Pour stopper l’avancée du virus Zika et limiter les risques d’épidémie planétaire, Sanofi Pasteur vient d’annoncer son intention de se lancer dans la recherche d’un vaccin spécifique. Pour mettre au point ce traitement, le groupe français mise sur son expertise dans les maladies tropicales, notamment la dengue.
Le virus Zika, dont la transmission rapide est en train de faire trembler la planète, va peut-être bientôt trouver sa route un adversaire de poids, de nature à enrayer sa progression. Sanofi Pasteur, la filiale de Sanofi dédiée à la conception et à la production de vaccin, vient en effet d’annoncer son intention de mettre au point un vaccin. Pour parvenir à la fabrication de cette antidote, le leader mondial des vaccins entend profiter de son expertise dans les épidémies sévissant déjà en Amérique du Sud et dans les Caraïbes. Le groupe français compte notamment s’appuyer sur les résultats prometteurs du Dengvaxia, son vaccin contre la dengue, qui est déjà commercialisé au Mexique, aux Philippines et au Brésil.
Zika, un virus proche de la dengue
Dans un communiqué, la direction de Sanofi Pasteur précise qu’elle peut “rapidement mettre à profit son expertise, son infrastructure en R&D et les installations industrielles mises en place pour Dengvaxia pour permettre d’identifier plus rapidement un vaccin candidat dont le développement clinique pourrait ensuite être poursuivi“. Le groupe français rappelle qu’à ce jour, il n’existe aucun vaccin ni traitement spécifique contre l’infection due au Zika, virus présentant de grandes similitudes avec la dengue mais aussi la fièvre jaune et l’encéphalite japonaise.
Une épidémie propagée de “manière explosive”
Réuni en début de semaine en session d’urgence, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) considère désormais la lutte contre le virus Zika comme une “urgence de santé publique de portée mondiale“. L’épidémie, qui se propage très rapidement “de manière explosive“, est à ce jour présente dans 24 pays et territoires du continent américain, en particulier au Brésil où 1,5 million de cas sont signalés aux autorités. De son côté, le gouvernement du Honduras a déclaré l’état d’urgence national alors que le virus Zika a contaminé 3 700 personnes depuis la mi-décembre. A terme, l’OMS craint que l’épidémie touche entre 3 et 4 millions dans la zone Amérique, avec le risque avéré d’une expansion à l’ensemble de la planète à court ou moyen terme. En Europe, plusieurs cas ont déjà été signalés chez des voyageurs de retour d’Amérique du Sud.
Le virus est “fortement suspecté” par l’OMS d’être à l’origine d’une forte progression des cas de microcéphalie en Amérique du Sud. Cette malformation congénitale grave et jusqu’alors rare, se traduit par une diminution de la taille de la boîte crânienne chez le nouveau-né, induisant un retard mental et de possibles complications neurologiques.
A savoir
Comme la dengue et le chikungunya, le virus Zika se transmet par les moustiques du genre Aedes. Cet insecte sévit dans les zones intertropicales, notamment en Amérique latine.