La vaccination patine en Auvergne-Rhône-Alpes.
301 180 personnes ont reçu au moins une dose de vaccin en Auvergne-Rhône-Alpes, selon les données de Santé Publique France.

Alors que l’AstraZeneca est désormais accessible aux 50-64 ans (sous réserve d’éligibilité et de disponibilité), les médecins de ville sont nouvellement autorisés à vacciner. La campagne de vaccination va-t-elle enfin s’accélérer en Auvergne-Rhône-Alpes ? Si 301 180 de ses habitants ont reçu au moins une dose de vaccin, la région fait partie des mauvais élèves sur le plan de la couverture vaccinale. Avec 3,7% de sa population vaccinée, le rythme est faible, au regard des autres régions approchant les 5%.

La région Auvergne-Rhône-Alpes compte parmi les régions ayant les plus faibleq taux de vaccination (3,7%). Selon les données de Santé Publique France, elle se situe toujours au troisième rang en partant de la fin dans le classement vaccinal des régions. Sa couverture vaccinale se situe juste en dessous de la moyenne nationale, qui atteint les 3,8%.

Le bonnet d’âne est toutefois relatif, et la région se place tout de même loin devant les régions d’Île-de-France (2,9%) et des Hauts-de-France (2,9%). Ce mauvais score est aussi à relativiser au regard du nombre important d’habitants : Auvergne-Rhône-Alpes est en effet la deuxième région la plus peuplée de France (8 millions d’habitants). Derrière l’Île-de-France (12 millions), autre région à la traîne, mais devant l’Aquitaine et les Hauts-de-France (6 millions).

Pourquoi un tel retard dans la région ?

Plus de monde à vacciner, donc. Mais le patinage vaccinal ne peut être réduit à cette seule explication. Les retards de livraison des vaccins Pfizer et Moderna ont touché toutes les régions. Comme les réticences au nouveau vaccin AstraZeneca, sensé accélérer la campagne mais dont la fiabilité plus relative et les effets secondaires feraient peur. C’est en tout cas ce qu’a clairement constaté le Dr Pierre-Jean Ternamian, président de l’URPS médecins généralistes, sur le terrain, au centre de vaccination géant du Palais des Sports de Gerland, à Lyon.

L’explication est sans doute ailleurs. Mi février, la Ministère de la Santé pointait une responsabilité locale: “les acteurs locaux doivent s’emparer de ces doses et mettre en place des solutions de vaccination au niveau local”. Certaines initiatives territoriales (Région, Villeurbanne, Saint-Étienne…) témoignent pourtant de l’inverse.

Les raisons du retard auverhônalpin restent donc floues. L’Agence Régionale de Santé, sollicitée, ne s’est pas encore prononcée.

75 ans et plus: la vaccination est dans les normes

L’état des lieux de la vaccination en Auvergne-Rhône-Alpes permet toutefois de dégager quelques bonnes nouvelles. Si la couverture vaccinale n’atteint que 3,7% de la population auverhonalpine, elle enregistre ainsi des taux encourageants concernant les plus fragiles. Parmi la tranche d’âge des 75-79 ans, 22,3% ont reçu au moins une dose de vaccin, selon les chiffres de Santé Publique France du 21 février. Pour les plus de 80 ans, ce chiffre monte jusqu’à 25,4%. Il chute toutefois à 3,3% pour la tranche d’âge des 70-74 ans.

Concernant le profil des vaccinés, les femmes, tous les âges confondus, restent les meilleures élèves. Elles sont 181 630 dans la région à avoir reçu une première dose de vaccin, contre seulement 119 422 pour les hommes. Mais les différences entre les sexes ne sont pas les seules disparités de cette campagne de vaccination dans la région.

Le vaccin AstraZeneca va-t-il vraiment booster la vaccination ?

En Auvergne-Rhône-Alpes, 120 478 personnes ont atteint la complétude vaccinale avec la totalité des doses recommandées selon les vaccins. Les trois types de vaccins n’ont toutefois pas la même côte auprès des Auverhonalpins.

