Marre de vos vieilles lunettes ou de vos lentilles ? La plupart des troubles visuels s’opèrent de nos jours, grâce à la chirurgie laser. Le Dr Thibaut Leroy, ophtalmologue spécialiste en chirurgie réfractive à Annecy et Grenoble, vous ouvre les yeux sur une technique à l’efficacité reconnue et aux effets quasi indolores, hormis pour le porte-monnaie !
La chirurgie laser est une technique chirurgicale de pointe qui consiste à sculpter la cornée (partie transparente de de l’œil) grâce à un laser pour corriger la vue. Le chirurgien remodèle littéralement la cornée, en creusant plus ou moins en profondeur en fonction du défaut visuel. Les détails sur cette opération de plus en plus en vogue.
Quand peut-on recourir à la chirurgie laser ?
Accessible à tous, la chirurgie réfractive s’adresse à des patients présentant un trouble visuel et qui ne souhaitent plus porter lunettes ou lentilles de contact. Tous les défauts visuels sont éligibles, qu’il s’agisse de la myopie (jusqu’à -7 à -10), de l’astigmatie (jusqu’à -4), de l’hypermétropie (jusqu’à +5) ou encore de la presbytie (selon l’âge).
Elle peut être pratiquée lorsque la vision est stabilisée, soit à partir de 21-22 ans, et jusqu’à l’âge de la presbytie (55 ans en moyenne). « Après 55 ans, on peut encore proposer des solutions, mais à travers d’autres types de chirurgie », rassure le Dr Leroy.
Un risque chirurgical “extrêmement faible”
La chirurgie au laser est-elle efficace ?
Il s’agit de la deuxième chirurgie pratiquée en ophtalmologie. Elle est sûre et fiable lorsque l’indication est bien posée. Elle bénéficie en outre d’un recul de 30 ans. Les différentes techniques de chirurgie réfractive ont clairement démontré leur efficacité. Elles s’appuient sur la précision du laser et le recours à des équipements de pointe.
Les réticences s’estompent avec le temps, face aux excellents résultats rencontrés. De quoi rassurer des patients toujours inquiets lorsque l’on touche à leurs yeux. La demande, chaque année, est en légère augmentation. Elle se manifeste surtout au printemps et durant l’été, lorsque la vie se tourne vers l’extérieur.
Quels sont les risques ?
« Comme dans toute chirurgie, le risque 0 n’existe pas. Mais il est extrêmement faible : la balance bénéfice/risque penche sans commune mesure en faveur de l’intervention », explique le Dr Leroy. Les risques potentiels de baisse de l’acuité visuelle sont clairement identifiés et sont de fait éliminés lors de la consultation préopératoire, durant laquelle l’ensemble des contre-indications sont écartées. Certaines particularités, à l’image d’une cornée trop fine chez un myope, peuvent être des freins à l’opération.
Si le danger est donc infime, le risque principal lié à l’opération est celui d’une sous-correction pouvant nécessiter la réalisation d’une retouche chirurgicale.
Peut-il y avoir des complications post-opératoires ?
A court terme, le patient peut ressentir une sécheresse de la cornée. Un traitement à base de collyres est alors prescrit pour lubrifier la cornée, pouvant aller jusqu’à 3 à 6 mois le temps que les tissus nerveux ne se reconstituent.
Autres complications potentielles, une sensibilité accrue à la lumière (halos, éblouissements…), ou encore une déformation de la cornée (ou ectasie cornéenne) : cette incidence très rare peut entraîner une baisse de la vue plus ou moins irréversible, pouvant aller jusqu’à la greffe de cornée.
Les patients à risque sont dans l’immense majorité des cas identifiés lors de la visite préopératoire.
À plus long terme, l’évolution de la correction visuelle, notamment en cas de myopie, peut nécessiter une « retouche » chirurgicale.
Chirurgie laser : une opération rapide mais coûteuse
Comment se déroule l’opération ?
La consultation préopératoire est un acte médical qui exige un bilan ophtalmologique complet. Un examen minutieux de la réfraction est effectué par l’ophtalmologiste, souvent secondé par son orthoptiste. De nombreux examens complémentaires sont effectués (topographie cornéenne, tomographie en cohérence optique de la rétine, etc.) Un délai de réflexion doit systématiquement être respecté avant l’opération.
L’intervention elle-même dure entre 15 et 20 minutes pour les deux yeux (opérés le même jour le plus souvent). Elle est réalisée sous anesthésie locale, administrée par gouttes de collyres.
La convalescence diffère en fonction des techniques. Des gouttes de collyres sont prescrites pour favoriser la récupération visuelle, contrôlée à l’occasion de plusieurs consultations.
Combien ça coûte ?
Il faut compter de 2000 à 3000 euros pour les deux yeux, en fonction de la technique choisie. Assimilé à un soin de confort, l’opération ne fait pas l’objet d’un remboursement par l’Assurance Maladie. Certaines mutuelles proposent une prise en charge partielle de l’intervention.
Quelles sont les différentes techniques ?
LA PKR (Photo Kératectomie Réfractive)
Le geste : cette technique, la plus ancienne, utilise le laser Excimer pour remodeler en surface la forme de la cornée et modifier ainsi la correction. Elle est particulièrement adaptée aux petites myopies, astigmaties et hypermétropies.
Les avantages : technique moins chère, respect de la biomécanique cornéenne.
Les inconvénients : cicatrisation de la cornée plus lente (3 à 4 jours), douleurs durant cette phase, récupération visuelle progressive.
LE LASIK (Laser Assisted In Situ Keratomileusis)
Le geste : cette technique vécue comme « magique » tant la netteté de la vue est immédiate combine l’usage de deux lasers. Elle consiste à inciser la cornée pour soulever un capot (ou flap) de 0,1 mm d’épaisseur, puis à la traiter en profondeur grâce au second laser, avant que le capot ne soit refermé. Elle est adaptée aux défauts visuels forts.
Les avantages : cicatrisation très rapide (6 heures), opération quasi indolore, risque inflammatoire post opératoire diminué.
L’inconvénient : coût plus élevé.
LE SMILE (Small Incision Lenticule Extraction)
Le geste : cette technique récente utilise un équipement de pointe encore rare, qui permet de diminuer la taille de l’incision (3 mm) réalisée dans la cornée. Le laser découpe une petite lentille plus ou moins épaisse en fonction du défaut visuel à corriger et retirée via l’incision.
L’avantage : intervention moins invasive.
Les inconvénients : coût plus élevé, réservé à la myopie, technologie peu répandue et donc moins accessible.
À SAVOIR
Entre 20 et 25% des patients sont jugés à risque, et donc écartés d’une possibilité d’opération lors de la visite préopératoire.