Si le monde entier est actuellement en recherche d’un vaccin contre le Covid-19, il ne faut toutefois pas oublier les autres, aussi essentiels à notre santé. En première ligne dans la prévention, les pathologies desquelles ils protègent sont nombreuses et parfois mortelles. Dans ce climat de pandémie, la robustesse de l’organisme est donc primordiale. Le guide pour rester à jour dans son carnet de vaccination.
Aujourd’hui plus que jamais, nous réalisons à quel point virus, bactéries et maladies en tous genres circulent autour de nous. Bien que ce ne soit pas encore le cas pour la maladie du Covid-19, pour d’autres, il est possible d’agir en amont. La vaccination est le premier moyen de lutte contre ces infections, en particulier chez les personnes fragiles. Quels sont-ils ? De quoi protègent-ils ? À quels moments faut-il les faire ? Explications et conseils pour être à jour.
La vaccination chez bébé
Dès ses premiers mois, le nourrisson doit être protégé le plus possible face aux nombreux dangers qui le guettent. Certains virus ou bactéries peuvent en effet être fatals pour un bébé dont l’immunité est encore incomplète. Depuis le 1er janvier 2018, sept nouveaux vaccins ont ainsi rejoints la liste des prescriptions obligatoires. Voici la liste des onze vaccinations à réaliser chez le nourrisson.
Le vaccin contre la diphtérie
Infection bactérienne très contagieuse, la diphtérie se développe dans la gorge sous forme d’angine. La vaccination est obligatoire depuis plusieurs années et se réalise en trois injections. La première doit se faire aux 2 mois du bébé. Puis, une seconde dose à ses 4 mois et enfin un rappel à ses 11 mois.
Le vaccin contre le méningocoque de type C
Tout comme la diphtérie, cette bactérie se développe dans la gorge mais également dans le nez. Elle peut être responsable de graves infections, en particulier chez les nourrissons. Ils doivent ainsi être vaccinés à l’âge de 5 mois puis faire l’objet d’un rappel six mois plus tard, en général à l’âge de 1 an.
Le vaccin contre la poliomyélite
La poliomyélite est une infection virale qui se contracte par le biais d’aliments ou d’eau contaminés ou encore par les mains. Cette maladie n’est pas mortelle mais peut provoquer d’importantes conséquences sur la santé notamment des paralysies. La vaccination se fait sous forme de trois injections au cours de la petite enfance : à 2, 4 puis 11 mois.
Le vaccin contre la coqueluche
Il s’agit d’une infection respiratoire bactérienne très contagieuse et pouvant entraîner de graves complications chez le jeune enfant. La coqueluche a par ailleurs été l’une des principales causes de mortalité infantile durant plusieurs années. La généralisation de la vaccination, effectuée à 2 mois puis à 4 et 11 mois, a permis d’immuniser la population contre cette maladie.
Le vaccin contre le tétanos
Maladie mortelle des siècles anciens, le tétanos n’a pourtant pas tout à fait disparu. Il se contracte à travers des petites plaies en contact avec de la terre dans laquelle est présente la toxine. Comme la diphtérie et la poliomyélite, la première injection du vaccin contre le tétanos doit être réalisée à 2 mois puis la seconde à 4 mois. Enfin, les doses doivent être complétées d’un rappel à 11 mois.
Le vaccin ROR (rougeole, oreillons, rubéole)
Rougeole, oreillons et rubéole, les ROR, continuent de sévir chez les tout petits. Le vaccin contre ces trois virus, réalisé de façon combiné, est le premier moyen de lutte contre ces maladies potentiellement mortelles. À titre d’exemple, le seul vaccin contre la rougeole a permis d’éviter plus de 20,4 millions de décès dans le monde entre 2000 et 2016 selon l’OMS. La concentration de ces trois vaccins est administrée chez le nourrisson à l’âge de 1 an. Pour assurer l’efficacité des vaccins, une seconde dose doit être prise entre le 16ème et 18ème mois de l’enfant.
Le vaccin contre la méningite
Les trois doses de vaccin contre l’haemophilus influenza de type B réalisées à 2, 4 puis 11 mois permettent de protéger les jeunes enfants contre des méningites mais également des pneumonies. Contagieuse, cette bactérie attaque généralement le nez et la gorge. Avant l’introduction du vaccin obligatoire, elle était la première cause de méningites graves chez le nourrisson.
Le vaccin contre l’hépatite B
L’hépatite B est une maladie transmise par voie sanguine et sexuelle. Elle provoque une inflammation du foie et peut entraîner à terme, un cancer ou une cirrhose. Le vaccin se réalise également via trois doses administrées à l’âge de 2, 4 et 11 mois.
Les nouveaux-nés d’une mère porteuse de l’hépatite B ou nés dans certaines régions d’Outremer particulièrement touchées comme la Guyane et Mayotte, doivent être vaccinés à la naissance.
Le vaccin contre le pneumocoque
Responsable d’infections du poumon, d’otites et de méningites, le pneumocoque est une bactérie aujourd’hui résistante aux antibiotiques. L’antibiorésistance est responsable de 5500 décès chaque année en France.