La majorité d’entre eux, soit 271 314 personnes, ont en effet reçu au moins une dose du vaccin Pfizer BioNTech, premier sur le marché. Parmi eux, 115 842 ont bénéficié des deux doses. Distribué au compte-goutte, le vaccin Moderna, a quant à lui été administré à 12 091 personnes en première dose. Seules 4 635 ont atteint la complétude vaccinale avec les deux doses. Les prises de rendez-vous, face à la pénurie de doses, avaient été suspendues fin janvier. De nouvelles doses des vaccins Pfizer BioNTech et Moderna doivent être livrées en mars et, sans doute, relancer la machine.

Le vaccin AstraZeneca s’ouvre au 50-64 ans

Le petit dernier sur le marché, le vaccin AstraZeneca était le seul autorisé aux moins de 65 ans (hors professionnels de santé). Cela explique pourquoi, au 21 février, soit quelques semaines à peine après son arrivée dans les stocks de la région, 17 775 personnes avaient déjà reçu une première dose. Les 4 à 12 semaines de délai pour l’administration de la seconde n’ayant pas encore été atteintes, les données sur la complétude vaccinale pour ce troisième vaccin ne sont pas encore disponibles. Mais la réalité du terrain, comme évoqué plus tôt, révélant bien son manque de popularité, ce vaccin doit encore convaincre.

L’ouverture de la vaccination avec le vaccin AstraZeneca à un plus large public devrait se faire dès ce jeudi 25 février. Les personnes âgées de 50 à 64 ans, prioritairement celles souffrant de comobordités, pourront ainsi se faire vacciner, sous réserve des doses disponibles. Mais le stock des doses du vaccin d’AstraZeneca est encore conséquent. La livraison des 72 900 premières doses ne date en effet que de début février dans la région.

Rappelons que les 65-74 ans, trop vieux pour l’AstraZeneca et trop jeunes pour le Pfizer et le Moderna, doivent encore patienter. Vraisemblablement jusque début avril, et non début mars comme annoncé au début de la campagne.

Les médecins libéraux peuvent vacciner

Autre nouveauté, il ne sera plus nécessaire de passer par les centres de vaccinations pour se faire vacciner avec le vaccin AstraZeneca. Les médecins de ville peuvent en effet administrer ce vaccin à leurs patients de 50 à 64 ans atteints de comorbidités. Le ministère de la Santé a annoncé une mise à disposition progressive des doses du vaccin pour les médecins. d’abord au compte-goutte, puis plus rapidement: “les volumes augmenteront progressivement à compter du mois de mars”, selon Jérôme Salomon, Directeur Général de la Santé. Le temps que les médecins s’organisent et s’habituent au protocole.

« Près de 80% des médecins généralistes de la région Auvergne-Rhône-Alpes sont prêts à vacciner contre la Covid-19, que ce soit dans leur cabinet, en Maison de Santé Pluriprofessionnelle (MSP), ou dans le cadre d’une Communauté Professionnelle Territoriale de Santé (CPTS) », confirme en tout cas l’URPS des Médecins libéraux d’Auvergne-Rhône-Alpes. De quoi donner un vrai coup de fouet à la campagne vaccinale ? L’issue de la crise sanitaire, dépendra en tout cas certainement de l’avancée de la vaccination.

À SAVOIR

Dans un second temps, et si le nombre de doses disponibles le permet, les pharmaciens pourront eux aussi administrer le vaccin AstraZeneca aux personnes éliGibles . Les conditions de transport et de conservation étant nettement plus souples que pour les deux autres vaccins (Pfizer et Moderna), la logistique est effet simplifiée.

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Diplômée d'un master 2 de journaliste à l'Université Lyon II, Mélissa Gajahi a mis son talent de rédactrice et son esprit de synthèse au service du Groupe Ma Santé pendant près de trois ans, avant de partir exercer ses nombreux talents sous d'autres cieux journalistiques.

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