25% entre 60 et 70 ans, 33 % des plus de 70 ans. Le cancer de la prostate est le premier cancer de l’homme avec 50 000 nouveaux cas/an. Le cancer de la prostate est la 3ème cause de décès du cancer en France avec 8000 cas/an.
J’ai été opéré d’un cancer de la prostate, dans le suite j’ai perdu mes érections, j’ai été orienté par mon médecin urologue vers l’équipe du chu de Lyon Sud.
J’ai d’abord essayé un grand nombre de traitement, qui n’ont malheureusement donné aucun résultats puis le docteur Terrier a évoqué l’implant pénien. J’avoue qu’au début je n’étais pas du tout, du tout emballé!
Puis nous en avons rediscuté, avec mon épouse également et j’ai finalement sauté le pas. Le docteur Terrier m’avait dit à l’époque que de toute façon j’étais au pied du mur et que l’implant était la seule solution qui pourrait de nouveau me permettre d’avoir des érections.
j’ai 70 ans, je suis actif et l’idée de mettre un terme à ma sexualité m’angoissait et me déprimait.
Mon intervention s’est déroulée en début 2015, j’ai pu commencer à me servir de ma prothèse environ 2 mois après. J’en suis vraiment ravis, j’ai repris avec mon épouse une sexualité et psychologiquement ça m’a vraiment aidé.
J’ai toujours de bonnes sensations; même si ce n’est pas comme avant mais ma femme et moi prenons du plaisir, c’est l’essentiel…
Je tenais à apporter ce témoignage, car avant mon intervention, j’ai cherché sur internet et il n’y avait pas grand chose concernant les troubles érectiles et les prothèses dans la région RA.
Je dois me faire opérer par le docteur terrier d’un implant penien j’ai peur mais pas le choix j’ai que 52 ans pouvez vous me rassurer Merci
bjr a ta place je refuserai toute operation il y a surement d’autres possibilites courage HM
J’ai tout testé, et je n’arrive pas à trouver de solution, Que faire ?
Moi j’ai eu prostactetomie radicale robot j’ai des érections debout meme sans vitaros mais lorsque je me couche plus erection même avec vitaros sa fait 19mois pourquoi sa marche pas couché urologue à garder les bandelettes ma dit merci