BĂȘta-thalassĂ©mie : tout savoir sur la maladie
La bĂȘta-thalassĂ©mie est une maladie gĂ©nĂ©tique trĂšs prĂ©sente chez les populations du pourtour mĂ©diterranĂ©en (Syrie, GrĂšce, Turquie, Liban, Italie,...).

Transfusions sanguines rĂ©guliĂšres, manque d’énergie, effets indĂ©sirables dus aux mĂ©dicaments
 La bĂȘta-thalassĂ©mie affecte lourdement le quotidien des patients qui en sont atteints. C’est une maladie gĂ©nĂ©tique rare et grave, qui affecte l’hĂ©moglobine, protĂ©ine indispensable Ă  la vie contenue dans les globules rouges. Elle concernerait 700 personnes en France et est potentiellement mortelle. Explications, avec le concours du Pr Galacteros, professeur en gĂ©nĂ©tique mĂ©dicale Ă  l’hĂŽpital Henri-Mondor.

La bĂȘta-thalassĂ©mie est une maladie encore trop mĂ©connue car peu frĂ©quente en France. Elle touche davantage les populations dans le pourtour mĂ©diterranĂ©en, en Asie ou encore en Afrique subsaharienne. Cette maladie gĂ©nĂ©tique s’attaque Ă  l’hĂ©moglobine, protĂ©ine qui a pour fonction de transporter l’oxygĂšne des poumons Ă  travers tout le corps. Les malades sont souvent trĂšs jeunes, avec un Ăąge mĂ©dian de 21 ans en France.

Quel est l’impact de cette maladie sur le quotidien des patients ? Peuvent-ils prĂ©tendre Ă  des aspirations professionnelles ? Est-il possible de guĂ©rir de la bĂȘta-thalassĂ©mie ? Toutes les rĂ©ponses Ă  vos questions sur la maladie mise en lumpiĂšre Ă  l’occasion de la journĂ©e internationale de la thalassĂ©mie, le 8 mai.

 

La bĂȘta-thalassĂ©mie : une maladie rare potentiellement mortelle

La bĂȘta-thalassĂ©mie est une maladie du sang qui s’attaque Ă  l’hĂ©moglobine, protĂ©ine essentielle pour notre organisme chargĂ©e de transporter l’oxygĂšne des poumons Ă  travers tout le corps. Environ 1 patient sur 2 souffre d’une bĂȘta-thalassĂ©mie sĂ©vĂšre, caractĂ©risĂ©e par une dĂ©pendance aux transfusions sanguines et donc Ă  une anĂ©mie (manque de globules rouges).

Cette maladie est rapidement mortelle si elle n’est pas traitĂ©e Ă  temps. Toutefois, dans la majoritĂ© des cas, en France, la bĂȘta-thalassĂ©mie est diagnostiquĂ©e dĂšs la naissance. Les symptĂŽmes de la maladie sont : une fatigue importante, des essoufflements et des troubles de la croissance. Les patients sont donc dans la nĂ©cessitĂ© de recevoir des transfusions sanguines toutes les 2 Ă  4 semaines. VoilĂ , en partie, Ă  qui s’adresse le sang de certains donneurs. Ces transfusions rĂ©guliĂšres sont responsables d’une surcharge en fer qu’il faut traiter quotidiennement. De fait, un surplus de fer est toxique pour l’organisme, il peut dĂ©truire les organes vitaux rapidement.

Les causes gĂ©nĂ©tiques de la bĂȘta-thalassĂ©mie

Les causes sont bien connues. En effet, c’est une maladie gĂ©nĂ©tique hĂ©rĂ©ditaire du sang qui est transmise directement des parents aux enfants. RĂ©sultat d’une anomalie au niveau de l’hĂ©moglobine. Le gĂšne, Ă  l’origine de la fabrication des chaĂźnes “bĂȘta” de l’hĂ©moglobine, est prĂ©sent en deux exemplaires : un lĂ©guĂ© par la mĂšre, l’autre par le pĂšre.

Il est possible d’obtenir une consultation de gĂ©nĂ©tique dans un Centre Hospitalier Universitaire (CHU) si l’on est une personne Ă  risque. De plus, un diagnostic prĂ©natal est possible, Ă  chaque grossesse, pour un couple Ă  risque.

 

BĂȘta-thalassĂ©mie : est-ce possible de guĂ©rir de cette maladie ?

La seule thĂ©rapie curative possible est une transplantation de cellules souches de la moelle osseuse. En revanche, cette transplantation nĂ©cessite de trouver un donneur compatible avec le systĂšme immunologique du patient. De surcroĂźt, ce donneur est le plus souvent de la mĂȘme famille que le patient (frĂšres, sƓurs).

Seuls moins de 25% des patients peuvent, en rĂ©alitĂ©, bĂ©nĂ©ficier d’une telle transplantation. Les 75% restants ne pourront, malheureusement, pas guĂ©rir de cette maladie et seront dĂ©pendants de la transfusion sanguine, tout du moins Ă  l’heure actuelle.

Cependant, des essais de thĂ©rapie gĂ©nique ont Ă©tĂ© mis au point rĂ©cemment en France, ils sembleraient trĂšs prometteurs. Cette thĂ©rapie consiste Ă  prĂ©lever des cellules souches du patient pour les modifier directement en laboratoire. L’objectif est par la suite de rĂ©administrer ces cellules au patient, cellules ayant donc subi une correction pour ĂȘtre en capacitĂ© de produire de l’hĂ©moglobine Ă  nouveau. Ce type de thĂ©rapie pourrait, Ă  l’avenir, permettre de rendre les malades de la bĂȘta-thalassĂ©mie, n’ayant pas de donneur compatible, indĂ©pendants de la transfusion sanguine.

Une maladie trĂšs pesante pour les malades

Le quotidien des malades est profondĂ©ment bouleversĂ© tout au long de leur vie. En effet, pour les malades atteints de bĂȘta-thalassĂ©mie sĂ©vĂšre, les transfusions sanguines sont nĂ©cessaires toutes les 4 Ă  5 semaines. Ces transfusions vont gĂ©nĂ©rer une surcharge en fer, trĂšs nocive pour l’organisme conduisant Ă  la prescription de traitements lourds pour rééquilibrer ce surplus de fer. Plus de 10 comprimĂ©s peuvent ĂȘtre ingurgitĂ©s par jour. De nombreux effets indĂ©sirables peuvent se produire (atteinte rĂ©nale, problĂšmes intestinaux,…). Sans compter la fatigue croissante que les patients ressentent Ă  mesure que la derniĂšre transfusion sanguine s’Ă©loigne. De fait, le taux d’oxygĂšne dans le sang est souvent faible, le moindre effort est synonyme de souffrance.

En revanche, les malades de la bĂȘta-thalassĂ©mie bĂ©nĂ©ficient d’un bonne formation professionnelle et sont reconnus comme travailleurs handicapĂ©s. La majoritĂ© d’entre eux peuvent donc avoir une vie professionnelle stable malgrĂ© les allers et retours Ă  l’hĂŽpital et les symptĂŽmes de la maladie. NĂ©anmoins, il faut que les employeurs acceptent ces absences rĂ©guliĂšres. 

À SAVOIR

L’Ă©tymologie de thalassĂ©mie est une fusion entre les termes “thalassa”, signifiant “mer” en grec ancien, et â€œĂ©mie” du grec “haima” qui signifie ce qui est relatif au sang. En effet, les
populations du pourtour méditerranéen sont particuliÚrement concernées par cette maladie.

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