Difficile à traiter, le vaccin est donc le premier moyen de lutte contre cette bactérie. Il doit être réalisé à raison de trois injections à 2, 4 puis 11 mois. Pour les bébés prématurés ou fragiles, il est conseillé de réaliser trois injections complétées par un rappel.
La vaccination chez l’enfant
À 6 ans : les rappels des vaccins de la petite enfance
Pour être efficaces, de nombreux vaccins doivent être complétés par des rappels au cours de l’enfance et parfois à l’âge adulte. Cela concerne les vaccins contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite et la coqueluche. Ces rappels ne sont pas obligatoires mais recommandés à l’âge de 6 ans. Après ce premier rappel, un second est également recommandé entre 11 et 13 ans.
Le vaccin contre la tuberculose
La bactérie bacille de Koch est responsable de cette maladie infectieuse générant des symptômes semblables à ceux d’une pneumonie (toux, fièvre, fatigue…). Obligatoire jusqu’à 2007 avant la première rentrée scolaire, le vaccin contre la tuberculose est à présent recommandé aux nourrissons résidants dans certaines régions de France (Ile de France, Mayotte, Guyane…) à partir de 1 mois. En rattrapage, le vaccin peut être administré jusqu’à l’âge de 15 ans. Il se réalise par injection unique dans l’épiderme.
Le vaccin contre les papillomavirus humains (HPV)
Ces virus, sexuellement transmissibles, sont responsables de condylomes génitaux (verrues) et surtout de plusieurs cancers de types ORl et au niveau des zones intimes (cancers du col de l’utérus, du pénis, de l’anus, de la vulve et du vagin). La vaccination contre les papillomavirus humains n’est pas obligatoire mais fortement recommandée chez tous les adolescents de 11 à 14 ans. Passé cette période, le vaccin peut se faire de 15 à 19 ans, en rattrapage. Deux à trois injections administrées à six mois mois d’intervalle sont nécessaires.
Le vaccin contre l’hépatite B
Pour les adolescents n’ayant pas été vaccinés contre cette maladie au cours de leurs première année de vie, il est encore possible de le faire jusqu’à 15 ans. Au delà de cet âge, la recommandation concerne uniquement les personnes étant directement exposées au risque d’infection à l’hépatite B.
La vaccination chez l’adulte
Les rappels contre diphtérie-tétanos-poliomyélite et coqueluche
À l’âge adulte, les vaccins ne sont plus obligatoires mais recommandés. Ainsi, un rappel des vaccins contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite et la coqueluche, réalisés au cours de l’enfance, est conseillé à l’âge de 25 ans. À l’exception de la coqueluche, un nouveau rappel est recommandé pour ces trois vaccins à l’âge de 45 ans, puis tous les 10 ans à partir de 65 ans pour maintenir leur efficacité.
En cas d’oubli de rappel du vaccin contre le tétanos, il est possible d’administrer une dose exceptionnelle aux victimes d’une plaie. Après cette injection, le plan de vaccination des doses de rappel devra être mis à jour à raison d’une dose tous les vingt ans.
Le vaccin contre la grippe
Souvent considérée à tort comme banale, la grippe tue chaque année près de 1500 personnes dans la seule région Auvergne-Rhône-Alpes. Le vaccin est conseillé à toute personne de 65 ans et plus mais également aux personnes fragiles (en cas de difficultés respiratoires, asthme, maladies…).
Contrairement aux autres vaccinations, l’injection permet de réduire le risque d’attraper la grippe de 75 à 90 % mais ne protège pas entièrement du virus. Si une personne vaccinée contracte la grippe, les symptômes seront toutefois bien moins intenses. D’où l’intérêt de le faire chez les personnes à risques. Pour être efficace, une dose doit être administrée chaque année.
Le vaccin contre le zona
Ce que l’on appelle le zona est dû à une infection par la varicelle, contractée pendant l’enfance. Bien que les symptômes disparaissent, le virus peut rester inactif durant des dizaines d’années sans pour autant être éliminé. Certaines pathologies et l’affaiblissement de l’organisme avec l’âge favorisent la réactivation du virus sous forme de zona. Selon les données de santé publique, une personne sur deux âgée de 85 ans dans le monde aurait eu un épisode de zona. La vaccination, sous forme de dose unique, est recommandée dès l’âge de 65 ans.
Vaccin contre le Covid-19 : où en est-on ?
Face à l’ampleur de la pandémie de coronavirus, la recherche mondiale s’est accélérée pour élaborer un vaccin. En Chine, en Europe ou encore en Afrique, des essais cliniques sont en cours pour trouver, enfin, la formule efficace pour se protéger du Covid-19.
Dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, plusieurs départements travaillent sur une solution d’immunité notamment à Grenoble ou encore dans le Rhône au laboratoire de Sanofi à Marcy l’Étoile ou à l’hôpital Croix Rousse à Lyon. Pour le moment, les résultats ne sont pas encore probants. Selon les spécialistes, il faudra attendre 2021 pour qu’un vaccin efficace soit disponible sur le marché.
À SAVOIR
Certains vaccins sont obligatoires uniquement dans certains régions de France. C’est le cas par exemple pour la vaccination contre la fièvre jaune pour les habitants de Guyane. Pour toute information, demandez conseil à votre médecin et rendez-vous sur le site de référence concernant la vaccination : www.vaccinationinfoservice.fr .