L’autisme, encore peu dépisté en France, concernerait 1 nouveau-né sur 150. Mais comment reconnaître et dépister un enfant autiste ? Les explications du Dr Stéphane Grisi, pédopsychiatre à Villeurbanne.
L’autisme souffre d’un réel manque de dépistage en France. Comment détecter les premiers signes de l’autisme chez un bébé ? Existe-t-il des tests ? Peut-il y avoir des signes autistiques sans qu’il n’y ait de véritable autisme ?
Autisme, un diagnostic difficile
À quoi reconnaît-on un petit enfant autiste ?
Les enfants souffrant de troubles autistiques ont en commun de présenter une altération des interactions sociales et de la communication associée à des comportements répétitifs et stéréotypés. Parmi les symptômes évocateurs avant l’âge de 3 ans, figure l’absence de « pointage », par exemple d’un objet ou d’un animal qui devrait normalement susciter l’intérêt du petit enfant. Un autiste ne désigne rien pour partager une émotion et ne réagit pas davantage lorsqu’on lui montre quelque chose. En d’autres termes, il n’est pas en interaction avec les autres. Quelquefois il ne babille pas et lorsqu’il est en âge de parler ou de formuler des phrases, il a des difficultés à l’utiliser pour communiquer. Il ne cherche pas davantage dans ses jeux à imiter ou à faire semblant. Son activité est souvent répétitive, dans ses gestes ou dans sa communication. On dit aussi de l’enfant autiste qu’il semble insensible à la douleur mais ce n’est pas tout à fait exact : il la ressent physiquement comme tout autre individu, mais il ne la manifeste pas.
À partir de quel âge détecte-t-on un enfant autiste ?
On peut identifier un enfant « à risque autistique » à 18 mois, mais on parle alors de « dépistage pronostique » car seulement une partie des symptômes est présente. Avant cet âge, les tests sont moins spécifiques, aussi l’enfant peut-il présenter des troubles relationnels sans pour autant être autiste. Comme les signes sont neuro-développementaux, il convient d’attendre qu’il ait au moins deux, voire trois ans, avant de faire un « diagnostic précoce ». Bien évidemment, il faudra par ailleurs s’assurer qu’il ne souffre pas d’une autre pathologie.
Asperger, une forme d’autisme atypique
Existe-t-il plusieurs formes d’autisme ?
On parle désormais de Troubles du Spectre Autistique (TSA) ou de continuum autistique. Non seulement, il y a plusieurs formes mais il y a aussi plusieurs niveaux d’intensité des symptômes, du plus léger au plus sévère. Avec les tout-petits, c’est difficile à évaluer précisément : on ne peut pas faire de pronostic à long terme sur l’évolution de leur autisme. Dans le spectre des autistes, on a aussi intégré les personnes souffrant du syndrome d’Asperger. Cet élargissement du nombre de personnes identifiées comme autistes augmente d’autant l’estimation de leur nombre aujourd’hui. Ceux qui sont diagnostiqués représentent 1% de la population. Les statistiques nous révèlent également que le sexe masculin est le plus exposé (4 garçons pour une fille).
Comment distingue-t-on les autistes Asperger ?
Le dépistage d’un « Asperger » (du nom du médecin autrichien qui a identifié cette forme d’autisme), est beaucoup plus tardif. Il est même souvent diagnostiqué à l’âge adulte. A la différence des autres autistes, bien qu’il présente aussi des atypies relationnelles et émotionnelles, l’Asperger a une intelligence normale, quelquefois supérieure à la moyenne. Il n’a pas non plus de retard dans le développement du langage. Certains parlent d’ailleurs facilement devant les médias de leur syndrome, comme Josef Schovanec ou Temple Grandin. Leur objectif étant d’obtenir une reconnaissance publique de leur différence.
À SAVOIR
Reconnus problème de santé publique, les troubles autistiques varient avec l’âge et d’un enfant à l’autre. A titre exhaustif, le CRA (Centre de Ressources Autisme Rhône-Alpes) propose une liste de signes caractéristiques : « est fasciné par les objets qui tournent, obtient des résultats inégaux dans les mouvements précis, ne craint pas le danger, établit difficilement des contacts avec autrui, établit difficilement le contact visuel, est hyper actif ou hypo actif, s’adonne à des jeux obsessionnels, éclate de rire sans raison valable, semble être sourd, résiste aux caresses, fait des crises de larmes, est désemparé sans que l’on sache pourquoi, résiste aux méthodes conventionnelles d’enseignement, présente des anomalies du langage (écholalie, absence de langage), semble insensible à la douleur, résiste aux changements de routine, préfère s’isoler, exprime ses besoins par des gestes ».
Même que je salue l’intent, il y a beaucoup de désinformation. Pour ne citer que quelques …
– Plusieurs études ont montré qu’on peut bien établi un diagnostic d’autisme avant 24 mois
– Même sans diagnostic définitif, il n’y a rien pour empêcher le commencement des interventions dès un jeune âge, même avant 24 mois
– 1% est le taux d’autisme dans la population. Le taux de diagnostic est beaucoup plus bas, surtout pour eux où c’est moins visible. La grande majorité des adultes qui remplissent les critères pour Asperger’s ne sont pas diagnostiqués.
– Hans Asperger n’a pas identifié ou établi les critères pour Asperger, c’était Lorna Wing dans les années 80
– La moyenne (étude CDC/USA) pour un diagnostic d’Asperger’s est 6 ans, et on peut bien poser un diagnostic d’Asperger’s assez tot si les critères sont remplis.
– La différence entre autiste et Asperger ne tourne pas tellement sur l’intelligence, mais sur l’acquisition (ou non) de langage à l’âge enfant. Autistes non asperger peuvent bien avoir une intelligence sans déficit ou même supérieur, et la plupart des autistes n’ont pas un retard mental.
– Les Asperger’s ont une intelligence qui ne différencie pas de la population non autiste. Donc, une fourchette moyenne y compris plus élevée et plus bas.
– Pour ces et autres raisons, Asperger’s comme diagnostic est en train de disparaître, et n’existe plus dans DSM-V
– Josef Schovanec et Temple Grandin ne sont pas Asperger, ils sont autistes
– Autour de 30% des autistes remplissent le critère pour Asperger’s, donc, difficile à voir comment c’est atypique
– Autisme n’est pas une pathologie
– Chaque autiste est unique, et l’autisme se manifeste d’une façon unique dans chaque autiste. Il y aura bien les autistes enfants qui correspondent avec les critères inclus (CRA Rhône-Alpes), mais ce ne sera pas le cas pour tous, ou même la majorité
L’autisme n’est qu’une différence neurologique, avec les points fort et les points moins forts, mais les autistes, comme les homosexuals et les gauchers, ne sont pas malades.
Alors comment aider nos enfants autiste.je suis mère d’un pétit garçon de 4ans diagnostiqué autiste il ya 7mois .mon fils présente des difficultés de langage mais chaque jour pour moi c’est représente de l’espoir car il s’efforce à se faire comprendre,un peut turbulent et jusqu¨aujourdhui il des énormes difficultés à faire ses besoins il tjrs avc les couches.