Une jeune femme souffrant d'acné, aggravée par le soleil.
L'effet rebond se manifeste quelques semaines après l'exposition au soleil. © Freepik

Attention aux idées reçues, comme quoi le soleil contribue à faire disparaître l’acné ! L’amélioration temporaire observée lors des premières expositions est bien réelle, mais souvent suivie d’un effet rebond avec des poussées plus sévères. Les rayons UV assèchent, épaississent la peau, perturbent la production de sébum et favorisent l’hyperpigmentation des cicatrices d’acné. D’où l’importance de bien protéger sa peau acnéique en été pour éviter les dégâts à long terme.

Nombreux sont ceux qui, chaque été, constatent une nette amélioration de leur peau : moins de rougeurs, un teint matifié et un hâle uniforme. On parle alors de « miracle du soleil ». Mais cette parenthèse estivale est trop souvent suivie d’une recrudescence brutale des boutons dès la rentrée.

Autant déconstruire illico le mythe selon lequel “le soleil guérit l’acné”. Si l’impression d’une peau plus lisse et moins grasse peut sembler rassurante au début de l’été, elle est en réalité un leurre. Le vrai bilan de l’exposition solaire sur les peaux acnéiques est lourd : assèchement, hyperproduction de sébum, obstruction des pores, épaississement de la peau, effet rebond, aggravation des cicatrices, taches et risques liés aux traitements photosensibilisants !

Alors, quel est l’impact réel du soleil sur l’acné ? Et quels conseils concrets appliquer pour faire face à l’exposition solaire lorsque l’on a la peau acnéique ? Éléments de réponse.

Au premier abord, le soleil semble être « ami » de l’acné. L’exposition aux UV assèche la surface de la peau, réduit temporairement la production de sébum et masque les imperfections grâce au bronzage, ce qui donne l’impression d’un teint plus net.

Le hâle uniformise le rendu cutané, les rougeurs s’estompent visuellement, les boutons paraissent moins visibles. Mais attention : ces effets sont passagers, et souvent suivis de désagréments durables.

Quelques semaines après l’exposition, survient un effet rebond de l’acné : la peau réagit à l’assèchement en surproduisant du sébum, les pores obstrués favorisent l’apparition de comédons, microkystes et nouvelles lésions inflammatoires.

Le renouvellement cellulaire est ralenti, la peau épaissie empêche l’évacuation naturelle des déchets et du sébum, d’où des poussées parfois plus nombreuses que celles d’avant l’exposition. Ce qui semblait être une amélioration estivale se transforme donc en aggravation post‑vacances.

Au-delà des boutons, le soleil peut aggraver les cicatrices d’acné et provoquer l’hyperpigmentation post-inflammatoire. Lorsque la peau est fragilisée (boutons en phase de cicatrisation ou traitement anti-acné en cours), l’exposition aux UV stimule les mélanocytes, provoquant des taches brunes durables.

Ces marques sont souvent plus marquées sur les zones acnéiques et demandent beaucoup de temps pour s’estomper. Le risque est accru si des soins photosensibilisants comme les rétinoïdes ou le peroxyde de benzoyle sont utilisés.

Certaines réactions ne sont pas simplement liées au soleil, mais à une forme spécifique d’acné déclenchée par l’exposition UV, appelée acné estivale ou acné de Majorque. Il s’agit d’une réaction phototoxique ou photoallergique, souvent liée à l’association entre rayons UVA et certains ingrédients contenus dans les crèmes solaires.

Elle se manifeste quelques jours après l’exposition sous la forme de lésions monomorphes sur les bras, le dos ou la poitrine, plutôt que sur le visage, et ne comporte pas de comédons. Ces éruptions disparaissent avec l’automne, mais l’épisode peut être désagréable et surprenant.

Les personnes sous traitements dermatologiques doivent redoubler de vigilance. Les médicaments comme les rétinoïdes, certains antibiotiques (doxycycline, minocycline) ou le peroxyde de benzoyle exposent à un risque de photosensibilisation. Cela signifie que la peau brûle plus facilement, réagit par démangeaisons ou des taches, même avec une exposition modérée au soleil.

Mieux vaut donc éviter l’exposition ou la contrôler rigoureusement avec une protection maximale.

Adopter des habitudes simples permet de limiter les effets néfastes du soleil sur une peau acnéique sans craindre une aggravation.

Choisir une protection solaire adaptée

Opter pour un SPF 50+, non comédogène, à texture légère, mate ou fluide. Appliquer 30 minutes avant l’exposition, renouveler toutes les 2 à 3 heures, en particulier après baignade ou transpiration excessive.

Même hors des heures de forte intensité UV, une protection SPF 30 reste recommandée toute l’année.

Limiter l’exposition directe

Éviter les plages horaires entre 11h et 16h, quand l’indice UV atteint des niveaux importants (6 à plus de 10 selon l’indice UV local). Ce risque est encore accentué en altitude ou en bord de mer, où la réverbération amplifie le rayonnement solaire.

Nettoyer et hydrater avec douceur

Laver la peau matin et soir avec un nettoyant doux, sans savon agressif, pour éliminer sébum, crème solaire, sel ou pollution. Hydrater ensuite avec une émulsion légère non grasse pour éviter une surproduction compensatoire de sébum.

Booster sa protection naturellement

Favoriser une alimentation riche en antioxydants (fruits et légumes colorés) peut aider à renforcer la barrière cutanée avant exposition, en limitant le stress oxydatif. En somme, mangez mieux et dites adieu aux boutons !

À SAVOIR

L’acné est une maladie inflammatoire de la peau qui touche surtout les adolescents, mais aussi de nombreux adultes. Elle se forme lorsque les follicules pileux s’obstruent sous l’effet d’un excès de sébum et d’un amas de cellules mortes. Cette obstruction favorise la prolifération de bactéries comme Cutibacterium acnes, entraînant boutons, points noirs, microkystes et parfois lésions rouges et douloureuses.

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Journaliste santé depuis de nombreuses années, Antoine Aulagnon possède une vaste expérience dans la création de contenus informatifs et précis dans le domaine de la santé, de la forme et du bien-être. Il a rejoint la team Ma Santé en 2018.

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