Un bébé qui sourit et qui se fait vacciner avec Beyfortus® pour prévenir la bronchiolite.
la bronchiolite est une maladie très contagieuse qui touche un tiers des nourrissons et jeunes enfants de moins de deux ans, chaque hiver. © Adobe Stock

Disponible en pharmacie depuis l’automne dernier, le vaccin Beyfortus, administré aux nourrissons pour les protéger de la bronchiolite, semble bel et bien faire ses preuves. Deux études menées par l’Institut Pasteur et Santé publique France ont ainsi confirmé l’efficacité du nirsevimab, développé par le laboratoire lyonnais Sanofi. Les résultats indiquent une réduction significative des hospitalisations et une efficacité du vaccin estimée entre 76% et 81% pour les cas nécessitant une réanimation. En outre, l’utilisation du nirsevimab aurait permis d’éviter environ 5 800 hospitalisations en France hexagonale entre le 15 septembre 2023 et le 31 janvier 2024 après passage aux urgences.

En réponse à la forte épidémie de bronchiolite due au Virus Respiratoire Syncytial (VRS) lors de la saison 2022/2023, le gouvernement a lancé une campagne d’immunisation préventive en 15 septembre 2023, date de la mise à disposition du nirsevimab (vaccin Beyfortus®) en pharmacie pour les nourrissons de moins de deux ans.

Pour évaluer l’efficacité du nirsevimab durant la saison 2023/2024, deux études ont été menées par l’Institut Pasteur et Santé publique France. La première étude a examiné son efficacité réelle contre les cas graves de bronchiolite à VRS nécessitant une réanimation, tandis que la seconde a évalué son impact sur la réduction des hospitalisations.

Les résultats des deux études montrent que le nirsevimab a significativement réduit le nombre d’hospitalisations de nourrissons et est estimé efficace à hauteur de 76% à 81% pour ceux admis en réanimation. De plus, l’administration du nirsevimab a permis d’éviter environ 5 800 hospitalisations pour bronchiolite après passage aux urgences en France hexagonale entre le 15 septembre 2023 et le 31 janvier 2024.

Infection respiratoire d’origine virale, la bronchiolite (principalement due au Virus Respiratoire Syncytial – VRS) est une maladie très contagieuse qui touche les nourrissons et jeunes enfants de moins de deux ans, surtout en automne et en hiver

Si la bronchiolite est fréquente et le plus souvent bénigne, elle peut, dans certains cas, et plus particulièrement pour les nourrissons de moins de deux mois, entraîner des complications sévères et conduire à une hospitalisation. Le vaccin Beyfortus® a prouvé son efficacité dans la prévention des cas graves et la réduction des hospitalisations chez les nourrissons.

Santé publique France a mené une étude cas-témoins pour évaluer l’efficacité du nirsevimab dans la prévention des cas de bronchiolite à VRS nécessitant une admission en réanimation. 

Les résultats de cette étude, menée en France métropolitaine entre le 15 septembre 2023 et le 31 janvier 2024 auprès de 288 nourrissons, confirment que le nirsevimab est efficace en vie réelle pour prévenir les cas graves de bronchiolite à VRS nécessitant une hospitalisation en réanimation. L’efficacité est estimée entre 75,9% et 80,6% selon les hypothèses. Ces résultats concordent avec ceux d’une étude clinique internationale réalisée auprès de 8 058 nourrissons.

« Nous avons pu évaluer dans un délai très court et en vie réelle les effets positifs du nirsevimab (Beyfortus®) sur la santé des nourrissons, avec une efficacité du traitement estimée entre 76% et 81%. Ces résultats ont été transmis aux autorités compétentes pour éclairer les décisions et l’action publique en matière de prévention des cas de bronchiolite à VRS », explique Isabelle Parent du Chatelet, responsable de l’unité Infections Respiratoires et Vaccination, Direction des maladies infectieuses, Santé publique France.

Des chercheurs de l’Institut Pasteur et de Santé publique France ont élaboré un modèle mathématique pour évaluer l’impact de l’administration du nirsevimab sur l’épidémie de bronchiolite à VRS. Ils ont pris en compte la transmission du virus dans différents groupes d’âge et ont envisagé divers scénarios d’administration de doses, en se basant sur les données de livraison aux maternités et pharmacies.

  • En France, entre le 15 septembre 2023 et le 4 février 2024, l’administration du nirsevimab a permis d’éviter environ 5 800 hospitalisations pour la bronchiolite à VRS chez les enfants qui se sont rendus aux urgences. Cela inclut environ 4 200 hospitalisations évitées chez les enfants âgés de 0 à 2 mois.
  • En comparaison avec un scénario où le médicament n’était pas administré, cela représente une réduction d’environ 23 % du nombre total d’hospitalisations pour la bronchiolite à VRS après une visite aux urgences. Pour les enfants de 0 à 2 mois, cette réduction est encore plus significative, soit environ 35 %.
  • L’efficacité du nirsevimab a été évaluée à environ 73 % dans le scénario de base où 215 000 doses ont été administrées jusqu’au 31 janvier 2024. Cela signifie que pour chaque 39 doses administrées, une hospitalisation pour la bronchiolite à VRS a été évitée.

« Avec une hospitalisation pour bronchiolite à VRS évitée pour environ 40 enfants traités, notre étude met en évidence la pertinence de l’administration du nirsevimab pour réduire les hospitalisations dues au VRS », détaille Simon Cauchemez, responsable de l’unité de Modélisation mathématique des maladies infectieuses à l’Institut Pasteur. « Les deux études utilisent des approches différentes. L’une analyse les données en situation réelle dans les services de réanimation pédiatrique alors que l’autre modélise les données de surveillance en population ; mais elles aboutissent à des estimations similaires de l’efficacité du nirsevimab ».

À SAVOIR

En France, on estime que la bronchiolite touche chaque hiver près de 30 % des nourrissons de moins de 2 ans, soit environ 480 000 cas par an. 2 à 3% des nourrissons de moins de 1 an seraient hospitalisés chaque année pour une bronchiolite sévère.

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du Groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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