papillomavirus-vaccin garçons-HPV_maladie sexuellement transmissible dépistage Auvergne Rhône Alpes Lyon _ Ra Santé.
La Haute Autorité de Santé (HAS) recommande la vaccination contre les papillomavirus (HPV) aux jeunes garçons à partir de 11 ans. ©AlexisBrown_unslpash

Jusqu’ici réservée aux femmes, la recommandation de la vaccination contre les HPV concerne désormais les jeunes garçons. Pour quelles raisons ? Quels sont les risques d’infections pour les hommes ? Les explications du Dr Patrick Raulic, médecin gynécologue à Lyon.

Les papillomavirus (HPV) est la maladie sexuellement transmissible la plus fréquente en France. On estime que neuf garçons sur dix ayant des rapports sexuels en seraient atteint au moins une fois dans leur vie, dans la plupart des cas inoffensivement. Mais si la vaccination contre ces HPV était jusqu’ici réservée aux femmes, la Haute Autorité de Santé (HAS) a récemment étendu la recommandation aux garçons.

Les risques de cette infection chez la femme sont connus depuis plusieurs années (cancer du col de l’utérus principalement). Ils le sont beaucoup moins pour le sexe opposé. Inoffensifs pour 90% des garçons contaminés, les papillomavirus peuvent toutefois être à l’origine de cancers chez certains hommes. Les précisions du Dr Patrick Raulic, médecin gynécologue à Lyon, référent en colposcopie en Auvergne-Rhône-Alpes et membre du comité de direction de la Société française de colposcopie et de pathologie cervico-vaginale (SFCPCV).

Pourquoi la Haute autorité de Santé (HAS) recommande à présent le vaccin HPV pour les garçons ?

Il existe plusieurs raisons. Tout d’abord, les papillomavirus (ou HPV) font partie des maladies sexuellement transmissibles (MST) qui touchent les hommes comme les femmes. Il est donc logique de vacciner les deux sexes si l’on souhaite enrayer son développement et réduire le nombre de cancers du col de l’utérus.

Il s’agit d’une mesure préventive pour limiter la contamination des femmes mais également chez les hommes. Bien qu’ils soient moins graves et moins nombreux que chez la femme, la contamination aux papillomavirus peut avoir des  conséquences sur la santé des garçons. Chez certains hommes, elle peut en effet entraîner l’apparition de condylomes génitaux (sorte de verrues qui apparaissent au niveau du pénis) et de certaines pathologies cancéreuses (anus, oro pharynx).

Qui est concerné par cette recommandation de vaccination HPV ?

D’une manière générale, les papillomavirus peuvent contaminer plus de 90 % de la population. La contamination se fait le plus souvent durant la première année des rapports sexuels. C’est pourquoi, on recommande la vaccination contre les HPV avant le début de la vie sexuelle. Cette consigne concerne donc les filles et les garçons de 11 à 14 ans, avec un possible rattrapage entre 15 à 19 ans.

Quelles sont les conséquences des papillomavirus sur la santé des hommes ?

Dans la majorité des cas, soit 9 cas sur 10, le virus est éliminé naturellement. Mais chez 10% des jeunes garçons qui la contractent, les papillomavirus ne sont pas évacués et peuvent faire développer des maladies. Outre les condylomes génitaux, les HPV peuvent donc aussi favoriser l’apparition de certains cancers, bien que cela soit moins fréquents que chez les femmes.

Ces cancers peuvent être de différentes origines tel que le cancer anal qui concerne 360 hommes par an, en particulier ceux ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes. Plus rare, le cancer du pénis touche 90 hommes par an. Les papillomavirus peuvent également provoquer des pathologies et cancers de type ORL (oro-pharynx, amygdales, base de la langue). Chaque année, les cancers des voies aéro-digestives de ce type touche 1 300 hommes en France.

Pourquoi a t-on attendu si longtemps pour inclure les garçons dans les objectifs de vaccination anti-HPV ?

Plusieurs autres pays européens ont déjà adopté la vaccination HPV pour les deux sexes. La France a un train de retard. L’explication réside dans la difficulté à introduire un vaccin en France. L’objectif principal à l’époque était de réduire le nombre de cancer du col de l’utérus, principalement dû à la présence des papillomavirus. Les conséquences de ces virus chez les hommes étant moins connus, les recommandations se sont donc faites par priorités. C’est pour cela que la vaccination a d’abord concerné les femmes.

Contrairement à la vaccination, pourquoi le dépistage des HPV n’est-il pas recommandé aux garçons ?

Les tests des HPV seront réalisés à partir de la date de prise en charge de cet examen, probablement en été 2020. Ils se font dans le cadre du dépistage du cancer du col de l’utérus réalisé jusqu’ici via le frottis uniquement. C’est pourquoi, le dépistage concerne uniquement les femmes, actuellement.

Cette infection est très courante chez les hommes. La plupart d’entre eux s’en débarrassent dans les deux ans qui suivent la contamination. Leur détection ne serait donc pas forcément pertinente. Les risques de développer des cellules cancéreuses liées aux HPV étant moins fréquents chez les hommes, la Haute Autorité de Santé a donc décidé de mettre l’accent sur le dépistage des femmes uniquement.

À SAVOIR

Les papillomavirus humains ou HPV sont une infection sexuellement transmissible. Courante et contagieuse, elle touche plus de 90 % des personnes sexuellement actives au moins une fois dans leur vie. Ces virus infectent la peau et les muqueuses le plus souvent au niveau des zones intimes et des voies aérodigestives supérieures (bouche, gorge, pharynx). Ils sont à l’origine de nombreux cancers chez la femme (col de l’utérus, anus vulve, vagin, ORL…) et chez l’homme (ORL, pénis, anus…).

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