Stress, insomnies, accouchement en perspective, émotions trop intenses ou simple besoin de s’offrir un moment pour soi… La sophrologie est aujourd’hui une technique reconnue pour parvenir à une détente immédiate, une relaxation du corps et de l’esprit pour un mieux être au quotidien. Les explications de la sophrologue.
D’où vient la sophrologie ?
Elle a été inventée par un neuropsychiatre colombien, Alphonso Caycedo, dans les années 1960. Il a voulu développer les techniques zens d’Orient, et les adapter aux occidentaux. Le stress prenant une place de plus en plus importante dans la société, l’idée était de voir comment on pouvait mieux gérer ses émotions et réharmoniser corps et esprit. La sophrologie se base sur le travail de la respiration, la prise de conscience de son corps, de ce qui s’y passe. On observe s’il y a une tension ou au contraire une zone qui se débloque. On fait quelques mouvements de respiration, puis on observe comment le corps réagit. L’idée est d’apprendre à mieux le connaître pour aller vers un bien-être global.
Quelle est la différence avec les techniques zens type yoga, qi gong, tai-chi ?
Toutes ces techniques vont utiliser la respiration. Mais on utilise des mouvements un peu différents et les explications ne sont pas forcément les mêmes. Mais toutes ces techniques convergent vers le même objectif : se sentir mieux !
Créer sa zone de confort
A qui s’adresse la sophrologie ?
J’ai autant des enfants que des ados ou adultes. Les émotions, on en a toute la journée ! Après, il est vrai que l’un des motifs récurrents de consultation, ce sont les débordements émotionnels. Trop de joie, trop de peine, trop de peur : bref, c’est trop intense et les personnes ne savent plus comment le gérer. Je travaille aussi avec des personnes qui ont des accès de colère ou d’impulsivité. Les femmes enceintes viennent également me voir. Il y a enfin des gens, hommes et femmes, qui viennent juste pour s’octroyer un moment pour eux parce qu’ils ont un quotidien intense.
Quels sont les bienfaits de la sophrologie ?
Une détente immédiate, puis le cumul des séances fait que la personne aura plus de facilités dans le quotidien à se relâcher, à prendre du recul pour ne pas se laisser envahir par ses émotions, et ainsi à avoir sa zone de confort.
Une pratique également dynamique
On imagine que la sophrologie se pratique toujours allongé. Mais y a t-il des mouvements plus dynamiques ?
Oui ! Il y a une première partie dynamique : je me mets debout avec mon patient, j’enlève mes chaussures, et je montre les mouvements une première fois, puis on les répète ensemble trois fois. On va généralement synchroniser les mouvements avec la respiration pour évacuer une tension, relâcher une zone, ramener du calme et de la confiance en fonction des objectifs de la personne. Ce qui est très important, c’est de donner une intention à ce mouvement pour qu’il ait davantage d’impact.
Cela nous prépare à la seconde phase qui peut se pratiquer soit debout, soit assis, soit allongé. L’objectif est de relâcher le corps, tout en continuant le relâchement de l’esprit. Les gens choisissent le plus souvent la troisième option car cela leur permet de se détendre plus facilement. Je les guide alors avec ma voix. On va faire l’exercice du schéma corporel, et retracer le corps de la tête aux pieds. Au début, on ne sait pas très bien ce que veut dire « relâcher », mais c’est tout simplement prendre conscience d’une zone et essayer de la détendre en la sentant davantage en contact avec le matelas par exemple.
Enfin, en tout début et en toute fin de séance, on va discuter. Lors de la première séance, on va d’abord établir un objectif. Les séances d’après, on va faire un petit point pour savoir comment va la personne, ce qui la préoccupe, ce qu’elle aimerait travailler. Par exemple : si elle stresse pour une réunion prochaine, on va travailler cela en visualisation.
Apprendre à “lâcher prise” sans pression
On imagine que certaines personnes stressées peuvent avoir du mal à “lâcher prise” ?
Effectivement. Les personnes plus stressées vont s’assoir pendant la seconde phase. L’important dans la sophrologie, c’est qu’elles se sentent bien. Il n’y a aucune obligation de s’allonger si cela implique pour elles trop de relâchement.
Que faire si des pensées négatives nous parviennent pendant la relaxation ?
Quand une pensée négative survient, si on la saisit, on va rester avec. Le mieux est de la laisser passer comme un nuage dans le ciel, en se concentrant sur la respiration et les points de contact avec le matelas. Sentir l’air qui chemine dans le corps, rentre par les narines et sort par la bouche. Une fois ce circuit bien posé, le cerveau ne peut pas penser à deux choses. Ces idées négatives vont partir.
Combien de séances faut-il environ avant de pouvoir utiliser seul les techniques de sophrologie ?
La sophrologie, c’est un entraînement. Les gens repartent toujours plus détendus, mais pour qu’il y ait une vraie progression, il faut en moyenne 10 séances.
A savoir
Les séances de sophrologie de Marie Lachenal durent 1 heure pour un tarif de 45 euros. Les tarifs varient de 40 à 60€ (tarif plus pratiqué en région parisienne). Les séances ne sont pas remboursées par la Sécurité Sociale, mais par certaines mutuelles qui prennent en charge un certain nombre.