Le dernier rapport de l’Observatoire national du suicide constate une baisse du nombre de victimes en France. En Rhône-Alpes, les hommes et les 45-49 ans sont les principales victimes, la pendaison restant le mode opératoire le plus courant.
Dans son dernier rapport portant sur l’année 2012, l’Observatoire national du suicide (ONS) révèle que le nombre de suicides en France est en baisse par rapport au précédent rapport. Malgré tout, les chiffres de l’ONS demeurent préoccupants avec près de 10 000 personnes ayant perdu la vie de manière brutale, soit 27 suicides par jour, alors que la route n’a fait que 3426 victimes. Comme dans la plupart des pays, les hommes sont beaucoup plus nombreux à se suicider (75%) que les femmes (25%).
Cela étant, le phénomène est constaté de manière très inégale selon les régions, les taux les plus élevés étant signalés dans le quart Nord-Ouest (en particulier dans les Côtes-d’Armor, dans la Manche, le Finistère et le Morbihan) mais aussi dans la Mayenne, l’Orne, la Sarthe, le Loire-et-Cher, l’Indre, les Deux-Sèvres et la Vendée. La Meuse et le Nord-Pas de Calais figurent aussi parmi les départements les plus impactés.
Le fléau des suicides par pendaison
Dans la seule région Rhône-Alpes, 749 décès par suicide ont été enregistrés sur l’année, avec près de 3 fois plus de décès chez les hommes que chez les femmes. Le taux brut de mortalité par suicide en Rhône-Alpes s’élève à 11,8 pour 100 000 habitants, soit un taux inférieur de 21% à la moyenne nationale. La classe d’âge des 45-49 ans paye le plus lourd tribut, devant les 55-59 ans et les 40-44 ans. La pendaison (53%) est le mode opératoire le plus utilisé, les hommes ayant aussi recours aux armes à feu (13,1%) alors que les femmes ont recours plus massivement aux médicaments (10,9%).
Un taux de suicide trois fois plus élevé en Ardèche que dans le Rhône
L’étude par département révèle également que le taux de mortalité par suicide est particulièrement faible dans le Rhône (7,5 pour 100 000 habitants), l’un des ratios les plus bas avec Midi-Pyrénées, la Corse et l’Alsace. En revanche, les statistiques sont beaucoup plus préoccupantes en Savoie, dans la Loire et surtout en Ardèche où le taux flirte avec les 23 décès/100 000 habitants. L’une des taux les plus élevés constatés au niveau national, trois fois plus élevé que dans le Rhône par exemple.
A SAVOIR
Dans leurs conclusions, les experts de l’ONS précise que les données du dernier rapport doivent être considérées “avec prudence” car d’après la précédente étude menée en 2006 pour évaluer la sous-déclaration des décès par suicide dans les statistiques nationales, la sous-estimation des décès par suicide en Rhône-Alpes est évaluée à 21,8 %