Il faudrait en moyenne 8 heures de sommeil pour être en pleine forme. Cette théorie est-elle justifiée d’un point de vue scientifique ? Explications et détails.
Vous souffrez de troubles du sommeil et avez du mal à trouver une solution ? Auteur de l’ouvrage “Bien dormir sans médicaments” (Ed. Odile Jacob), la sophrologue Clémence Peix Lavallée explique qu’il n’existe pas de règle en matière de sommeil.
Quelle est la différence entre l’insomnie occasionnelle, chronique et secondaire ?
En matière de troubles du sommeil, faut-il distinguer plusieurs types d’insomnies. L’insomnie occasionnelle se produit en général lorsque l’on a eu un conflit dans la journée. Cela nous réveille alors en pleine nuit. Il peut aussi s’agir d’une douleur physique, comme un mal de dos. Le problème est généralement facilement identifiable et s’arrête lorsqu’il est traité. Malheureusement, parfois il ne s’arrête pas car on essaie de compenser en se couchant à la mauvaise heure, en prenant des excitants la journée etc… On risque alors de passer à une insomnie chronique qui perturbe les paramètres du sommeil (corps trop chaud ou trop froid, impossibilité de se lever à la bonne heure etc). C’est pour cela qu’il est essentiel de connaître son profil de dormeur. Nous n’avons pas tous les mêmes problématiques.
Enfin, l’insomnie secondaire est liée à un problème médical, comme une apnée du sommeil, ou encore le syndrome des jambes sans repos. Vous pensez que vous dormez mais en réalité vous n’arrêtez pas d’enchaîner des micro-réveils tout le temps. Autre facteur, certaines pathologies demandent des traitements médicamenteux qui vont ensuite empêcher l’accès au sommeil lent profond ou paradoxal. Le but de la sophrologie est justement d’aider la personne à avoir un sommeil de meilleure qualité. On va tâcher de lui donner des techniques pour rassembler son sommeil de sorte qu’il soit plus réparateur.
Existe-t-il vraiment ce que l’on nomme des petits, moyens et grands dormeurs ?
Effectivement, il n’existe pas un nombre d’heures de sommeil idéal. Certains vont se contenter de 5 heures de sommeil, quand d’autres vont avoir besoin de minimum 7 heures. Inutile donc de se fixer un quota d’heures de sommeil ! Il faut aussi avoir une certaine activité en journée pour avoir envie de dormir. C’est pour cela que je conseille aux seniors d’aller faire un tour à pied ou de s’adonner à des activités sociales, car on consomme aussi de l’énergie quand on est avec les autres. Il y a également une question d’heure du coucher : si un senior se couche à 19 heures, il n’y a rien d’étonnant à ce qu’il se réveille à 1 heure du matin. Sa famille va pourtant dire qu’il ne dort pas, alors qu’il a son quota d’heures de sommeil.
Troubles du sommeil, prenez ls bon train !
L’heure du coucher ne doit donc pas être la même pour tous ?
Non effectivement. Inutile de se forcer à se coucher tôt si cela ne correspond pas à notre rythme. Ce qui est important, en revanche, c’est de ne pas rater son « train », sinon il faudra attendre 90 minutes le prochain train du sommeil pour s’endormir. Il faut donc aller se coucher aux premiers signaux de fatigue. Je conseille aussi de tenir un agenda du sommeil afin de mieux comprendre son rythme. Pour mieux vous connaître, n’hésitez pas à vous lever à l’heure qui vous convient le week-end, sans mettre de réveil. Vous verrez l’heure à laquelle vous vous réveillez naturellement.
Auriez-vous un conseil particulier à donner aux jeunes mamans qui ont des nuits complément fractionnées ?
Une jeune maman est en hypervigilance en permanence. Elle se réveille avant même que son bébé pleure, tandis que son conjoint dormira d’un sommeil profond ! Cette hypervigilance doit normalement s’éteindre au bout de 3 mois, mais lorsque l’on enchaîne les grossesses, il est parfois difficile de retrouver un bon sommeil. Lorsque l’on a un bébé, le sommeil est fragmenté. Ce qui compte alors, c’est le temps de sommeil sur 24 heures. Si le bébé se réveille à 7 heures, il ne faut pas hésiter à faire la sieste entre 13 et 15 heures. Cela permet de ne pas trop se déphaser. Sachez aussi que si vous n’êtes pas une couche-tôt, inutile de vous coucher en même temps que votre bébé !
À SAVOIR
On considère que l’on fait de l’insomnie quand on peine à trouver le sommeil ou que l’on se réveille en pleine nuit pendant plus de 30 minutes au moins 3 fois par semaine. Le sommeil varie aussi en fonction de l’âge et des besoins de chacun.