Simple et sans risques, le don du sang est encore trop peu généralisé pour permettre de constituer des stocks suffisants.©Public Domain
Simple et sans risques, le don du sang est encore trop peu généralisé pour permettre de constituer des stocks suffisants.©Public Domain

Donner son sang demeure un geste simple qui peut sauver des vies. Enjeux, mode opératoire, lieux, conditions… Le point avec le docteur Michèle Debost, responsable des prélèvements du Rhône.

 

Le don du sang, comment ça marche ? 

Il s’agit de prélever sur un donneur une certaine quantité de sang en piquant directement dans une veine. Cela prend environ 8 minutes. Le volume est lié au poids du donneur et à sa quantité de sang. On prélève en moyenne entre 450 et 480 ml de sang.

À qui est destiné le sang prélevé ?

Il y a un grand nombre de receveurs potentiels: les accidentés de la route, les personnes qui font des hémorragies importantes… Les personnes souffrant de leucémies ou de cancers, par exemple, ont besoin de transfusions de sang régulières, la chimiothérapie faisant baisser le nombre de cellules sanguines. Citons aussi les grands brulés, qui doivent être transfusés en plasma tous les jours pour guérir.

Don du sang: simple, gratuit et sans risques

En pratique, comment se déroule le don ? 

Pour un simple prélèvement de sang, il faut compter environ une heure, le temps de s’enregistrer, consulter le médecin, être prélevé et passer à la collation. Il faut simplement être muni de sa carte d’identité. Il n’y a pas besoin de prendre rendez-vous, hormis pour le prélèvement de plasma, qui comme pour le don de plaquettes et de moelle osseuse sont généralement un peu plus long.

Quels sont les risques à donner son sang ?

Le sang se régénère très vite. Mais il peut y avoir des réactions bénignes, comme un malaise vagal, qui passent très vite et qui sont généralement évitées par la collation que l’on offre aux donneurs. Les conditions d’hygiène sont optimales, le matériel utilisé étant stérile et à usage unique.

Un geste gratuit et volontaire

Où donner son sang ?

A Lyon, la maison du don de Confluence est ouverte tous les jours de 8h à 19h. Les autres points de collecte de Rhône-Alpes-Auvergne sont visibles sur le site www.dondusang.net

Quelles sont les conditions pour être donneur ?

Il n’y a pas de profil type car tous les groupes sanguins sont nécessaires. Le O négatif est le groupe universel et est donc le plus recherché. Mais encore une fois tous les groupes sont nécessaires car il y a une forte demande. Il faut avoir entre 18 et 70 ans, faire au moins 50 kg et bien sûr ne pas avoir de maladies pour être donneur, voire même de contre-indication médicale provisoire, type traitement antibiotique. Précisons aussi qu’il s’agit d’un geste anonyme, qui ne peut être que gratuit et volontaire, jusqu’à 4 fois par an pour les femmes, et 6 fois pour les hommes.

Les réserves de sang sont trop fragiles

Peut-on quantifier le manque de donneurs?

Le manque se quantifie plutôt en nombre de poches. A l’Etablissement français du sang Rhône-Alpe-Auvergne, nous disposons à titre d’exemple d’un stock de 10 jours, alors qu’il nous faudrait atteindre un volume de poches suffisant pour 14 jours idéalement. A la Maison du Don de Lyon Confluence, nous collectons actuellement une centaine de poches, voir 150 certaines journées. De même, il faudrait arriver à 1400 dons quotidiens sur Rhône-Alpes-Auvergne et 10 000 dons en France pour atteindre nos objectifs.
Pour connaitre les lieux de don du sang (sites de prélèvements ou collectes mobiles) dans votre région, consulter le site www.dondusang.net

La France manque de donneurs de sang jeunes
Près de la moitié des donneurs ont 75 ans ou plus ©EFS

A SAVOIR


Chaque année, 1 million de vies sont sauvées grâce au don de sang. En France ont été recensés 1 645 325 donneurs sur l’année 2015, dont 327 368 nouveaux donneurs. Ces produits sanguins sont utilisés à 46% pour des maladies du sang et des cancers, 34% dans le cadre d’interventions chirurgicales, 5% pour des insuffisances rénales et 15% pour d’autres pathologies diverses (source: EFS). Comme le rappelle François Toujas, le président de l’Etablissement Français du Sang, ‘’les produits sanguins ont une durée de vie limitée et les besoins sont quotidiens’’. D’où l’importance capitale de la journée nationale du don du sang pour relancer la mobilisation et convaincre de nouveaux donneurs de faire le geste qui sauve.

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