Après les médecins, les chirurgiens-dentistes viennent à leur tour d’annoncer leur intention de manifester, le dimanche 15 mars. A l’origine de ce mouvement de grogne, le projet de loi santé considéré comme une “attaque grave” contre la profession.
Il y aura du monde pour battre le pavé parisien, le 15 mars prochain. Ce dimanche de fin d’hiver, tous les professionnels de santé se retrouveront dans la capitale pour exprimer leur ras le bol et s’opposer au projet de loi initié par Marisol Touraine. Après les médecins, les chirurgiens-dentistes ont en effet annoncé qu’ils viendraient grossir les rangs des manifestants. Dans un communiqué commun à toutes les organisations syndicales, les praticiens, les étudiants de la médecine bucco-dentaire et les internes en odontologie se déclarent “mobilisés contre les menaces des projets de loi gouvernementaux Macron/Touraine“.
Dans ce texte, les représentants de la profession estiment que les textes étudiés ce printemps au parlement représentent “une attaque grave” et une “main mise de l’Etat sur l’organisation de la santé“. “Toutes les organisations professionnelles dénoncent l’absence de concertation sur ce qui aurait pu être une réforme partagée“. Déterminés à se mobiliser aux côtés de tous les autres professionnels de la santé, les chirurgiens-dentistes regrettent encore d’avoir été “exclus délibérément” de la pseudo concertation engagée par la ministre de la Santé. Cette dernière “ne peut permettre dans le délai imparti de corriger un projet de loi dangereux, d’autant que les propositions des professionnels de la santé sont méprisés“.
Un dispositif jugé “totalement ingérable”
En conséquence, les chirurgiens-dentistes “exigent un report de la discussion” sur la loi santé afin d’en permettre la réécriture totale. Parmi les griefs adressés à Marisol Touraine figure la volonté ministérielle d’une plus grande transparence sur les devis de prix des prothésistes et la possibilité pour les patients de choisir leur prothésiste. Ils qualifient par ailleurs le dispositif d'”absolument ingérable“, prenant en exemple le cas des prothèses et l’orthodontie dont les tarifs sont supérieurs au plafond fixé par la sécurité sociale et “les dépassements pris en charge de manière extrèmement variable d’un contrat” de complémentaires santé à l’autre, selon Catherine Mojaïsky, présidente de la Confédération nationale des syndicats dentaires (CNSD). Efin, comme les autres professionnels de santé, les chirurgiens-dentistes s’insurgent contre une future généralisation du tiers-payant. “Cette mesure ne règle en rien la problématique des soins dentaires puisque toute une parie de nos actes sont très mal remboursés“, a précisé la dirigeante de la CNSD. Sur ce point précis, les chiurgiens-dentistes seront reçus en fin de semaine au ministère de la Santé dans le cadre d’un groupe de travail
A savoir
Selon le dernier rapport de l’Observatoire de la Santé, la région Rhône-Alpes compte plus de 4 000 chirurgiens-dentistes en activité, soit une densité d’environ 65/100 000 habitants. Un tiers de ces praticiens en activité ont plus de 55 ans et 39% sont des femmes.