Tendance alimentaire de fond, le veganisme convainc de plus en plus d'adeptes. Par véritable conviction, et parfois par simple effet de mode... ©Shutterstock

Véritable philosophie de vie, le veganisme nourrit ses adeptes presqu’autant que ses détracteurs. Alors, vegan ou pas vegan ? Dans une société qui, en termes d’alimentation, vacille entre prise de positions profondes et simples effets de mode, Ma Santé donne la parole à deux spécialistes lyonnais pour tenter d’y voir plus clair.

Végétarien, végétalien, vegan, nombreux sont les régimes alimentaires. Le premier ne supprime que la viande et le poisson. Les deux autres sont plus stricts et excluent tous les produits alimentaires d’origine animale. Le veganisme va même plus loin en excluant également tous les produits issus de l’exploitation animale tels que le cuir et la laine.

Melyssa Chedri diététicienne-nutritionniste et Matthieu Dommange, co-fondateur du restaurant Soline, donnent leur point de vue. Sur le régime vegan, bien sûr, ainsi que sur ses conséquences sur la santé.

Melyssa Chedri : “on peut se passer de viande, pas de protéines”

Melyssa Chedri, diététicienne-nutritionniste à Lyon. ©DR

Le régime vegan permet de varier l’alimentation. En effet, on trouve plus de diversité dans les protéines végétales qui comptent les légumineuses, les céréales, les graines oléagineuses, le soja, le tofu (…) que dans les protéines animales où l’on est limité à la viande, au poisson et aux oeufs. Les protéines végétales apportent des éléments tels que des minéraux, des vitamines, des fibres que l’on ne retrouve pas ou peu dans la viande. En outre, par sa teneur en fibres, le régime vegan permet une très bonne satiété.

Il faut toutefois être vigilant et se renseigner sur l’alimentation avant de commencer un régime vegan. En effet, on peut se passer de viande mais pas de protéines. À partir de là, il faut apprendre à remplacer les protéines animales par des protéines végétales. Beaucoup de vegans adoptent une alimentation végétale qui se limite à une consommation de légumes et de féculents à l’origine de carences protéiques mais aussi vitaminiques. Il faut apprendre à associer les légumineuses avec les féculents pour atteindre le quota de protéines nécessaires au corps.

Se pose également la question de la vitamine B12 que l’on trouve principalement dans la viande. Et qui est essentielle au bon fonctionnement de notre organisme. La spiruline, une algue, en est une source. Sinon, il est possible d’en trouver dans des produits enrichis (compléments alimentaires, céréales, boissons au soja).

Pour conclure, le régime vegan peut être suivi sans carence si l’association légumineuses-féculents est rigoureusement respectée et qu’un complément en vitamine B12 est apporté à l’organisme.

Vegan : les protéines végétales alliées de la digestion !

Matthieu Dommange : l’origine et la qualité des produits sont primordiales

Mathieu Dommange, aux fourneaux du Soline, par conviction ! ©DR

Il est possible de vivre en étant végétarien, végétalien ou vegan, et néanmoins d’être en pleine forme. Les protéines végétales étant plus faciles à digérer que les protéines animales, l’organisme dépense moins d’énergie dans le processus d’assimilation.

La complémentation céréales-légumineuses a longtemps été la base de l’apport protéique. La viande à tous les repas est assez récente. C’est une conséquence de la richesse d’après-guerre et de la création d’élevages industriels intensifs qui permettent de produire de la viande de moindre qualité à bas coût. Pour revenir à l’équilibre, une façon plus saine de se nourrir serait composée principalement de végétaux, avec des protéines animales de qualité en petites quantités.

Que l’on soit omnivore, végétarien, végétalien ou vegan, l’important est de privilégier la qualité et l’origine des aliments que l’on consomme. Il est essentiel que les animaux aient été bien traités, que les végétaux aient eu le temps de pousser sur un sol vivant, et non sur une éponge gavée d’engrais et de pesticides. C’est un cercle vertueux : un sol sain va donner des plantes saines qui vont nourrir des animaux qui seront en bonne santé et qui nous nourriront à notre tour.

Pour résumer : le régime vegan permet de faciliter le travail de digestion ce qui entraîne un gain d’énergie. Quel que soit le régime alimentaire choisi, l’origine et la qualité des produits sont primordiales.

À SAVOIR

Si la pratique est ancienne, la notion de veganisme est née en 1944 au Royaume-Uni au sein de la Vegetarian Society anglaise. Le terme n’est autre que la contraction de la première et de la dernière syllabe du mot ”vegetarian”. Basé sur le rejet de la souffrance animale, ce mouvement social est une véritable philosophie de vie. Il se distingue des autres tendances végétariennes par sa projection sur d’autres domaines que la seule alimentation. Sont en effet concernés tous les éléments issus des animaux, comme l’habillement ou encore le divertissement.

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Audrey Rollet, alias La plume d'Adam, est l'une des principales rédactrices expertes en forme, santé et bien-être du Groupe Ma Santé. Ses domaines de prédilection ? Les sujets sexo, maman et gynécologie, et dans un tout autre registre la santé animale.

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